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La 4e Conférence mondiale des femmes de l’IE mobilise le pouvoir des femmes comme vecteur de changement

Publié 6 juillet 2022 Mis à jour 19 juillet 2022

Un nombre record de femmes syndicalistes de l’éducation se sont réunies en ligne du 13 au 16 juin, à l’occasion de la 4e Conférence mondiale des femmes de l’Internationale de l’Education. Rassemblant une profession largement dominée par les femmes dans la plupart des régions du monde, la Conférence était placée sous le thème de la mobilisation et de l’utilisation du pouvoir des femmes comme vecteur de changement.

Le pouvoir des syndicats de l'éducation est constitué par le pouvoir des femmes

Dans son allocation d'ouverture, Susan Hopgood, Présidente de l’Internationale de l'Education, a appelé les femmes syndicalistes de l'éducation du monde entier à se mobiliser pour lutter contre les évolutions dramatiques qui se sont produites ces dernières années. De l’aggravation des inégalités de genre engendrée par la pandémie aux violences sexuelles utilisées comme arme de guerre contre les femmes en Ukraine ou en République démocratique du Congo, en passant par le nombre alarmant de féminicides dans certaines régions d'Amérique centrale et latine, notre monde recule en matière de droits des femmes et d’égalité des genres.

« En tant que syndicalistes, nous connaissons la force du collectif : nous développons la solidarité entre les travailleuses et travailleurs afin de mobiliser, syndicaliser et amplifier notre force collective pour défendre et promouvoir nos droits. En tant que syndicalistes de l’éducation, nous défendons et promouvons également les droits de nos élèves. Au cours de cette conférence, lorsque nous réfléchirons et discuterons de ce que l’on entend par ‘pouvoir des femmes’, n’oublions pas que nous sommes une profession largement dominée par les femmes dans la plupart des régions. En effet, dans bon nombre des endroits dont viennent les participantes et participants à la conférence, le pouvoir des syndicats de l’éducation est le pouvoir des femmes », a déclaré Susan Hopgood.

Le pouvoir des femmes comme vecteur de changement

Pendant les quatre jours de la Conférence, les participant·e·s ont abordé un large éventail de sujets et ont eu l’occasion d'écouter différentes dirigeantes : des femmes qui occupent des postes de pouvoir au sein des gouvernements et des syndicats, mais aussi des jeunes femmes aux avant-postes du mouvement mondial pour la justice climatique.

Le premier jour de la Conférence était placé sous le thème du leadership des femmes en politique et dans les syndicats de l’éducation. Des dirigeantes politiques de haut niveau venues d’Ouganda, de Jamaïque, du Maroc et de Nouvelle-Zélande, ainsi que des dirigeantes de l’Internationale de l'Education membres du Bureau exécutif, ont partagé leurs parcours personnels et professionnels vers le leadership, notamment les opportunités et les obstacles qu’elles ont rencontrés sur leur chemin, et les histoires personnelles qui les ont préparées à ce parcours. Les intervenantes ont également partagé leurs points de vue sur la nature du pouvoir : la façon dont il est utilisé, la façon dont il devrait l’être et ses dimensions de genre.

La deuxième journée de la Conférence a abordé les résultats de recherches récentes portant sur l'impact de la pandémie de Covid-19 sur les femmes dans les syndicats en particulier, et dans l'éducation en général. Cette journée a également été marquée par une série de témoignages sur l’exercice du pouvoir selon le sexe, la race, la caste, le statut socio-économique, etc.

Lors du troisième jour de la Conférence, les participant·e·s se sont intéressé·e·s aux efforts des syndicats de l'éducation pour combattre et enrayer la violence fondée sur le genre. Les intervenantes des différentes affiliées de l'IE ont expliqué pourquoi l’éradication de la violence fondée sur le genre en milieu scolaire, au sein des syndicats et dans la société est une priorité des syndicats. Elles ont également donné des exemples d’efforts entrepris par leurs syndicats pour apporter des solutions à ce problème crucial. Les syndicats de l'éducation en Ukraine et en Afghanistan, dont les membres vivent actuellement les horreurs de la guerre ou tentent de reconstruire leurs vies au lendemain du conflit, ont partagé des expériences particulièrement fortes. La journée s'est terminée par une table ronde réunissant des expertes de différentes régions, qui affrontent courageusement le retour de flamme anti-genre, anti-LGBTQ+ et anti-théorie critique de la race dans l’éducation.

Le dernier jour de la Conférence était consacré à l’avenir de l'éducation. Cette journée a réuni un groupe de jeunes femmes inspirantes aux avant-postes de la lutte pour une justice climatique et une action climatique transformatrice. Au cours d'une discussion modérée par Michelle Codrington-Rogers de la NASUWT, Mitzi Jonelle Tan (Philippines), Vanessa Nakate (Ouganda), Phoebe Hanson (Royaume-Uni) et Laura Verónica Muñoz (Colombie) ont discuté des actions à mener pour défier le pouvoir traditionnel/structurel en tant que jeune femme dans un contexte d’urgence planétaire.

Les syndicats sont nos maisons

Lors de son discours de clôture, Susan Hopgood a encouragé les femmes syndicalistes à considérer leurs syndicats comme leurs foyers. « Nos syndicats doivent être des modèles pour tout mouvement inclusif, durable et fondé sur des valeurs. Chaque fois que nous approchons la table des négociations, les médias, le public ou la rue, nous approfondissons et consolidons les fondations de nos maisons - de nos valeurs », a-t-elle déclaré. « Nous devons nous assurer que les structures de nos foyers, qu'il s’agisse de réseaux informels, de comités, de programmes de développement professionnel ou de nos organes de direction, ne limitent pas les femmes au rez de chaussée, mais leur donnent les moyens d’accéder à tous les étages de la maison. »