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Internationale de l'Education
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R.-U.: le Secrétaire d’Etat à l’Education doit écouter, non incriminer, les enseignant(e)s

Publié 12 août 2013 Mis à jour 14 août 2013

Deux des affiliés britanniques de l’IE, la National Association of Schoolmasters Union of Women Teachers (NASUWT) et le National Union of Teachers (NUT), ont émis des critiques vis-à-vis d’une étude publiée par la société de sondage britannique Populus.

Parmi ses commentaires sur le sondage réalisé auprès des parents le 2 juillet dernier par Populus, Christine Blower, Secrétaire générale du NUT et Présidente du Comité syndical européen de l’éducation, la région européenne de l’IE, a déclaré: « Le sondage démontre en réalité que les sympathisants des actions de grèves et leurs opposant(e)s sont les mêmes personnes, ou presque. Les parents et le grand public sont tout à fait conscients des pressions subies par les enseignantes et enseignants et savent pertinemment bien que ces derniers n’entreprennent ce genre d’action que lorsqu’il n’existe vraiment plus aucune alternative pour protéger les enseignants et défendre l’éducation. »

Elle a poursuivi en précisant que le Secrétaire d’Etat à l’Education Michael Gove avait perdu toute la confiance de la profession enseignante: « Il est temps qu’il se mette à l’écoute de la communauté enseignante pour sauver l’éducation de nos enfants. »

NUT: la profession enseignante prise pour cible

Blower a également ajouté que les enseignant(e)s n’avaient eu d’autre choix que celui de partir en grève face aux attaques permanentes dirigées contre leurs salaires, pensions et conditions de travail, et face au refus du gouvernement d’engager des négociations constructives.

« Les propositions du gouvernement visent à réduire les salaires de la majorité des enseignantes et enseignants et non à les récompenser pour le travail accompli », a-t-elle souligné. Et d’ajouter: « L’enseignement est une profession qui s’exerce en collaboration et tout démontre que le fait de ne sélectionner qu’une poignée d’enseignantes et enseignants pour leur offrir des avantages salariaux au détriment de la majorité d’entre eux porte atteinte aux normes de l’enseignement au lieu de les améliorer. Sans compter le préjudice moral. Plusieurs dispositions ont déjà été mises en place pour suspendre l’indexation salariale des enseignants dont la performance n’atteint pas l’objectif souhaité. Ces attaques permanentes du gouvernement contre l’enseignement de haute qualité dispensé chaque jour dans les écoles par une écrasante majorité d’enseignantes et enseignants sont une honte. »

Bowler a précisé que la décision du gouvernement de supprimer les échelles salariales au niveau national, tout comme les perspectives peu réjouissantes pour les 25.000 écoles qui devront consacrer leur temps à négocier des accords salariaux au lieu de se concentrer sur leur véritable mission, à savoir dispenser le meilleur enseignement possible à leurs élèves, est tout simplement déplorable et n’a ni fait l’objet d’une consultation ni été accueillie favorablement par la communauté enseignante.

NASUWT: les enseignant(e)s passent à l’action suite au détournement des résultats du sondage par le gouvernement

« Il est profondément décevant de voir une nouvelle fois le Secrétaire d’Etat à l’Education critiquer et dénigrer les enseignantes et enseignants », a déclaré Chris Keates, Secrétaire générale de la NASUWT en réaction à un discours prononcé par Gove lors d’un événement organisé par Populus.

« La société de sondage d’opinion Populus, qui a offert une tribune au Secrétaire d’Etat à l’Education, n’est tout simplement pas parvenue à saisir la réalité des pratiques en matière de gestion des rémunérations et des performances au sein des écoles. Le fait est que le salaire des enseignant(e)s est déjà lié à leur performance, et ce, depuis de nombreuses années. »

Keates a souligné que les actions de grève menées par les enseignant(e)s seraient inutiles si les ministres étaient disposé(e)s à engager un véritable dialogue avec la NASUWT et le NUT concernant les modifications apportées à leurs conditions d’emploi et de travail.

Elle a ajouté: « Nous avons clairement fait comprendre au gouvernement que nous étions prêts à engager des discussions. Il est déplorable que le Secrétaire d’Etat ne reconnaisse pas l’urgence de la situation. Au lieu de continuer son petit jeu politique, il ferait mieux de rechercher des solutions pour mettre un terme à ces désaccords et éviter ainsi une nouvelle escalade des actions de grève. »

IE: le droit à la négociation collective des enseignant(e)s doit être respecté

Le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen a déclaré que l’IE soutient fermement « nos collègues britanniques dans leur combat mené actuellement pour que le gouvernement respecte le droit des enseignantes et enseignants à participer à la négociation collective. Nous insistons auprès des responsables politiques pour qu’ils/elles organisent des consultations avec les organisations professionnelles afin de garantir une éducation de qualité à chaque élève du pays.»