Ei-iE

Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

Nouvelles inquiétudes concernant la commercialisation de l’éducation au Ghana

Publié 10 février 2016 Mis à jour 12 janvier 2022

Les syndicats de l’éducation prient instamment le gouvernement ghanéen de modifier la loi relative à l’éducation afin d’écarter tout risque de commercialisation, suite à sa décision de réviser la réglementation actuelle des écoles privées.

Le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies (UNCRC) et les syndicats de l’éducation, notamment l’Internationale de l’Education (IE), ses affiliés et ses partenaires, tirent la sonnette d’alarme face à la montée de la privatisation et de la commercialisation de l’éducation au Ghana.

En vertu de l’article 25 de la Constitution du Ghana de 1992, « l’enseignement fondamental doit être gratuit, obligatoire et accessible à tous ». Toutefois, les cadres juridiques et législatifs existants ont permis la prolifération d’écoles payantes soutenues par des entreprises, qui mettent en péril le droit à l’éducation et contribuent à accentuer les inégalités et la ségrégation au sein des services éducatifs.

La menace que représente la commercialisation de l’éducation a également été confirmée par le Rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’éducation, Kishore Singh, qui a lancé l’avertissement suivant : « Bientôt, il ne sera plus du tout exagéré de dire que la privatisation est en train de supplanter l’éducation publique au lieu de la soutenir, que les inégalités en matière d’accès à l’éducation seront exacerbées en raison de la prolifération des prestataires de services éducatifs privés et que la situation économique, la richesse ou le patrimoine deviendront les principales conditions d’accès à l’éducation ».

Les écoles Omega implantées au Ghana reflètent parfaitement cette tendance. Cette chaîne d’écoles privées « à prix abordable » ciblant les familles pauvres assure l’éducation de plus de 20 000 élèves dans plus de 38 établissements déployés à travers le pays - soutenant que ce modèle d’enseignement « payant mais abordable » permettra d’élargir l’accès à l’éducation au Ghana.

Reconnaissant la décision du gouvernement de réviser la réglementation en vigueur pour les écoles privées ainsi que la loi sur l’éducation 778, les syndicats de l’éducation et la société civile appellent le gouvernement à apporter les amendements nécessaires de manière à ce que la loi

  • reflète ses obligations en vertu de l’Objectif 4 des Nations Unies pour le développement durable - au travers de l’adoption des Objectifs pour le développement durable, les gouvernements se sont engagés à ce que toutes les filles et tous les garçons achèvent un cycle d’enseignement primaire et secondaire gratuit, équitable et de qualité, assorti de résultats scolaires pertinents et concluants ;
  • reflète son obligation fondamentale de garantir le financement approprié de l’éducation gratuite et de qualité pour chaque enfant, quel que soit sa situation sociale et économique - un facteur déterminant pour la prospérité future du Ghana ;
  • introduise des normes nationales minimales régissant les services éducatifs - l’enregistrement des écoles ne pourra se faire que sous réserve de conformité totale à ces normes minimales.