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Selon un nouveau rapport de l’IE, les systèmes éducatifs publics du Pacifique sont victimes de la marchandisation

Publié 18 octobre 2019 Mis à jour 8 novembre 2019

« Marchandisation de l’éducation dans le Pacifique », un rapport de l’Internationale de l’Éducation traitant de l’ampleur de la privatisation et de la marchandisation de l’éducation dans la région, a été présenté aujourd’hui lors de la conférence du Conseil de l’éducation du Pacifique.

L’étude exploratoire des chercheur·euse·s Anna Hogan, Greg Thompson et Bob Lingard de l’Université de Queensland et Mesake Dakuidreketi de l’Université du Pacifique Sud met en évidence les effets et conséquences de la réforme de l’éducation sur l’enseignement dans les îles Cook, aux Fidji, à Kiribati, à Samoa, dans les îles Salomon, ainsi qu’à Tonga, Tuvalu et Vanuatu.

S’exprimant lors de la conférence du Conseil de l’éducation du Pacifique (Council of Pacific Education – COPE), qui s’est tenue aux Fidji, Govind Singh, Secrétaire général du COPE, a souligné que « cette étude recense de nombreux problèmes plus profonds et non identifiés qui touchent le système éducatif du Pacifique, notamment le recrutement des enseignants, leur moral, la viabilité et le financement. Les problèmes soulevés sont extrêmement graves et les choses ne doivent pas rester en l’état. Aujourd’hui, les participants à la conférence discuteront des prochaines étapes et élaboreront une stratégie pour défendre l’enseignement public contre de nouvelles attaques. »

David Edwards, Secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation (IE), s’est réjoui de cette étude et a souligné que « cette recherche est tout à la fois importante et extrêmement préoccupante, car elle montre l’essor des politiques éducatives qui prônent la marchandisation de l’éducation publique. Les conditions de travail précaire des enseignants et des éducateurs dans les pays du Pacifique sont particulièrement préoccupantes, les enseignants des Fidji, par exemple, ayant des contrats de travail d’un an. L’IE s’engage à soutenir tous les syndicats du COPE qui plaident pour des conditions d’emploi de qualité. Ce n’est qu’en renforçant l’attrait de la profession que nous pouvons parvenir à un enseignement public de qualité pour tous ».

En plus de mettre en lumière des politiques éducatives reposant sur une logique commerciale, le rapport pose d’importantes questions en lien avec l’ampleur de l’influence des organisations internationales et des donateurs sur les systèmes éducatifs du COPE. Selon Angelo Gavrielatos, Directeur de la Réponse mondiale de l’IE à la privatisation et à la marchandisation dans et de l’éducation, « ce rapport préliminaire ne révèle probablement que la partie émergée de l’iceberg… pour mieux comprendre la tendance à la marchandisation de l'éducation dans le Pacifique, il faudra mener d’autres études, analyser plus en détail l’ampleur et la nature de l’influence des organisations extérieures, des pays donateurs et des philanthropes ».

Les auteurs suggèrent de multiples domaines importants pour de futures études. Ces domaines seront examinés par les directions des syndicats durant la conférence de cette semaine et des priorités d’action seront définies.

Téléchargez le rapport complet ici (en anglais): https://go.ei-ie.org/GRPacific

Téléchargez le rapport de synthèse ici (en anglais): https://go.ei-ie.org/GRPacificSummary