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Internationale de l'Education
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Mexique: l'IE réclame une enquête approfondie sur la disparition d’élèves enseignants

Publié 12 novembre 2014 Mis à jour 26 novembre 2014

Selon les informations publiées ces deniers jours, les 43 élèves mexicains portés disparus dans le Sud du Mexique au mois de septembre ont été enlevés par la police sur ordre du maire local et auraient été livrés à un gang, qui les aurait exécutés, avant de brûler leurs corps et de jeter une partie de leurs restes dans une rivière.

« C'est la conclusion à laquelle ont abouti les enquêteurs », a déclaré le procureur général, Jesus Murillo Karam. Il a toutefois précisé que les victimes ne pourraient pas être identifiées avec certitude tant que des tests ADN n'auraient pas été effectués, une tâche qui promet d'être particulièrement complexe en raison de la difficulté à extraire l'ADN des restes calcinés. Selon un rapport communiqué aujourd'hui, les premiers résultats des tests ADN indiquent que les restes humains découverts n'appartiennent pas aux élèves kidnappés.

L'IE a ferment réagi à ces informations en adressant une lettre de protestation catégorique aux autorités mexicaines et a, en outre, exprimé ses condoléances aux familles des personnes disparues, réclamé que tous les efforts soient déployés pour les retrouver et insisté pour qu'une enquête indépendante soit menée pour faire toute la lumière sur ces disparitions.

Plusieurs parents des élèves concernés ont réagi au premier rapport, en déclarant que les éléments de l'enquête ne permettaient pas de tirer des conclusions probantes à ce jour et que leurs enfants étaient toujours en vie. « Nous ne croirons rien de ce que l'on nous raconte tant que les experts ne nous auront pas apporté la preuve qu'il s'agit bien de nos enfants », a déclaré Mario Cesar Gonzalez, père d'une victime disparue. Un autre parent, Israel Galindo, a déclaré que le Gouvernement diffusait ce genre d'informations pour tenter de mettre fin aux mouvements de protestation et ne plus devoir répondre aux demandes d'explications émises par le grand public.

Les victimes sont des hommes, pour la plupart âgés d'une vingtaine d'années, qui étudiaient dans un collège situé dans la zone rurale d'Ayotzinapa pour devenir enseignants. Le 26 septembre, ils se sont rendus en bus et en camionnettes dans la ville voisine d'Iguala pour protester contre le manque de financement de leur établissement scolaire Ils n'ont plus donné signe de vie depuis cette date.

Trois hommes arrêtés dans le cadre de cette affaire de disparition ont avoué avoir exécuté un grand nombre de personnes, dont probablement les étudiants recherchés.

Les autorités ont arrêté le maire d’Iguala Jose Luis Abarca, soupçonné d'être le « commanditaire » de ces enlèvements de masse, ainsi que sa femme Maria de los Angeles Pineda. Tous deux ont été appréhendés au début de cette semaine alors qu'ils tentaient de fuir pour se cacher dans la capitale Mexico.

Les enlèvements d'Iguala ont déclenché plusieurs mouvements de protestation à travers le Mexique, dont certains ont été violents. On compte de nombreux actes de vandalisme dans l'Etat de Guerrero. Les manifestant(e)s ont bloqué les routes et les postes de péage dans des villes comme Chilpancingo, capitale de l'Etat. Ils/Elles ont également empêché l'accès aux centres commerciaux de la station balnéaire d'Acapulco. Le mouvement de contestation s'est étendu à la capitale, où des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues cette semaine pour exiger que les étudiants disparus soient retrouvés sains et saufs.