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Espagne: gel des investissements et coupes budgétaires éclipsent la rentrée scolaire

Publié 18 septembre 2017 Mis à jour 20 septembre 2017

Alors que la rentrée scolaire devrait être à l’honneur, avec l’impatience et l’excitation qui sont généralement de mise à cette période de l’année, l’impasse financière dans laquelle se trouve le gouvernement espagnol amène le syndicat de l’enseignement espagnol FE.CC.OO. à mettre en garde contre un creusement des inégalités et les failles observées dans le système éducatif national.

Plus de neuf années ont passé depuis que la crise économique a éclaté, et le système éducatif espagnol souffre encore de sous-financement chronique, de gels budgétaires et d’un creusement des inégalités: tel est le constat dressé par le syndicat de l’enseignement espagnol FE.CC.OO., une organisation membre de l’Internationale de l’Education dans le pays.

Le syndicat a fait part de son point de vue publiquement au cours d’une conférence de presse, déplorant le fait que, malgré la reprise économique amorcée en 2015, l’investissement dans l’éducation n’ait pas suivi la même voie. Pour le FE.CC.OO., la situation actuelle est due à un manque de volonté politique de la part du parti conservateur au pouvoir, le Partido Popular, dirigé par Mariano Rajoy. Le syndicat a souligné que les droits des enseignant(e)s et le droit à l’éducation étaient des « dommages collatéraux » de ces politiques.

Pour reprendre les termes employés dans une déclaration publiée par le syndicat: « Les réponses à la crise économique ont entraîné des coupes sombres dans les budgets consacrés à des droits sociaux tels le droit à l’éducation ». Les dépenses publiques ont notamment été réduites en s’attaquant aux mesures favorisant l’égalité, à l’instar des bourses d’études et des programmes pour la diversité, avec de graves conséquences pour les étudiant(e)s issu(e)s de milieux socialement et économiquement défavorisés.

Moins d’investissements, moins d’enseignant(e)s

L’investissement dans l’éducation a reculé de 13,2 pour cent entre 2009 et 2015, atteignant un niveau historiquement bas en 2014, à 4,29 pour cent du produit national brut (PNB) espagnol. Alors que le PNB de l’année 2016 avoisinait celui de 2008, sous l’effet du cycle économique positif, les compressions budgétaires et les coupes ordonnées par le gouvernement se sont poursuivies.

L’emploi dans le secteur éducatif a reculé pour la quatrième année consécutive, avec la suppression de 20.000 postes d’enseignant(e)s par rapport à 2010. De surcroît, la qualité de l’emploi des enseignant(e)s s’est dégradée et leur situation s’est précarisée: aujourd’hui, un(e) enseignant(e) sur quatre en Espagne est embauché(e) sur la base d’un contrat temporaire, soit une augmentation de 64 pour cent par rapport à 2011.

La déclaration conclut que le cycle économique favorisant le redressement de l’économie espagnole ne profite pas au système éducatif espagnol. Pour remédier à cette situation, le syndicat demande à revenir sur les dernières réformes en matière d’éducation et à négocier un nouveau plan pour l’emploi dans ce secteur, qui inclurait la création de plus de 150.000 postes.