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Internationale de l'Education
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R.-U.: Les syndicats saluent l’engagement du parti travailliste pour un statut enseignant de qualité

Publié 17 janvier 2014 Mis à jour 22 janvier 2014

Deux des affiliés nationaux de l’IE au Royaume-Uni, le National Union of Teachers (NUT) et la National Association of Schoolmasters of Women Teachers (NASUWT), ont réagi au discours de Tristam Hunt, Ministre de l’Education de l’opposition. Ils ont réaffirmé leur soutien en faveur d’un statut d’enseignant(e) qualifié(e) et d’une formation professionnelle continue.

A l’occasion de la Conférence sur l’Education au Nord de l’Angleterre, Hunt a indiqué que si le Parti travailliste était réélu, il veillerait à ce que les enseignant(e)s dans tous les établissements scolaires publics détiennent une qualification aux fins d’améliorer la qualité de l’éducation. Il a également ajouté que la politique actuelle du Gouvernement qui permettait à des personnes non diplômées d’enseigner dans les académies et les écoles libres serait abandonnée.

NUT: La formation professionnelle est fondamentale

« Le NUT félicite  l’intention manifestée par  les travaillistes de discuter de leur projets concernant  la formationprofessionnelle continue et une éventuelle ré-accréditation avec les syndicats », a déclaré Christine Blower, Secrétaire générale du NUT et Présidente du Comité syndical européen de l’éducation (CSEE). « Cela contraste totalement avec la réticence constante de la part du Ministre de l’Education,  Michael Gove à agir de la même manière sur un  nombre de questions, notamment celle afférente au  différend concernant la rémunération, la retraite et les conditions de travail des enseignantes et enseignants qui fait toujours débat  ».

Il est rassurant, a-t-elle continué, de constater que le Parti travailliste s’engage à veiller à ce que tou(te)s les enseignant(e)s qui travaillent dans des établissements scolaires publics soient diplômé(e)s ( Qualified Teacher Status). Le NUT se réjouit qu’il soit reconnu que ce sont  les enseignant(e)s qui dispensent une éducation de qualité aux enfants et aux jeunes, et non pas le type d’établissement. Les travaillistes, a-t-elle déclaré, ont la possibilité de changer le débat négatif qu’entretient Michael Gove depuis les quatre dernières années.

Blower a en outre souligné qu’ « un engagement clair envers la formation professionnelle continue pour tous les enseignants comme étant un droit qui leur est conféré, figure depuis longtemps dans la politique du NUT. Par conséquent, nous accueillons favorablement les propos de Tristram Hunt au sujet de la formation professionnelle continue. Il est important de noter que la profession enseignante devrait bien entendu être responsable de cette formation. Il faudra des discussions approfondies pour déterminer les modalités d’une « ré-accréditation; les enseignantes et enseignants sont  déjà tenus de rendre compte à tout moment de leur carrière ».

Perte d'enseignant(e)s

Il faudrait mieux se concentrer sérieusement sur le nombre d’enseignant(e)s excellent(e)s qui sont conduit(e)s à abandonner la profession, a-t-elle souligné. Le caractère punitif des inspections effectuées par l’Ofsted (organisme national d’inspection académique) ainsi que d’autres « réformes »  éducatives ont déjà causé le départ d’un grand nombre de bon(ne)s enseignant(e)s.

Christine Blower a également fait remarquer qu’une stratégie globale de formation professionnelle pour tou(te)s les enseignant(e)s, basée sur le principe d’un droit individuel, financé pour chaque enseignant(e), constituerait l’approche la plus constructive à l’investissement dans l’enseignement et le corps enseignant.

Le leader du NUT a également remarqué le commentaire émis par Hunt à savoir que le Royaume-Uni possède actuellement la meilleure génération d’enseignant(e)s dans toutes ses écoles. Le syndicat estime que son ambition pour des enseignants « hautement qualifiés, qui inspirent,  très motivés et dévoués est déjà satisfaite. Afin d’exploiter tout le potentiel des enseignantes et enseignants, il faut cependant les respecter et les traiter comme ils le sont dans des instances scolaires d’excellence comme la Finlande. Un ensemble cohérent de conditions de travail et de rémunération doit être défini pour tous les types d’établissements scolaires. »

« Les enseignantes et enseignants sont très fiers du travail qu’ils accomplissent en classe et par conséquent souhaitent qu’il soit partagé et évalué  au sein d’un système  équitable et non punitif », a-t-elle déclaré.  « Cela fait longtemps que les enseignantes et enseignants estiment qu’au lieu de participer aux décisions, ils les subissent ».

NASWUT: la déclaration de Hunt, un changement de cap face aux attaques contre les salaires et conditions de travail

La Secrétaire générale de la NASWUT Chris Keates a également fait une remarque sur la déclaration de Hunt relative à la licence pour exercer en tant qu’enseignant(e). « Lorsque cette proposition a été faite par le dernier Gouvernement avant 2010, c’était dans le contexte d’un cadre national de rémunération et de conditions de travail qui reconnaissaient la profession enseignante et récompensaient les enseignantes et enseignants en tant que professionnels hautement qualifiés et leur conférait des droits et des prérogatives à des conditions de travail qui leur permettaient de se concentrer sur l’enseignement et l’apprentissage », a-t-elle déclaré.

« Au cours des trois dernières années, face au Gouvernement de coalition, les enseignantes et enseignants ont subi des attaques incessantes sur leur rémunération, leurs conditions de travail et leurs droits et leurs prérogatives. Leur professionnalisme a été attaqué et dénigré pratiquement chaque jour ».

Des progrès possibles

Si la proposition d’une licence pour exercer en tant qu’enseignant(e) indique un engagement de la part d’un prochain Gouvernement travailliste à rétablir le statut d’enseignant(e)  qualifié(e) comme une condition préalable pour tou(te)s les enseignant(e)s dans les écoles financées par l’Etat, cela représenterait une étape importante. De la même manière, un engagement par les travaillistes d’introduire un droit contractuel pour tou(te)s les enseignant(e)s, ce dans un cadre national de rémunération et de conditions de travail, à une formation professionnelle continue, et de rétablir un véritable système de règlementation professionnelle qui garantit que tous les chefs d’établissement possèdent le statut d’enseignant(e) qualifié(e) et la qualification nationale requise pour les chefs d’établissement décernée par le Collège national, et sont habilités à diriger et gérer des écoles, ce sont alors les bases essentielles sur lesquelles des progrès peuvent être effectués, a souligné Keates.

Toutefois, elle a indiqué qu’il était débilitant et démoralisant pour les enseignant(e)s de constater que toute tentative d’entamer un débat public concernant la profession enseignante et la qualité de l’enseignement est détournée par des commentateurs et présentée comme un système visant à « éliminer les enseignants incompétents » et de présenter  comme notre système scolaire comme un échec. « Aucun groupe de travailleuses et travailleurs, encore moins les enseignantes et enseignants, ne mérite d’être traité  de cette manière », a souligné Keates. « Ce n’est pas étonnant que les démissions d’enseignantes et enseignants augmentent et que les inscriptions aux établissements de formation chutent».

IE: Les autorités publiques doivent garantir une formation des enseignant(e)s de qualité

L’IE est de l’avis que les éducateurs/trices, au Royaume-Uni et dans le monde entier, ont des difficultés à voir leur professionnalisme reconnu et respecté, selon Fred van Leeuwen, Secrétaire général de l’IE. « Les autorités publiques nationales doivent se concerter avec les organisations qui représentent les éducatrices et éducateurs pour définir les normes professionnelles les plus élevées », a-t-il expliqué. « Elles sont également chargées de garantir une formation initiale et continue pour le  personnel de l’éducation ».

C’est en obtenant des enseignant(e)s de qualité que l’on parviendra à garantir une éducation de qualité à tous/tes les étudiant(e)s, a-t-il souligné.