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Internationale de l'Education
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Les syndicats prêts à faire avancer le programme Education 2030

Publié 12 février 2016 Mis à jour 15 février 2016

Le programme Education 2030 est désormais entré pleinement en vigueur et les syndicats de Bangkok à Nairobi renforcent leur position pour viser haut et atteindre les nouveaux objectifs pour le développement durable, au travers du plaidoyer et de l’action.

Les affiliés d’Asie et d’Afrique ont reçu des informations de première main concernant la coordination et la promotion de leurs stratégies dans le cadre du nouveau programme Education 2030, adopté l’automne dernier, à Paris, par les Etats membres de l’UNESCO. Deux ateliers organisés à Nairobi et Bangkok par les bureaux régionaux de l’Internationale de l’Education (IE) ont permis aux participant(e)s d’approfondir leurs connaissances concernant ce nouveau cadre et de préparer des stratégies communes en matière de plaidoyer, afin d’orienter les politiques aux niveaux national, régional et international.

Deux continents – un programme

« Nous ne sommes pas ici pour participer à un atelier, mais bien pour défendre une cause », a souligné Shashi Bala Singh, Coordinatrice régionale principale de l’IE Asie, lors de la séance d’ouverture à Bangkok. Les participant(e)s ont reconnu la diversité des multiples défis auxquels se heurte l’éducation dans la région, qu’il s’agisse de la mauvaise qualité de l’éducation, de la pénurie dramatique de personnel enseignant qualifié ou encore de situations de conflit ou d’urgence. Ils/elles ont également mis en exergue la nécessité de s’attaquer à la question de l’exclusion sociale et des disparités entre les sexes qui entravent l’accès à l’éducation, deux problématiques accentuées par une tendance croissante à la privatisation et à la commercialisation du secteur au travers du déploiement massif des écoles payantes à bas prix - en Asie du Sud, un élève sur trois dans l’enseignement primaire et secondaire fréquente une institution privée.

L’atelier de Nairobi a clairement reconnu que la région africaine était touchée par des problèmes similaires: malgré les progrès accomplis en termes de fréquentation scolaire, l’accès à l’éducation demeure partiel et la qualité de l’enseignement dispensé reste loin d’être satisfaisante, principalement en raison de l’absence dramatique d’investissements, comme en témoignent la médiocrité des infrastructures et l’augmentation du nombre d’élèves par classe. On observe également un déploiement rapide des établissements scolaires privés payants dans plusieurs pays africains, mettant en péril le droit à la l’éducation de qualité pour tous les enfants.

Prochaines étapes

Dans son discours de clôture de l’atelier organisé pour la région africaine, Dennis Sinyolo, Coordinateur senior de l’IE, a souligné: « Ce que nous préparons ici fera la différence ». Plusieurs syndicats de l’éducation ont déjà défini des stratégies de plaidoyer efficaces ayant abouti à des victoires significatives, en l’occurrence au Brésil, en Indonésie, à l’Ile Maurice ou au Chili.

De manière générale, la question du financement a été mise sur la table lors des deux séminaires et était au centre de toutes les discussions. Les participant(e)s ont convenu qu’un investissement public dans l’éducation permettait de disposer d’enseignant(e)s mieux qualifié(e)s, d’améliorer les infrastructures, de renforcer l’inclusivité au sein des écoles et d’obtenir de meilleurs résultats scolaires.

L’importance des syndicats d’enseignants dans le développement, la mise en œuvre et le suivi du nouveau cadre a également été soulevée par l’ensemble des participant(e)s. Alors que les enseignant(e)s sont souvent tenu(e)s à l’écart des processus décisionnels et de planification, les syndicats de l’éducation espèrent pouvoir faire entendre leur voix lors de l’élaboration des politiques futures. Comme le rappelle Min Bista, Coordinateur des travaux de l’UNESCO à Bangkok pour le programme Education 2030 en Asie-Pacifique: « Le rôle des enseignantes et enseignants doit être reconnu ».