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Internationale de l'Education
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Allemagne: des milliers de travailleurs/euses en grève pour meilleures conditions de vie et de travail

Publié 13 décembre 2013 Mis à jour 17 décembre 2013

L’antenne berlinoise du Gewerkschaft Erziehung und Wissenschaft (GEW), l’un des affiliés de l’IE dans le pays, a organisé les 4 et 5 décembre une action de grève qui a remporté un large succès. Plus de 2.400 enseignant(e)s et quelque 150 élèves ont participé à cette grève, afin de revendiquer de meilleures conditions de vie et de travail pour le personnel éducatif.

Ils se sont réunis autour du slogan « On tourne en rond » pour décrire les négociations actuelles entre le GEW et le Sénateur berlinois des finances, Ulrich Nussbaum.

« Monsieur Nussbaum est une fois de plus responsable de la perte de plus de 10.000 heures de cours », a déclaré Doreen Siebernik, Présidente de l’antenne berlinoise du GEW, lors du rassemblement. « Nous apprécions la solidarité des élèves et des parents. Ni le temps froid et humide de ce mois de décembre, ni les températures glaciales de cette fin d’année n’ont empêché les enseignantes et enseignants de se battre pour faire entendre leurs revendications légitimes. »

La convention collective rejetée

Après l’invitation du GEW-Berlin, lancée au Sénat berlinois le 29 novembre 2012, à engager des négociations en faveur d’une législation collective sur les salaires et les conditions de travail adaptées à l’âge, cette action de grève du 4 décembre constitue la 16e grève en douze mois. Cependant, le Sénat a rejeté une convention collective au niveau des Länder(régions), alors que le Tribunal du travail de Berlin avait confirmé en avril que les revendications du GEW étaient légales et que le Sénat représentait un partenaire de négociation pour les enseignant(e)s berlinois(es).

Lors des deux journées de grève organisées plus tôt ce mois-ci, 2.400 enseignant(e)s contractuel(le)s ont joué un rôle central. Au moins 400 écoles avaient débrayé. Le 5 décembre, à la fin de la grève, il était une fois de plus manifeste que, sans la grève berlinoise, aucune proposition de négociation n’aurait été formulée par les employeurs au GEW.

Parallèlement, Andreas Gehrke, membre du Bureau exécutif fédéral du GEW, a souligné: « Nous sommes au début d’un très long chemin et il est clair qu’il ne peut y avoir de législation sans solution pour Berlin. »

Lorsqu’il s’est rencontré le 11 novembre, le Bureau exécutif du GEW berlinois a appelé l’ensemble du personnel éducatif contractuel à participer à une grève d’avertissement, dans le but d’entamer des négociations avec le Sénat berlinois, sur la base des revendications suivantes:

·         Un accord sur des systèmes de classification pour le personnel éducatif contractuel, qui éliminerait l’écart salarial entre le personnel éducatif contractuel et titulaire.

·         Un accord sur des mesures relatives aux conditions de travail adaptées à l’âge, assurant une bonne santé au personnel éducatif jusqu’à la retraite.

Contexte

Le 25 octobre, la Commission fédérale du GEW sur les droits de douane ( Bundestarifkommission-BTK) a affirmé que les gouvernements régionaux chargés du personnel éducatif constituaient des partenaires de négociation collective.

Elle s’est également déclarée prête à accepter l’offre de la Tarifgemeinschaft deutscher Länder(TdL) de discuter des propositions et a défini des priorités claires à cet égard. Cependant, jusqu’à ce jour, la TdL n’a formulé aucune offre, ce qui réduit par conséquent toute possibilité de négociation.

Etant donné les propositions de négociations insignifiantes et le nouveau refus d’entamer des négociations à Berlin, aucune solution au conflit de travail n’est en vue. Au cours de ces sept dernières années, l’expérience du personnel éducatif contractuel leur a montré qu’il sera difficile de parvenir à un système de classification sans conflit syndical.

Vidéo sur la grève berlinoise (en allemand):

CSEE: il est nécessaire d’entamer un dialogue social

« Les enseignantes et enseignants et le personnel éducatif sont les mieux placés pour savoir comment parvenir à une éducation de qualité », a déclaré Martin Romer, Directeur du bureau régional européen de l’IE, le Comité syndical européen de l’éducation (CSEE). « Nous exhortons les autorités publiques berlinoises à entamer un dialogue social avec les organisations représentant les employées et employés du secteur de l’éducation. »