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Internationale de l'Education
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Sénégal: essuyant les critiques d’un député, des syndicats revendiquent leur droit de grève

Publié 17 décembre 2015 Mis à jour 15 janvier 2016

Le Syndicat des Professeurs du Sénégal a contre-attaqué face aux propos d’un député du parlement national appelant à mettre en place des mesures de répression afin de décourager les enseignant(e)s et autres travailleurs/euses de l’éducation de se mettre en grève.

Dans un effort visant à intimider les enseignant(e)s, Moustapha Cissé Lô, membre du parlement sénégalais, a qualifié les enseignant(e)s grévistes « d’incapables à cravacher », alors qu’il se trouvait face au Ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, au moment où ce dernier passait devant l’Assemblée nationale pour défendre le budget 2016 de son département.

« On doit faire en sorte que ceux qui entrent en grève se voient soit ponctionnés sur leur salaire, soit licenciés », a déclaré Moustapha Cissé Lô. « Si vous faites cela pendant un an, personne ne débraiera. Si le gouvernement me donnait le pays pendant un an, plus personne ne ferait grève. »

Marième Sakho Dansokho, Secrétaire générale du Syndicat des Professeurs du Sénégal (SYPROS) et membre du Bureau exécutif de l’Internationale de l'Education (IE), n’a pas tardé à condamner les propos du parlementaire. « C’est à la fois avec mépris et inquiétude que le SYPROS vous a suivi délirer lors de votre prise de parole, à l’occasion du vote du budget du Ministère de l’Education nationale », a-t-elle déclaré dans une lettre ouverte. « Votre sortie confirme toute votre ignorance des questions éducatives et syndicales pour un représentant du peuple censé éclairer le Gouvernement avec courage et objectivité. »

Les enseignant(e)s et leurs organisations sont « les principaux artisans du développement durable du Sénégal », a-t-elle indiqué, ajoutant que ce développement ne se réalisera jamais sans une éducation de qualité, laquelle passe inévitablement par des enseignant(e)s de qualité, bien formé(e)s, motivé(e)s et soutenu(e)s.

En réponse aux propos de Moustapha Cissé Lô, Mbaye Thiam a réaffirmé que « le droit de grève est garanti par la Constitution du Sénégal et doit être respecté ». En vue d’apaiser davantage les tensions, le ministre a également ajouté qu’« il faut reconnaître les efforts de la majorité d’entre eux et le travail qu’ils font dans des conditions extrêmement difficiles ».