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Internationale de l'Education
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L’UNESCO adopte des normes internationales en faveur de la promotion de l’enseignement professionnel et de l’éducation des adultes

Publié 20 novembre 2015 Mis à jour 24 novembre 2015

La 38e Session de la Conférence générale de l’UNESCO a adopté des normes révisées afin de promouvoir l’enseignement et la formation professionnels, l’éducation des adultes, ainsi que l’éducation physique et le sport.

Organisée à Paris, en France, du 3 au 18 novembre, la Conférence générale a adopté une Recommandation révisée concernant l’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP). Le nouveau texte est axé sur l’apprentissage tout au long de la vie et sur l’acquisition, par tous les jeunes et les adultes, des connaissances, aptitudes et compétences nécessaires à leur vie professionnelle et personnelle. Cependant, la recommandation ne contient aucun engagement précis en matière de financement en vue de réaliser cet objectif.

Plutôt que d’inciter les gouvernements à investir dans l’EFTP, le nouveau texte appelle à mobiliser des sources de financement diversifiées et des mécanismes de financement innovants. Nul doute que cet effort entraînera la privatisation et la commercialisation de l’enseignement et la formation techniques et professionnels, les plaçant ainsi  hors de portée de millions de jeunes et d’adultes dans le besoin.

Si la recommandation révisée exhorte les gouvernements à élaborer des politiques et des cadres permettant de garantir de bonnes conditions de travail au profit d’un personnel qualifié et hautement compétent dans le domaine de l’EFTP, elle ne mentionne pas ou, tout du moins, n’évoque que vaguement le dialogue entre les professionnels de l’EFTP, leurs syndicats et les gouvernements, qui s’impose pourtant comme une nécessité pour atteindre ces objectifs.

Contribuant au débat autour de la Recommandation sur l’EFTP, le Coordinateur senior de l’IE Dennis Sinyolo a soutenu que la recommandation n’aboutirait aux résultats visés que si les gouvernements intégraient ses dispositions aux politiques, lois et plans nationaux en matière d’éducation et de formation et s’ils mobilisaient un budget adéquat en vue de sa mise en œuvre.

« Dans la droite ligne des traités internationaux existants dans le domaine des droits humains, de l’Objectif de développement durable numéro 4 sur l’éducation et du Cadre d’action Education 2030, la gratuité de l’EFTP doit être garantie dans le secteur primaire et secondaire et s’instaurer progressivement dans l’enseignement supérieur », a rappelé Sinyolo aux gouvernements.

Il a poursuivi en exhortant les gouvernements à s’attaquer au niveau élevé de déprofessionnalisation et de précarisation dans le secteur de l’EFTP. « La tendance croissante à l’embauche des professionnels de l’EFTP dans le cadre de contrats de courte durée constitue une menace pour la qualité des programmes d’EFTP, et il convient de l’inverser de toute urgence », a-t-il affirmé.

Sinyolo a également appelé à la reconnaissance transfrontalière de l’EFTP et d’autres qualifications ainsi qu’à la prise de mesures concrètes par les gouvernements afin de protéger et promouvoir les libertés académiques et l’autonomie professionnelle et améliorer les conditions des professionnels de l’EFTP.  Et d’ajouter « Dans l’EFTP, les salaires et les conditions de travail du personnel devraient être attrayants et au moins équivalents à ceux des professionnelles et professionnels d’autres secteurs dotés de qualifications comparables. »

La Conférence générale a également permis d’adopter une Recommandation révisée sur l’apprentissage et l’éducation des adultes, réaffirmant le principe de l’apprentissage tout au long de la vie, de même qu’une Charte internationale de l’éducation physique et du sport, reconnaissant l’importance du sport pour le développement et la paix.

Enfin, les gouvernements ont également analysé la question de la mise en œuvre de la Recommandation de 1993 sur la reconnaissance des études et des titres de l’enseignement supérieur, ainsi que des instruments normatifs régionaux sur la reconnaissance transfrontalière des qualifications. La question des besoins des réfugié(e)s en matière d’éducation et de formation et la nécessité d’un mécanisme de validation et de reconnaissance de leurs qualifications ont elles aussi été abordées.