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Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

La qualité et le dialogue sont essentiels pour l’éducation publique

Publié 1 février 2013 Mis à jour 26 avril 2013

Les participants ont débattu de l’idée de l’éducation pour le bien public et de la nature des relations entre l’IE et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) le 30 janvier.

Lors de la seconde journée de la Conférence IE/OCDE 2013, le professeur Fernando Reimers, Directeur du programme de politique éducative internationale à la Graduate School of Education de Harvard, a présenté le thème de la conférence « Concevoir l’éducation pour le bien public ».

« L’IE a démontré que les idées comptent et que le dialogue permet de mieux les développer », a-t-il déclaré. « La création de coalitions mondiales revêt une valeur réelle pour faire progresser l’éducation publique. »

Les trois principes majeurs de ces coalitions sont les suivants :

  • les intérêts professionnels et syndicaux sont étroitement liés
  • la collaboration avec les gouvernements est productive
  • la promotion de l’éducation publique va de pair avec la démocratie, l’environnement, les droits et la justice sociale.

Perspective historique M. Reimers a expliqué que l’idée que nous devrions éduquer tout le monde pour favoriser la paix vient d’un enseignant, Comenius (1592 – 1670). Au fil des discussions incessantes sur les programmes et la pédagogie, le réformateur de l’enseignement Pestalozzi a énoncé le concept que l’enseignement devait répondre aux besoins des apprenants.

Par la suite, au XIXe siècle, la vision de Lancaster, qui a innové dans l’éducation publique, était qu’il fallait enseigner peu de choses au plus grand nombre possible de personnes, ce qui est en fait la base de l’éducation de masse moderne.

M. Reimers a également insisté sur la vision morale de l’inclusion. « Les idées voyagent à travers le monde. De nombreux défenseurs de la paix se sont tournés vers l’éducation. L’éducation des femmes et des pauvres est devenue une priorité. La Déclaration universelle des droits de l’homme est un jalon majeur dans l’avènement de l’éducation universelle. Tout ceci s’est produit au cours des 400 dernières années. »

Aide publique à l’éducation « Mais il y a eu des moments où l’idée que chacun devait bénéficier de l’éducation et que cela devait être financé par des fonds publics a été contestée. L’éducation publique est un projet historique, tout à la fois pédagogique et politique, et il n’est pas terminé », a déclaré M. Reimers.

Il a également énuméré sept défis que doit relever l’éducation publique :

  • l’idéologie,
  • l’ajustement économique et l’inégalité,
  • l’augmentation des attentes démocratiques,
  • le développement des attentes et des aspirations,
  • la transformation du travail,
  • l’innovation et
  • la démographie.

Selon le professeur Reimers, tous ces défis ont trait au financement, à la gouvernance et à la responsabilité. « Nous devons discuter en profondeur du programme, de la pédagogie, de l’apprentissage et de l’enseignement au sein de la profession ! Il appartient aux syndicats d’enseignants de porter ce débat sur la scène internationale. »

Deux discussions en petits groupes ont ensuite eu lieu dans la salle de la plénière :

  • « Les syndicats en période de crise financière et de privatisation – Études de cas : Grande-Bretagne et Irlande », présidée par Patrick Roach (NASUWT/UK). Parmi les intervenants figuraient Roland Schneider de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE, Christine Blower (NUT/UK) et Noel Ward (INTO/Irlande) ;
  • « Concevoir l’éducation pour le bien public" », présidée par Randi Weingarten (AFT/USA). Les membres du groupe étaient José Campos Trujillo (FE.CCOO/Espagne), Walter Dresscher (AOb/Pays-Bas) et Eva-Lis Sirén (Lärarförbundet/Suède).

Enseignements de la conférence « Les questions professionnelles et syndicales sont étroitement liées », a rappelé Dennis Van Roekel (NEA/USA). « La collaboration avec le gouvernement peut renforcer les syndicats. De même, défendre l’éducation publique, c’est défendre les droits et la démocratie. »

M. Van Roekel a posé les questions suivantes aux participants : « D’après ce que vous avez entendu, quelles sont vos idées pour la prochaine conférence des affiliés des pays membres de l’OCDE ? Avez-vous des suggestions à faire au sujet de l’alliance de l’IE avec l’OCDE ? Qu’aimeriez-vous faire en rentrant chez vous ? »

Dans ses conclusions sur la conférence, le consultant senior de l’IE, John Bangs, a insisté sur les choix qui s’offrent aux gouvernements : comprendre que l’éducation publique est essentielle pour la qualité ou confier l’éducation à des prestataires privés.

« Lors d’une séance de groupe », a-t-il dit, « Beatriz Pont de l’OCDE a souligné que disposer d’une éducation publique axée sur la qualité et l’égalité est le meilleur choix économique des gouvernements pour économiser de l’argent et investir dans le même temps. Si les besoins des personnes et des communautés défavorisées ne sont pas pris en compte, aucun système qualitatif ne sera créé. »

Il a poursuivi en disant que de nombreux systèmes efficaces reposent sur des partenariats solides entre gouvernements et syndicats.

Au sujet de la relation entre l’IE et l’OCDE, M. Bangs rappelle aux participants que l’OCDE est le résultat du Plan Marshall lancé après la Seconde Guerre mondiale.

« Elle a été conçue comme une organisation intergouvernementale. En réponse à une demande du gouvernement travailliste britannique, les syndicats ont été intégrés dans la structure de l’OCDE. Le maintien d’un dialogue même dans les périodes les plus difficiles a été crucial. L’OCDE, à l’instar d’autres organisations, n’est pas un monolithe. Il existe des structures, avec des gens partisans d’une économie de marché et hostiles aux syndicats et ceux qui ne le sont pas, mais le dialogue est vital et accepté par tous. Le pluralisme est la clé de notre travail futur. »