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Internationale de l'Education
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Roumanie: les enseignant(e)s en grève pour de meilleures conditions de travail et de vie

Publié 8 novembre 2013 Mis à jour 8 novembre 2013

Dix mille enseignant(e)s affilié(e)s à la Fédération des syndicats libres de l’enseignement (FSLE),l'un des affiliés nationaux de l'IE, ont défilé dans les rues de Bucarest le 6 novembre pour demander de meilleurs salaires et conditions de travail, ainsi que la fin de l'intervention politique dans l'éducation.

Au cours de la manifestation, les enseignant(e)s ont sifflé et agité des bannières, certain(e)s ont scandé « Solidarité », d'autres « Sans éducation un pays se meurt ».

Ils ont également demandé au gouvernement roumain d'augmenter ses dépenses consacrées à l'éducation et aux enseignant(e)s. Un(e) enseignant(e) en début de carrière perçoit un salaire mensuel de 160 €, moins de la moitié du salaire mensuel moyen en Roumanie. C'est la raison pour laquelle les enseignant(e)s donnent des leçons privées afin de disposer d'un revenu complémentaire.

Une grève potentielle pour les salaires et le statut des enseignant(e)s

La FSLE demande également que les dirigeant(e)s scolaires et les principaux/ales des écoles soient nommé(e)s selon le mérite et non selon des critères politiques.

Simon Hancescu, le Président de la FSLE a prévenu: si, même après cette manifestation, le gouvernement n'essaye pas de trouver des solutions, tous/toutes les membres de la FSLE participeront à un referendum pour décider ou non d'organiser une grève générale de l'éducation et en déterminer la date.

Il y a deux options, a souligné Hancescu: « Faire grève avant les élections au Parlement européen ou faire une grève générale à la fin de l'année scolaire, en juin. »

L'appel au gouvernement suivi massivement par les enseignant(e)s

Au bâtiment gouvernemental, une délégation de la FSLE a remis un appel au gouvernement, signé par 10.000 enseignant(e)s. Ces enseignant(e)s, présent(e)s devant le bâtiment, sont déterminé(e)s, avec leurs pairs, à interrompre si nécessaire leur travail dans les écoles afin d'obtenir gain de cause.

La FSLE veut obtenir:

·         une affectation de plus de 6 pour cent dédiée à l'éducation en 2014,

·         une augmentation de l'affectation budgétaire destinée aux coûts de personnel dans les dépenses globales pour l'éducation,

·         une modification de la loi nationale sur l'éducation, concernant notamment le statut des enseignant(e)s,

·         une possibilité de retraite pour les enseignant(e)s (au moins trois ans plus tôt) avant l'âge de la pension, sans réduction de leur pension,

·         une norme de 16 heures d'enseignement par semaine pour les enseignant(e)s ayant plus de 25 ans d'expérience dans l'éducation et disposant d'un diplôme d'enseignant(e),

·         un bonus pour les enseignant(e)s titulaires d'un doctorat,

·         l'adoption d'une loi stipulant que les salaires des nouveaux enseignant(e)s vont augmenter,

·         une augmentation de salaire pour le personnel non enseignant(e),

·         un remboursement issu du budget de l'état, via le Ministère de l’Education, à l'attention des enseignant(e)s navetteurs/euses,

·         l'application de la loi 315/2006 prévoyant l'augmentation de l'achat de livres et du nombre de programmes éducatifs basés sur les technologies de l'information et de la communication (TIC), et

·         des programmes de conversion professionnels financés par l'Etat afin de permettre aux enseignants(e)s d'obtenir un deuxième diplôme universitaire.

IE: les investissements de l'Etat dans l'éducation sont vitaux

« L'IE soutient fermement les demandes de nos collègues roumains », a déclaré le Secrétaire général de l'IE, Fred van Leeuwen. « Les gouvernements en Roumanie et dans le monde entier ont la responsabilité de proposer une éducation publique gratuite et de qualité pour tous. Ils doivent comprendre que l'investissement pour l'éducation et pour des enseignantes et enseignants disposant d'une formation adéquate sont des investissements réalisés pour le brillant avenir d'une communauté. »