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Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

Alors que l’éducation des réfugié(e)s reçoit l’attention qu’elle mérite, les éducateurs/trices font preuve d’un optimisme et d’une assurance manifestes

Publié 21 novembre 2016 Mis à jour 23 novembre 2016

Les enseignant(e)s, les dirigeant(e)s syndicaux/ales, les responsables politiques et les acteurs de la société civile ont donné le ton lors de la conférence organisée par l’Internationale de l’Education à Stockholm, en Suède, et le message relatif à l’impact de l’éducation sur la vie des enfants réfugiés a clairement été entendu.

C’est la Secrétaire générale adjointe de l’Internationale de l’Education (IE) et modératrice de la séance plénière, Haldis Holst, qui a inauguré la conférence sur l’éducation des réfugié(e)s en prononçant les mots envoûtants du poème Home de Warsan Shire, plantant ainsi le décor de ces deux journées de débats aussi complexes que passionnantes.

Toutefois, ni ce poème ni les nombreux documents de lecture n’ont été en mesure d’autant refléter la réalité de l’éducation et des réfugié(e)s dans l’esprit des participant(e)s que l’histoire personnelle de l’enseignante palestinienne Hanan Al Hroub.

La lauréate de l’édition 2016 du Global Teacher Prize remis par la Varkey Foundation a mis en lumière les véritables difficultés et défis auxquels sont confronté(e)s les réfugié(e)s. Son enfance passée dans un camp de réfugié(e)s en Palestine lui a insufflé l’envie d’éduquer les autres, ce qu’elle continue à faire aujourd’hui encore, tant à l’école qu’aux quatre coins du monde.

« La Palestine représente un modèle pour évoquer la réalité de l’éducation en temps de crise. Et vu la vitesse à laquelle se déroulent les événements dans la région, elle est devenue un sujet central auquel nous devons tous contribuer, tant en termes de sources que de ressources », a déclaré Al Hroub lors de son allocution en séance plénière. Elle a souligné « l’importance d’intégrer le civisme et la citoyenneté ainsi que les sujets liés aux valeurs des droits humains dans les programmes scolaires », afin d’éviter que les élèves ne sombrent dans « l’isolement, la frustration et l’extrémisme ».

Si ses mots sont marqués du sceau de la légitimité et de la limpidité dans un contexte que d’aucuns qualifient de « crise », les participant(e)s ont été invité(e)s à participer à une journée de débats approfondis et d’ateliers pratiques destinés à aborder le rôle de l’enseignement public dans la consolidation des valeurs, et dans la prévention de l’émergence de chocs culturels susceptibles d’apparaître avec l’arrivée de millions de personnes qui fuient la guerre et les catastrophes.

« L’éducation n’est pas la seule solution, mais aucune solution ne pourra voir le jour sans l’éducation » – Fred van Leeuwen

Fred van Leeuwen, le Secrétaire général de l’IE, a clairement reconnu qu’il n’existait pas de solution miracle pour garantir une éducation de qualité à l’ensemble des enfants réfugiés.

« Cette conférence mettra en lumière le fait que la scolarisation des enfants de réfugiés déplacés de force, qu’ils soient régularisés ou pas, relève de la responsabilité collective des gouvernements, de la société civile, des parents, des étudiants, des syndicats et de la profession enseignante », a-t-il affirmé. Par ailleurs, lorsque le temps fut venu d’identifier les causes fondamentales qui poussent des familles à se déplacer, notamment au Moyen-Orient, sa critique fut sans appel. « Il ne sert à rien de s’émouvoir des terribles événements brutaux qui se produisent chaque jour à Alep, si l’on n’a pas la volonté politique et la détermination nécessaires pour sauver les Syriennes et Syriens du piège géopolitique dans lequel ils se trouvent. On observe une double approche tout bonnement mortifère: nous ne faisons pratiquement rien pour résoudre ce conflit, et parallèlement, nous refusons d’accueillir les personnes qui fuient ce même conflit pour sauver leur vie. En privilégiant cette double approche, nous fermons les yeux sur cette situation. »

La conférence, qui se poursuit jusqu’au 22 novembre, devrait déboucher sur de nombreuses idées concrètes relatives tant à l’intégration qu’à l’éducation des réfugié(e)s. Si la première journée fut davantage dédiée aux défis systémiques auxquels sont confronté(e)s les réfugié(e)s, la deuxième journée braquera les projecteurs sur ce qui se passe dans les écoles, et s’axera principalement sur les pratiques et les programmes scolaires.

Pour visionner en direct les débats de la conférence, veuillez cliquer ici.