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Internationale de l'Education
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Cambodge: L'IE condamne les violences contre les grévistes du textile

Publié 9 janvier 2014 Mis à jour 20 janvier 2014

L'IE a vivement condamné la poursuite des violences disproportionnées perpétrées par les autorités cambodgiennes contre les grévistes du textile. Cinq ouvriers/ières ont été tué(e)s, des dizaines blessé(e)s et au moins 39 arrêté(e)s. Les ouvriers/ières ont mis fin à la grève, mais continuent de revendiquer un salaire minimum plus élevé.

Des syndicats du Cambodge et du monde entier se sont joints pour condamner le comportement des autorités et soutenir les ouvriers/ières et leurs syndicats.

Dans ce contexte tendu, la Cambodia Independent Teachers' Association(CITA), l'un des affiliés nationaux de l'IE, a été menacée de radiation si elle poursuivait la grève pour une hausse des salaires des enseignant(e)s les plus pauvres. Le chef de file de la CITA, Rong Chhung, préside également la Confédération syndicale nationale (CCU), locomotive de la grève des ouvriers/ières du textile.

Vu le climat social violent, les enseignant(e)s ont suspendu leur grève, qui devait débuter le 6 janvier. Chhung a par ailleurs été convoqué au tribunal le 14 janvier pour avoir participé à la grève des ouvriers/ières du textile.

Confrontation mortelle dans le secteur textile

Au Cambodge, les salaires sont en général bien en-dessous d'un salaire de subsistance et ne suffisent pas à subvenir aux besoins essentiels. De tels niveaux de salaires sont également incompatibles avec l'article 104 du Code du travail cambodgien, qui garantit le paiement d'un salaire censé « assurer à chaque travailleur un niveau de vie décent et compatible avec la dignité humaine ».

Les ouvriers/ières du secteur textile ont décidé de suspendre le travail le 24 décembre afin de revendiquer un salaire minimum plus élevé. Au lieu de négocier, le gouvernement a décidé de recourir à la violence et à l'intimidation. La police et l'armée, lourdement armées, ont ouvert le feu sur les grévistes.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme (HCDH) a fermement appelé les autorités cambodgiennes à faire preuve de la plus grande retenue et à respecter les obligations internationales en matière de droits humains. Le droit à la liberté de réunion pacifique doit être protégé et promu par les autorités, a déclaré le porte-parole du HCDH.

L'IE a écrit aux autorités nationales pour demander que la liberté d'association et de réunion soit respectée et qu'une négociation collective soit mise en place, tant dans le secteur privé que public, afin que le travail décent et la justice sociale deviennent une réalité au Cambodge.