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Nigeria : l’Internationale de l’Éducation réclame la libération immédiate des lycéens enlevés par le groupe djihadiste Boko Haram

Publié 17 décembre 2020 Mis à jour 18 décembre 2020

Le 13 décembre dernier, pas moins de 600 jeunes garçons ont été kidnappés par le groupe Boko Haram au lycée scientifique gouvernemental de Kankara, dans l’État de Katsina, au nord-ouest du Nigeria. L’Internationale de l’Éducation, fédération syndicale mondiale représentant le personnel de l’éducation, se joint à la communauté internationale pour demander la libération en toute sécurité des 300 lycéens toujours en captivité.

Aux côtés des Nations unies, l’Internationale de l’Éducation condamne fermement l’enlèvement de ces jeunes survenu dans leur école et demande leur libération immédiate et inconditionnelle. « Ces jeunes doivent être libérés immédiatement et pouvoir retourner sains et saufs dans leurs familles », a déclaré le secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation, David Edwards.

NUT : le gouvernement doit garantir la sécurité du personnel enseignant

Le Nigeria Union of Teachers(NUT), syndicat national affilié à l’Internationale de l’Éducation, a informé cette dernière de l’enlèvement d’au moins 600 lycéens. Près de la moitié d’entre eux ont pu être sauvés par les forces armées, mais 300 lycéens sont toujours portés disparus.

Le syndicat a signalé, par ailleurs, que deux femmes enseignantes avaient été enlevées lors d’un événement analogue dans la même région et n’avaient toujours pas été retrouvées.

Face à ces violences, le NUT a menacé de partir en grève si le gouvernement ne prenait aucune mesure pour garantir la sécurité de ses membres dans le nord du Nigeria.

UNICEF : les attaques ciblant les écoles constituent une violation des droits de l’enfant

« L’UNICEF condamne le plus fermement possible ces attaques et demande la libération immédiate et inconditionnelle de tous les enfants ainsi que leur restitution à leurs familles », a déclaré Marie-Pierre Poirier, directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Elle a ajouté que l’UNICEF exprimait ses plus vives inquiétudes face à ces actes de violence, rappelant que les attaques dirigées contre des établissements scolaires constituaient une violation des droits de l’enfant. Elle a cependant précisé que l’UNICEF se félicitait de voir le gouvernement nigérian mettre tout en œuvre pour assurer le retour en toute sécurité des jeunes disparus.

Informations générales

Ces enlèvements ont été revendiqués le 15 décembre dernier par Abubakar Shekau, leader de Boko Haram(qui signifie « l’éducation occidentale est interdite » en langue Hausa). Plus d’une centaine d’hommes armés à moto ont pris d’assaut cette école publique rurale. Plusieurs lycéens ont réussi à s’échapper, mais d’autres ont été capturés, séparés en plusieurs groupes et emmenés par leurs ravisseurs, selon l’Agence France Presse.

Plus de six ans après le kidnapping des lycéennes de Chibok, ce nouvel enlèvement de masse met au défi le président nigérian Muhammadu Buhari, qui a promis de défaire le groupe djihadiste.

Lui-même originaire de Katsina, le président Buhari, qui se rendait chez lui au moment des enlèvements, a condamné les attaques et ordonné de renforcer la sécurité dans toutes les écoles. Certaines d’entre elles ont été fermées. Le 14 décembre, l’armée a déclaré avoir localisé le repère des ravisseurs et a annoncé qu’une opération militaire était en cours.

À côté de cette campagne visant à obtenir la libération des jeunes garçons de Katsina kidnappés, l’Internationale de l’Éducation continue de réclamer la libération immédiate des 123 lycéennes de Chibok toujours portées disparues. Au total, 276 lycéennes ont été victimes des enlèvements de masse qui ont eu lieu à Chibok en 2014.