Ei-iE

Les dirigeant∙e∙s des syndicats de l’éducation prennent l’initiative du changement, réclament des actions et suscitent l’espoir pour l’Afrique

Publié 25 novembre 2025 Mis à jour 28 novembre 2025

Les dirigeant∙e∙s de l’éducation du Comité régional de l’IE pour l’Afrique (IEARC) se sont réunis pour célébrer les progrès enregistrés de haute lutte, s’attaquer aux problèmes persistants et renouveler leur détermination commune à défendre l’enseignement public. Mettant clairement l’accent sur la pression à exercer sur les gouvernements pour qu’ils accordent la priorité à l’enseignement public et la financent pleinement, les participant·e·s ont réaffirmé leur engagement à assurer un enseignement de qualité pour chaque enfant et à préserver les droits et la dignité des éducateur·trice·s dans toute l’Afrique.

Faire pression sur les gouvernements africains pour qu’ils financent pleinement l’enseignement public et revalorisent la profession enseignante

Dans ses remarques liminaires lors de la réunion organisée en ligne les 18 et 19 novembre, la Présidente de l’IEARC, Mariama Chipkaou, a fait valoir que « cette année a été riche en événements en lien avec l’éducation sur le continent ».

Elle s’est réjouie de la nouvelle Stratégie continentale de l’éducation pour l’Afrique (CESA, acronyme anglophone) pour la décennie 2026-2035, qui a été adoptée lors du 38e Sommet des chefs d’État de l’Union africaine (UA), et a indiqué que quelques semaines à peine après son adoption, la région Afrique de l'IE (IEA) a organisé un forum en ligne sur la CESA 2026-2035 afin de sensibiliser les membres à ce nouveau cadre pour l’éducation. « Nous exhortons les gouvernements africains à garantir la mise en œuvre complète de la nouvelle stratégie. Cela doit inclure la mise en place de mécanismes de dialogue social et politique avec les enseignants et enseignantes et leurs syndicats tout au long du processus de mise en œuvre de la CESA 2026-2035. »

Elle a également rappelé aux dirigeant∙e∙s régionaux∙ales que l'IE a activement participé à la Conférence panafricaine sur la formation des enseignant·e·s (PACTED), organisée par l’Union africaine du 1er au 3 octobre 2025 à Addis Abeba (Éthiopie), qui a rassemblé et rassemblant 52 participant·e·s représentant des organisations membres de l’IE à cet événement. La conférence a reconnu l’urgence pour les gouvernements africains de financer pleinement l’éducation, d’investir dans le personnel enseignant et de reconnaître sa valeur. Elle a également célébré la Journée mondiale des enseignant·e·s en Afrique, pour la première fois de l’histoire.

Parallèlement à la PACTED, l’IEA a organisé un événement d’apprentissage régional sur la campagne La force du public : ensemble on fait école !, qui a permis aux organisations membres de l’IE d’apprendre des choses les unes des autres et d’élaborer des stratégies afin d’inciter les gouvernements africains à résoudre les pénuries d’enseignant·e·s en investissant adéquatement dans l’éducation et dans la valorisation du statut de la profession enseignante.

Elle a poursuivi en soulignant que « notre mandat consiste à faire preuve de solidarité avec les collègues, enseignants, enseignantes et syndicalistes dont la vie et la liberté sont menacées. Il nous incombe de continuer à faire pression sur nos gouvernements pour obtenir un financement adéquat de l’enseignement public et la valorisation de la profession enseignante de sorte que le continent africain puisse bénéficier d’un développement paisible et d’une société plus juste. »

Nécessité de traduire les déclarations en actes

Mugwena Maluleke, le président de l’IE, a également souligné que « votre présence aujourd’hui est une déclaration : lorsque l’éducation et les enseignants et enseignantes sont menacés, nous nous levons, nous intervenons ».

Il a également reconnu que « cette année a marqué un tournant », ajoutant que, « lors du lancement de la Décennie d’action accélérée de l’Union africaine pour la transformation de l’éducation et lors de la PACTED 2025, les organisations membres de l’IE ne sont pas restées à la traîne, nous avons façonné l’ordre du jour. L’apprentissage de base, le professionnalisme du personnel enseignant et l’innovation numérique sont des piliers qui portent nos empreintes. Nous ne devons pas rester poliment inactifs lors de la décennie à venir. C’est un engagement à l’échelle du continent, qui réclame des ressources réelles et une reddition des comptes rigoureuse. »

Le dirigeant de l’IE a ajouté que les instruments internationaux, depuis la Recommandation OIT-UNESCO concernant la condition du personnel enseignant de 1966 jusqu’aux Recommandations du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante et au Consensus de Santiago, « nous donnent des leviers moraux et juridiques. Les gouvernements ont approuvé des normes élevées. La question est donc simple : Vont-ils les financer ? Trop souvent, les promesses s’arrêtent avec les discours et les comités. Nous refusons que ces engagements restent lettre morte. »

Il a poursuivi en lançant un appel aux organisations membres de l’IE sur le continent africain afin qu’elles s’engagent en faveur de la stratégie La force du public : ensemble on fait école ! « Nous avons besoin d’un réengagement de votre part pour que nos organisations membres continuent de mener campagne, de lutter et d’approuver les résolutions de mise en œuvre de la CESA et de solidarité avec les dirigeants et dirigeantes de syndicats victimes d’attaques. Rentrez dans vos pays avec des plans d’action bien définis dans le temps et un engagement à l’échelle du continent. »

Et de conclure : « Le travail est difficile, mais la voie est très claire. Nous avons la feuille de route, les normes juridiques, le modèle de campagne et une liste de victoires. Nous devons maintenant transformer les paroles en actes. Investir dans le personnel enseignant. Financer l’enseignement public. Défendre la paix et les droits. Et guider la transformation. »

Les enseignant·e·s sont des bâtisseur∙euse∙s d’avenir, des travailleur·euse·s de la sagesse

Le secrétaire général de l’IE, David Edwards, a également présenté les développements mondiaux récents liés à l’éducation, aux enseignant·e·s et aux personnels de soutien de l’éducation, en soulignant que : « Nous ne sommes pas de simples spectateurs et spectatrices, nous sommes des architectes, nous sommes des bâtisseurs et bâtisseuses d’avenir, nous sommes des travailleurs et travailleuses de la sagesse ».

Au sujet de la campagne de l’IE La force du public : ensemble on fait école !, il a rappelé qu’il « n’existe pas de substitut au personnel enseignant ni de remède rapide à la pénurie mondiale d’enseignants et enseignantes. Les gouvernements doivent soutenir le secteur public et financer l’éducation. »

Il a encore rappelé que l’Afrique est la région la plus touchée par la pénurie d’enseignant·e·s. Sur les 50 millions d’enseignant·e·s qui manquent dans le monde, 15 millions sont recherché∙e∙s rien qu’en Afrique subsaharienne. « Mais c’est aussi pour cela que l’Afrique est la région du monde où notre campagne est la plus active et la plus largement mise en œuvre. Les organisations membres de l’IE en Afrique sont aidées par l’IE afin d’élaborer leurs campagnes nationales et d’encourager leurs gouvernements à agir en faveur de l’éducation, du financement et de l’investissement dans le personnel enseignant. Nous devons poursuivre la campagne et l’étendre à tous les niveaux, de l’échelon local au plan international. »

Au sujet du Consensus de Santiago, qui « démontre le pouvoir détenu pas des enseignants et enseignantes organisés parlant d’une seule voix », M. Edwards a déclaré que ce consensus consacre un principe que l’IE s’est battue pour établir : reconnaître la relation enseignant·e-élève comme patrimoine de l'humanité. « C’est bien plus qu’une reconnaissance symbolique, c’est un engagement à préserver un rapport humain dans l’éducation contre l’empiètement d’approches purement technologiques. Éduquer NE se limite PAS à fournir du contenu. »

M. Edwards a également souligné qu’un autre développement essentiel à prendre en considération est la prochaine révision des recommandations de 1966 et 1997 concernant la condition du personnel enseignant. « La révision constituera une opportunité de choix pour renforcer les recommandations et veiller à ce qu’elles reflètent la réalité de l’enseignement au XXIe siècle. »

Rappelant que le 10 octobre, à l’occasion de la Journée mondiale de la santé, l’IE a lancé son nouveau Portail santé et bien-être et son centre de ressources en partenariat avec la MGEN française, il a expliqué que « le nouveau Portail santé et bien-être remplace le réseau Éducation et solidarité. Il connectera également les organisations membres de l’IE et des partenaires du monde entier pour leur permettre d’échanger des expériences et des stratégies en vue de promouvoir le bien-être du personnel enseignant et des personnels de soutien à l’éducation. Les bien-être des enseignant et enseignantes et celui des élèves sont liés. »

Insistant sur l’« engagement de longue date de l’IE » en matière de lutte contre le travail des enfants, il a souligné que « c’est un travail remarquable et vous devriez tous et toutes être extrêmement fier s et fières. Dans six pays d’Afrique, des programmes des syndicats de l’éducation contre le travail des enfants donnent des résultats qui changent des vies. Rien qu’en 2024, plus de 1.880 enfants auparavant mis au travail sont retournés à l’école dans les zones couvertes par le projet au Burundi, au Malawi, au Mali, au Togo, en Ouganda et au Zimbabwe. Chacun et chacune de ces élèves compte, chacun a été accueilli chaleureusement dans une école. »

Alors que la COP30 se déroule en Amazonie, au Brésil, il a déclaré : « Je suis fier que notre profession comprenne la menace que représente le changement climatique et qu’elle se soit mobilisée pour une éducation climatique de qualité pour tous et toutes et pour une juste transition vers une économie verte ».

Le secrétaire général de l’IE a conclu par ces mots : « Vos préoccupations résonnent auprès des collègues du monde entier. Votre combat incite des enseignants et enseignantes d’autres pays à se lever, à s’opposer à l’injustice et à construire un avenir meilleur pour tous et toutes. Dans cette lutte pour notre profession, pour notre âme et notre dignité, nous sommes unis. L’Internationale de l’Éducation est pleinement déterminée à vous soutenir, tout comme vous avez toujours soutenu l’IE et le personnel enseignant partout. »

Des victoires malgré un contexte difficile

Pour le directeur de l’IEA, le Dr. Dennis Sinyolo, l’EAI est « une région efficace, dynamique et réactive de l’IE, unie en faveur d’un enseignement public inclusif de qualité et les droits des éducateurs et éducatrices », dont la mission est « d’unir et de mobiliser le personnel enseignant et les personnels de soutien de l’éducation en Afrique, afin de défendre et de promouvoir les droits professionnels et le droit à l’éducation ».

Compte tenu du contexte dans lequel opèrent les affiliés de l’IEA, il fait valoir que, sur le continent, les gouvernements n’investissent pas suffisamment dans l’éducation. En moyenne, ils investissent 3,8 % du PIB, soit 14,5 % du budget national, au lieu des 6 % du PIB et 20 % du budget national requis, respectivement.

Toutefois, le Dr Sinyolo a assuré qu’il « y a de bonnes nouvelles » et que « nous avons réalisé beaucoup de choses malgré ces difficultés ».

Revenant sur la contribution des affiliés africains de l’IE à la PACTED, il a déclaré : « Je suis très fier que notre relation avec l’Union africaine se soit grandement améliorée par rapport à l’époque où elle avait peur des syndicats, où elle ne voulait même pas avoir affaire à nous parce qu’elle pensait que nous serions des perturbateurs. Nous continuerons à resserrer ces liens. Il va de soi que nous devons faire plus, en particulier en instaurant un lien institutionnalisé similaire avec des communautés économiques régionales. »

« Nos données probantes étaient très claires et elles nous ont aidés à influencer l’Union africaine. L’approche proposée a même été utile lorsque l’UA a rédigé le premier projet de la nouvelle stratégie. Nous l’avons soumise à nos membres qui l’ont commentée lors d’un atelier, auquel ont aussi participé de jeunes membres. Et nous avons rapporté ces commentaires à l’Union africaine. » Cela prouve que « lorsque nous engageons un dialogue avec des organisations intergouvernementales de manière cohérente, quand nous faisons campagne, quand nous menons des actions de plaidoyer fondées sur des preuves, elles nous écoutent », a-t-il indiqué.

Soulignant également la nécessité de promouvoir les recommandations des Nations Unies sur la profession enseignante, il a présenté les exemples positifs des progrès réalisés par la campagne de l'IE La force du public: ensemble on fait école ! au Zimbabwe, où le syndicat ZIMTA a été en mesure de mobiliser des parlementaires au sein même du Parlement une semaine avant le débat sur le budget national. Lorsque les parlementaires se sont réunis la semaine suivante et ont rencontré le ministre des Finances au sujet du budget national, ils ont réclamé davantage d’investissements dans l’éducation. « Et il en a résulté un bond de l’enveloppe budgétaire qui est passée d’environ 14 % du budget national à plus de 20 %. C’est phénoménal ! »

Par ailleurs, le Dr Sinyolo a indiqué que l’IEA fait pression sur les gouvernements afin qu’ils adoptent et mettent en œuvre la Déclaration sur les écoles sûres, un outil intergouvernemental important. Il a également mentionné la prochaine réunion mondiale consacrée à cette importante Déclaration, qui se tiendra à Nairobi, au Kenya.

Le bureau de l’IEA a aussi lancé une étude sur l’impact des conflits et des attaques sur les enseignant·e·s et le Dr Sinyolo a encouragé les membres du Comité à y répondre.

« L’IE bouge au niveau mondial et l’IE Afrique, en tant que partie du monde, bouge également. Nous devrions être fiers des réalisations de notre organisation mondiale en Afrique. Nous avons mené de grands combats qui ont contribué à cette réussite. »

Il s’est également réjoui du fait que, bien que « nos organisations membres continuent de fournir des services afin de recruter des membres, elles s’orientent désormais vers l’organisation. Nous avons observé la création de structures pour les jeunes membres dans plusieurs pays et une modification des statuts des syndicats pour accueillir plus de femmes et de jeunes parmi nos membres. »

Cinquième Conférence mondiale des femmes de l’IE

La secrétaire générale adjointe de l’IE, Haldis Holst, a ensuite fourni au Comité des informations sur la 5e Conférence mondiale des femmes de l’IE (WWC, acronyme anglophone), qui se tiendra à Bahia, au Brésil, du 15 au 17 septembre 2026.

Elle a commencé par féliciter les membres africains de l’IE pour les résultats obtenus dans la région en matière d’égalité entre les femmes et les hommes et par les encourager à augmenter le nombre de 11 pays ayant ratifié la Convention de l'Organisation internationale du Travail sur la violence et le harcèlement (C190).

Elle a également rappelé que la conférence en ligne de 2022 a été très importante et avait réuni 1.358 participant·e·s, soit un nombre bien plus élevé que lorsque la WWC se réunit en présentiel.

Elle a expliqué que « nous avons intitulé la conférence en ligne Utiliser le pouvoir des femmes pour changer, un festival d’idées, d’expériences et de stratégies visant à atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes à l’intérieur des syndicats de l’éducation et grâce à eux. Nous devons constamment changer, tous et toutes, et nous devons utiliser les capacités de tout le monde et pas uniquement de la moitié d’entre nous. Nous avons aussi besoin du pouvoir des femmes pour changer le monde. »

Elle a aussi relevé que la Conférence mondiale des femmes précédente, qui s’est déroulée en présentiel, s’est tenue dans la région africaine, à Marrakech, au Maroc, en 2018.

Elle a ensuite encouragé les organisations membres à envoyer de jeunes femmes syndicalistes à la 5e WWC, en reconnaissant que ces conférences sont des conférences mondiales de l’IE accueillant le plus de participant·e·s à une conférence de l’IE pour la première fois. « C’est un domaine de recrutement extraordinaire pour permettre aux personnes d’apprendre à connaître l’IE et de goûter à quelque chose qu’elles pourraient vouloir poursuivre. Cela signifie que nous voulons ouvrir les portes, faire en sorte que des personnes qui ne connaissent peut-être pas bien l’IE avant d’arriver et de participer pourraient avoir envie de continuer à travailler au sein de l’IE. »

Elle a également indiqué que le Comité de la promotion des femmes de l’IE discutera du thème de la 5e WWC en décembre, « pour trouver les points communs qui ont été proposés par les différents réseaux régionaux des femmes et voir comment cela peut constituer un thème général axé sur une thématique et pourtant suffisamment large pour intéresser toutes les organisations membres de l’IE ».

Note politique sur l’intelligence artificielle et l’éducation en Afrique

Au cours de la deuxième journée de réunion, les dirigeant∙e∙s des syndicats de l’éducation ont approuvé une note politique sur l’intelligence artificielle et l’éducation en Afrique.

En présentant le document, le Dr Pedi Anawi de l’IE a fortement insisté sur le fait que « l’éducation est d’abord relationnelle et non transactionnelle ».

Il a poursuivi en indiquant que « l’IE considère que les nouvelles technologies comme l’IA offrent des possibilités excitantes pour améliorer la qualité de l’éducation. Toutefois, la politique souligne que ces nouvelles technologies ne doivent pas remplacer l’enseignant ou enseignante ni l’enseignement en classe en présentiel ».

« Nous devons faire preuve de prudence parce que cette technologie peut aggraver des inégalités existantes dans différents domaines, notamment les marchés du travail, l’éducation et l’accès aux services. Nous devons nous assurer que les initiatives liées à l’IA soient inclusives et respectent des normes éthiques », a-t-il conclu.

Ces promesses, défis et dangers liés à l’utilisation de l’IA dans l’éducation seront discutés lors de la Conférence mondiale de l'IE sur l'intelligence artificielle les 4 et 5 décembre 2025.

Résolutions de l’IEARC

L’IEARC a adopté deux résolutions importantes.

La première, présentée par le vice-président de l’IE Afrique, Richard Gundane, appelle à la pleine mise en œuvre de la nouvelle Stratégie continentale de l’éducation pour l’Afrique par l’Union africaine et les gouvernements africains.

Elle s’inspire de la « reconnaissance exprimée dans la CESA 2026-2035 selon laquelle investir dans l’éducation est l’un des meilleurs investissements que les pays puissent faire et que l’éducation contribue à la capacité des individus à exercer d’autres droits humains ».

Elle souligne encore la nécessité de rendre la profession enseignante attirante en garantissant les droits liés au travail et en assurant de bonnes conditions de travail, notamment des charges de travail gérables et des salaires compétitifs pour le personnel enseignant et les travailleur·euse·s de l’éducation, en les valorisant, en les respectant et en faisant en sorte qu’il∙elle∙s soient au cœur du processus décisionnel, ainsi qu’en faisant confiance à leurs compétences pédagogiques, comme indiqué dans le deuxième domaine stratégique de la CESA 2026-2035.

Par ce document, l’IEARC invite :

  • L’Union africaine à assurer la mise en œuvre effective de la CESA 2026-2035, en particulier le domaine stratégique 2 concernant le recrutement et le développement professionnel du personnel enseignant et des personnels de soutien de l’éducation, ainsi qu’à leur bien-être ;
  • L'Union Africaine à renforcer les groupes thématiques de la CESA et les autres mécanismes de mise en œuvre, tout en garantissant la participation active des syndicats de l'éducation ;
  • Les États membres de l'UA à élaborer des cadres nationaux de mise en œuvre de la CESA impliquant les syndicats de l'éducation tout au long du processus, en vue de garantir la pleine réalisation de tous ses objectifs stratégiques;
  • Les organisations membres de l'IE à s'unir, à se mobiliser et à plaider en faveur de la mise en œuvre intégrale des objectifs de la CESA 2026-2035 par leurs gouvernements ; et
  • Les organisations membres de l'IE à suivre et à rendre compte des progrès accomplis dans la réalisation de l'Objectif de développement durable 4 et des objectifs de la CESA 2026-2035.

La seconde résolution adoptée réaffirme la solidarité à l’égard des leaders syndicaux et des syndicalistes victimes d’attaques en Afrique et reconnaît « le rôle essentiel des syndicats de l’éducation dans la défense des droits des éducateurs·trice∙s, notamment par leur engagement pour la promotion d’une éducation de qualité ainsi que l’avancement de la justice sociale à travers l’Afrique ».

Présentée par Hélène Nekarmbaye, membre du Bureau exécutif de l’IE pour l’Afrique, elle « condamne sans équivoque toutes les formes de violence, d’intimidation, de harcèlement et d’attaques contre les dirigeant·e·s et membres syndicaux·ales en Afrique » et réaffirme également « sa solidarité indéfectible avec tous·te∙s les dirigeant·e·s et membres syndicaux·ales confronté·e·s à des menaces ou attaques du fait de leurs activités syndicales légitimes, y compris l’action de grève ».

Elle appelle ensuite tous les gouvernements africains « à respecter, protéger et garantir les droits des syndicats de l’éducation et de leurs membres, notamment le droit d’organiser, de négocier collectivement, d’exprimer librement leurs opinions et de participer à des actions syndicales sans crainte de représailles ».

Elle encourage également les instances internationales et régionales, dont l’Union africaine, à prendre des mesures concrètes pour protéger les droits syndicaux et tenir les gouvernements responsables des violations.

Cette réunion de l’IEARC a clairement démontré l’engagement inébranlable des dirigeant∙e∙s des syndicats de l’éducation à travers le continent. Leur voix collective a non seulement façonné le programme pour l’avenir de l’éducation en Afrique, mais elle a également exhorté les gouvernements à dépasser le stade des promesses pour les traduire en actions réelles et mesurables.