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Internationale de l'Education
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Kenya: La voix des éducateurs/trices doit être entendue

Publié 12 décembre 2013 Mis à jour 7 janvier 2014

Le Kenya National Union of Teachers (KNUT) et le Kenya Union of Domestic, Hotels, Educational Institutions, Hospitals and Allied Workers (KUDHEIHA), deux affiliés nationaux de l'IE, ont demandé au Gouvernement de s'engager dans un dialogue social honnête afin d'assurer une éducation de qualité dans le pays.

La national Teachers’ Service Commission(TSC) doit promouvoir davantage d'enseignant(e)s. C'est l'avis de Wilson Sossion, le Secrétaire général nouvellement élu du KNUT, qui s'est adressé à la 56ème Conférence des délégué(e)s du KNUT, le 9 décembre. « La TSC, malgré la pression qu'elle subit, doit encore promouvoir 23.000 enseignant(e)s, comme elle l'a promis », a-t-il déclaré.

Le KNUT a donné à la TSC 16 jours pour promouvoir les enseignant(e)s ou faire face à une action de grève lors de la réouverture des écoles.

KNUT: Les enseignant(e)s doivent participer au dialogue

Sossion a déclaré anormal que les enfants kenyan(e)s se voient refuser l'accès à l'enseignement simplement parce que le Gouvernement est incapable de gérer correctement les questions d'éducation. « En tant que nouveau Secrétaire général de ce syndicat, je serai très ferme avec le Gouvernement sur les questions relatives à l'enseignement », a-t-il ajouté.

Concernant la proportion élèves/enseignant(e)s, le KNUT fera pression sur le Gouvernement afin qu'un accord sur une proportion appropriée soit convenu et signé dans un accord de négociation collective. Selon Sossion, cela forcera le Gouvernement à employer plus d'enseignant(e)s, avec un financement par le trésor national. Ces mesures vont contribuer à atteindre l'excellence dans le secteur de l’éducation, a-t-il ajouté.

Précisant que les salaires des enseignant(e)s doivent refléter leurs termes de services, Sossion a déclaré: « Nous demandons instamment au Gouvernement de consacrer des sommes plus importantes à une meilleure éducation dans notre pays. »

Il souligne qu'il serait incorrect de la part de la TSC de formuler des politiques affectant les enseignant(e)s sans les engager.

KUDHEIHA: requête d'une intervention de l'IE

KUDHEIHA, un autre affilié de l'IE, recherche également de meilleures conditions pour les personnes travaillant dans le secteur de l’éducation.

« Nous demandons à l'IE de mettre la pression sur notre Gouvernement afin qu'il réponde au besoin urgent d'un accord de négociation collective (CBA) pour le personnel non enseignant des institutions éducatives », a déclaré le Secrétaire général de KUDHEIHA, Albert Njeru, dans une lettre du 7 novembre adressée au Secrétaire général de l'IE Fred van Leeuwen. « Il s'agit d'encourager l'équité dans toutes les institutions éducatives, par exemple un accord de négociation collective pour toutes les universités, un autre pour tous les collèges et institutions tertiaires, et un autre pour toutes les écoles secondaires et primaires. Cela aidera grandement à résoudre la plupart des défis que doivent relever les institutions. »

Parmi les défis que doit relever le KUDHEIHA, en raison de l'absence de accord commun de négociation collective pour le personnel non enseignant dans les institutions éducatives, citons:

·         absence d'augmentation de salaire pouvant aller jusque 5 ans pour certain(e)s travailleurs/euses,

·         augmentation du nombre de grèves à l'initiative des travailleurs/euses insatisfait(e)s,

·         absence de contrats de travail définis pour le personnel non enseignant, provoquant un manque de conscience professionnelle,

·         absence de travail décent et de justice,

·         manque de protection sociale et de sécurité d'emploi,

·         manque de sécurité sur le lieu de travail,

·         salaire du personnel non enseignant inférieur aux lignes directrices gouvernementales en matière de salaire,

·         déviation de la rémunération personnelle destinée aux travailleurs/euses pour payer les enseignant(e)s membres du Bureau des gouverneurs (gestion) et des voyages pour les enseignant(e)s,

·         harcèlement et parfois renvoi par le Bureau des gouverneurs de personnel non enseignant exerçant le droit de rejoindre un syndicat.

Près de 90 pour cent des affaires du KUDHEIHA au tribunal du travail opposent le syndicat à des bureaux individuels des gouverneurs, une situation qui pourrait être évitée si le Ministère de l’Education facilite la conclusion d'un accord de négociation collective soulignant les conditions de travail des travailleurs/euses, comme les salaires, les allocations, les procédures disciplinaires etc.

IE: l'unité entre les syndicats nationaux est cruciale

« Nous saluons le fait que des affiliés partagent une approche et des demandes au gouvernement » a déclaré Assibi Napoe, Coordinatrice régionale principale de l'IE. Les syndicats d'enseignants doivent s'éloigner des disputes politiques et s'engager davantage dans la poursuite du programme éducatif. Cela ne peut cependant être efficace que si le Gouvernement s'engage dans le dialogue social et accepte réellement des organisations représentant les professionnels de l'éducation. Nous leur demandons dès lors de le faire. »

Elle salue également le fait que la nouvelle campagne Uni(e)s pour l'éducation encouragera l'unité au sein des syndicats de l'éducation, au Kenya et dans le monde entier, sous la bannière commune de l'éducation publique de qualité gratuite pour tou(te)s.