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Internationale de l'Education
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La formation des enseignant(e)s détermine le succès de l'apprentissage mixte

Publié 27 janvier 2014 Mis à jour 28 janvier 2014

L'apprentissage mixte, qui associe l'apprentissage traditionnel en classe à l'enseignement virtuel au moyen de la technologie, a fait l'objet de toutes les attentions dans le cadre d'un groupe de discussion dédié au sujet lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial, tenue du 22 au 25 janvier à Davos, en Suisse. Le Secrétaire général de l'IE Fred van Leeuwen faisait partie du groupe de discussion intitulé « L'avenir de l'apprentissage », dont les débats se sont concentrés sur la réponse des systèmes éducatifs face aux avancées en matière d'apprentissage en ligne et de technologie sociale.

La réunion annuelle du Forum économique mondial réunit des personnalités parmi les plus puissantes au monde, en ce compris les grand(e)s patron(ne)s et les responsables politiques, afin de débattre des défis les plus pressants qui se posent pour l'avenir.

Partant du principe d'une généralisation à venir de l'apprentissage mixte, les participant(e)s au groupe de discussion ont identifié les principaux obstacles à éliminer pour assurer la réalisation de cette forme d'apprentissage à l'échelle mondiale, ainsi que des solutions à cette fin.

Non à l'ennui dans l'enseignement

Van Leeuwen a mis en exergue deux obstacles significatifs. Tout d'abord, la formation des enseignant(e)s et le développement professionnel sont considérés comme un préalable indispensable afin de garantir la qualité des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans l'enseignement. Pour améliorer le processus d'apprentissage, les TIC appliquées dans l'enseignement doivent être soumises à la supervision d'éducateurs/trices qualifié(e)s et dûment formé(e)s, disposant des connaissances spécialisées nécessaires pour éviter toutes répercussions négatives de ces technologies sur le développement des apprenant(e)s.

Il convient, à cette fin, d'inverser la tendance actuelle à la déprofessionnalisation de la profession enseignante. « Au moment précis où nous devons aider les élèves à développer les compétences et les attitudes du XXIe siècle, nous réduisons le rôle et l'espace alloués aux professionnelles et professionnels qui sont en mesure d'apporter cette aide et cette orientation dans un contexte réel », a déclaré van Leeuwen. « En l'absence d'enseignantes et enseignants qualifiés, l'apprentissage mixte peut aisément devenir ennuyeux. »

Nécessité d'un accès équitable

Van Leeuwen a également souligné que ce type d'apprentissage risquait de renforcer les inégalités dans l'éducation, du fait du caractère limité de la disponibilité et l'accessibilité aux technologies et services à large bande, selon la situation géographique ou économique des étudiant(e)s.

A cet égard, le financement et l'investissement dans l'éducation sont des paramètres absolument décisifs afin d'intégrer les TIC dans le processus d'enseignement et d'apprentissage au niveau mondial. « Les gouvernements sont tenus d'allouer les fonds nécessaires pour développer des TIC adaptées aux établissements scolaires et aux institutions éducatives et garantir un accès universel et gratuit en la matière », a déclaré van Leeuwen.

Il a rappelé aux participant(e)s que l'Etat avait pour mission première de veiller à l'existence de systèmes éducatifs publics de grande qualité et de fournir une éducation de qualité et gratuite pour tous, en garantissant des conditions appropriées et un soutien au profit des enseignant(e)s.

Elaboration d'un programme commun

Les participant(e)s se sont également interrogé(e)s sur la manière d'élaborer un programme commun autour duquel puissent s'unir efficacement l'ensemble des acteurs impliqués dans le domaine de l'apprentissage mixte.  Van Leeuwen a insisté sur la nécessité de consulter les éducateurs/trices dans le cadre de l'introduction des TIC au sein des institutions éducatives et de les impliquer au niveau de la conception et l'élaboration de services TIC adaptés à des fins éducatives.

« Les syndicats de l'enseignement doivent assumer un rôle de chef de file dans le suivi de la mise en œuvre des accords conclus par les gouvernements, l'éducation nationale ou les administrations scolaires eu égard à la fourniture de services TIC par des entreprises commerciales », a-t-il déclaré.