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Internationale de l'Education
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Changement climatique : quel rôle pour le mouvement syndical enseignant?

Publié 20 mars 2008 Mis à jour 20 mars 2008

Les affiliés de l’IE ont une responsabilité particulière dans la société qui consiste à envisager sérieusement le problème du changement climatique et à l’inclure dans leur travail.

Il ne fait aucun doute que les éducateurs ont un rôle central à jouer quant à l’impact dramatique du changement climatique sur notre monde, et ce pour les raisons suivantes : - Ils instruisent les générations futures qui subiront les effets du changement climatique. Par conséquent, ils sont en mesure de leur faire prendre conscience de la façon dont les sociétés doivent changer et en quel sens les futurs décideurs politiques devront prendre des décisions pour réduire ces effets. - Les éducateurs mènent des recherches sur l’impact des émissions de dioxyde de carbone sur l’environnement mondial, et sur d’autres sujets qui seront touchés par le changement climatique. Les recherches économique et sociologique devront analyser les changements provoqués et les sciences devront étudier de nombreux aspects également concernés. - Les éducateurs occupent de grandes structures dans les milieux urbain et rural, lesquelles requièrent de grandes quantités d’énergie et produisent des gaz à effet de serre. Ceci est particulièrement vrai dans l’enseignement supérieur, où les campus universitaires occupent de grands sites et où le mouvement du personnel et des étudiants dans la monde est un élément important pour maintenir l’interaction et la qualité de l’enseignement au niveau universitaire. Mais les affiliés de l’IE seront également confrontés aux effets humanitaires croissants associés au changement climatique. Les sécheresses, les inondations, les modifications des conditions agricoles, les pénuries de nourriture, etc. peuvent toutes avoir certains liens avec le changement climatique. Certes, les éducateurs se doivent de mettre en avant le problème du changement climatique et de renforcer la sensibilisation dans le cadre de leur profession d’enseignants et de chercheurs. Mais que peuvent-ils faire d’autre? Il y a sans aucun doute un travail important à réaliser: veiller à ce que les programmes scolaires dans le monde entier incluent des références au changement climatique et faire en sorte que les chercheurs trouvent un appui auprès de leur syndicat, dans le cas où ils réaliseraient des recherches sur des thèmes liés au changement climatique qui provoquent un certain malaise chez le gouvernement ou les institutions. Qui plus est, les syndicats de l’enseignement pourraient se lancer dans des négociations avec leurs employeurs afin de les aider à réduire leurs émissions de dioxyde de carbone. Les diverses sections doivent envisager l’élection de représentants environnementaux qui seraient responsables de ces négociations, que l’initiative vienne de l’employeur ou de leurs membres. Dans les grandes institutions, qu’il s’agisse d’écoles ou d’universités, il existe de nombreuses opportunités pour changer les pratiques professionnelles en vue de réduire les émissions, mais celles-ci doivent être convenues avec le personnel. Les syndicats peuvent dès lors jouer un rôle essentiel en proposant des changements sur le lieu de travail qui puissent réduire les émissions. L’IE a souligné la nécessité que ses affiliés se confrontent au problème global du changement climatique en adoptant, lors de son Congrès mondial organisé à Berlin en juillet 2007, une résolution sur une éducation de qualité : présente et future. Lors de la 6e Conférence internationale de l’IE sur l’enseignement supérieur et la recherche à Malaga, il a été décidé que l’IE élabore une politique dans ce domaine et conseille ses affiliés sur la manière dont ils pourraient développer leur propre politique syndicale sur le changement climatique. Le Comité permanent de l’enseignement supérieur et de la recherche (HERSC), qui s’est réuni à Dubrovnik en 2008, a établi que l’IE doit prendre contact avec d’autres organisations et ONG travaillant à l’élaboration d’une politique dans ce domaine et, en particulier, s’engager avec la « Global Alliance to promote Higher Education for Sustainable Development » (Alliance mondiale pour la promotion de l’enseignement supérieur en tant qu’instrument de développement durable), qui est organisée à travers l’ UNESCO. Nombre de centrales syndicales dans d’autres pays développent actuellement une approche sur le changement climatique, par exemple le Congrès des syndicats (TUC) au Royaume-Uni. Il existe par ailleurs plusieurs initiatives internationales dans le secteur de l’enseignement supérieur qui visent à un développement durable. Citons la la charte des universités pour un développement durable, la Déclaration de Talloires et la Déclaration de Kyoto sur le développement durable.

Par Brian Everett et Rob Copeland, University and College Union (UCU), Royaume-Uni