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Colombie: L’IE condamne avec force les menaces des forces paramilitaires à l’encontre du syndicat de l’éducation FECODE

Publié 6 septembre 2019 Mis à jour 7 octobre 2019

La FECODE, le plus grand syndicat en Colombie et membre de l’Internationale de l’Éducation (IE), a été la cible de menaces des forces paramilitaires à l’encontre de son comité exécutif. Les éducateur·rice·s du monde entier appellent le gouvernement colombien à prendre ses responsabilités: assurer la sécurité des éducateur·rice·s et protéger les écoles, qui doivent rester des havres de paix.

En date du 3 septembre, le comité exécutif de la FECODE a reçu des menaces de mort écrites de la part du groupe paramilitaire les Aigles noirs (Águilas Negras). Les menaces visaient tout particulièrement Nelson Alarcón, Président de la FECODE; Martha Alfonso, deuxième Vice-présidente; Domingo Ayala, Trésorier; María Eugenia Londoño, Secrétaire chargée des questions de genre, d’inclusion et d’égalité; Carlos Rivas, Secrétaire aux affaires juridiques et du travail; et Isabel Olaya, Secrétaire à l’organisation et l’éducation syndicales. Le même jour, la section de la FECODE basée dans la région de Cauca a elle aussi reçu des menaces similaires.

Les tracts de menaces exigeaient de la FECODE qu’elle annule sa prochaine Caravane pour la paix, la démocratie et la vie, prévue du 6 au 8 septembre. Ces menaces interviennent dans le sillage d’une série de grèves organisées par la FECODE et appelant à une amélioration de la couverture médicale et des conditions en faveur des éducateur·rice·s en Colombie, la mise en œuvre de l’accord de paix de 2016 et une meilleure protection des militant·e·s des droits sociaux en proie à des violences depuis la signature de l’accord.

Plus de 1.000 enseignant·e·s et syndicalistes ont été tués en Colombie au cours des 25 dernières années. Les violences se sont exacerbées en 2018, avec l’assassinat de pas moins de 13 syndicalistes enseignant·e·s. Cette terrible tendance se maintient en 2019: selon le Président de la FECODE Nelson Alarcón, 700 enseignant·e·s se sont vus menacé·e·s de mort, le dernier cas de meurtre remontant au mois d’août dans la région de Cauca.

Un soutien international vigoureux à l’égard des éducateur·rice·s colombien·ne·s

L’Internationale de l’Education et son Comité régional pour l’Amérique latine se sont déclarés gravement préoccupés par le déficit chronique de sécurité dont souffrent les enseignant·e·s et les syndicalistes en Colombie et ils ont adressé des courriers officiels au Président colombien Duque, appelant le gouvernement à protéger les écoles en tant que lieux de paix et les éducateur·rice·s en tant que défenseurs de la vie, de la démocratie et des droits humains.

David Edwards, Secrétaire général de l’Internationale de l’Education, a déclaré: « Nous condamnons résolument les menaces adressées à l’encontre de la FECODE. Il est totalement inacceptable que des menaces de mort puissent être proférées à l’encontre d’enseignants et de syndicalistes, des personnes rejetant toute forme de violence. Nous demandons au gouvernement colombien de prendre ses responsabilités en enquêtant sur ces menaces, en assurant la sécurité des éducateurs et éducatrices et en protégeant les écoles en tant que sanctuaires et lieux de paix. »

Le Président du Comité régional pour l’Amérique latine de l’Internationale de l’Education Hugo Yasky et la Vice-présidente du Comité régional Fatima Silva sont en ce moment à Bogota afin de soutenir solidairement nos collègues colombien·ne·s et travailler en étroite collaboration avec la direction de la FECODE.

Consulter ici la lettre de l’IE à l’endroit du gouvernement colombien (en espagnol).

La lettre du Comité régional pour l’Amérique latine de l’IE est disponible ici(en espagnol).