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Madagascar : solidarité syndicale avec des enseignant·e·s durement touché·e·s par des catastrophes naturelles

Publié 7 juin 2023 Mis à jour 20 mars 2024

La Fédération Chrétienne des Enseignants et Employés de l’Éducation (FEKRIMPAMA) n’a pas ménagé ses efforts pour distribuer des ressources financières issues du fonds de solidarité de l’Internationale de l’Éducation (IE) auprès de ses affilié·e·s les plus gravement touché·e·s par les cyclones Cheneso et Freddy.

Le secrétaire général de la FEKRIMPAMA, Constant Andrianatrehy Marolaza, a expliqué que dès la réception de ce financement, le bureau du syndicat a décidé de distribuer cette aide aux enseignant·e·s et membres locaux·ales dans les quatre zones touchées par ces catastrophes naturelles, à savoir :

  • Zone Nord : Andapa.
  • Zone Est : Mananjary, Manakara et Nosy Varika.
  • Zone Ouest : Morondava.
  • Zone Sud-Ouest : Tuléar I et II.

Organisation du versement de l’aide financière

« Vu les difficultés routières et d’accessibilité de certaines zones, quelques sommes ont été envoyées par services bancaires en ligne aux sinistrés. Quant aux régions accessibles par voitures ou motos, les membres de bureau national et des responsables régionaux ont effectué des visites sur place pour constater de visu les dégâts matériels et distribuer les aides octroyées par l'IE auprès des enseignantes et enseignants, du 1er au 7 avril », a-t-il ajouté.

Soixante-dix enseignant·e·s ont ainsi reçu chacun·e la somme de 250.000 ariarys malgaches, soit environ 50 euros. Pour Marolaza, à Madagascar, cette somme permet à une famille de quatre personnes de vivre pendant 2 à 3 semaines.

Comme la FEKRIMPAMA possède une structure décentralisée, ce sont les responsables syndicaux·ales régionaux·ales qui ont déterminé des listes de bénéficiaires, a-t-il affirmé.

« Beaucoup de membres ont perdu leur maison et aussi leurs cultures. Le matériel didactique a été détruit aussi. On n'a pas pu aider tout le monde et presque tout le monde a été victime du passage du cyclone. L'argent a servi à couvrir des besoins de première nécessité. Chacun et chacune a décidé d'utiliser l'argent pour ses priorités. On a réconforté les gens en tant que syndicalistes. »

Revenant sur le transfert d’argent en ligne pour remplacer le versement d’espèce en mains propres parfois impossible, Marolaza a précisé que le système MVOLA « facilite le travail s'il y a des problèmes de coordonnées. Toutes les personnes que nous avons aidées ont accès au transfert d’argent en ligne quelle que soit leur localité. Ce système est très utilisé à Madagascar car la carte SIM est enregistrée au nom de la personne, ce qui est un gage de sécurité. C'est la bonne personne qui peut toucher l'argent. » Sur les 70 enseignant·e·s soutenu·e·s par le syndicat, 39 l’ont été par ce biais.

Contribution à la vie et au renforcement du syndicat

Le président de la FEKRIMPAMA, Heriniaina José Rakotoarinosy, a quant à lui mis l’accent sur le fait que la descente effectuée dans les différentes régions visitées était une bonne occasion de renforcer la relation entre le bureau de la FEKRIMPAMA et les membres locaux.

Le bureau de la FEKRIMPAMA a aussi rencontré les maires et les responsables locaux de l'éducation, qui ont remercié le syndicat pour l'aide apportée.

Par ailleurs, Rakotoarinosy a expliqué que le syndicat avait versé une aide financière à des enseignant·e·s pas encore membres de la FEKRIMPAMA, mais qui, à la suite de cela, ont décidé d'y adhérer.

Il s’est félicité de ce que, durant les visites, le syndicat a pu recruter de nouveaux membres et récolter des droits d'adhésion et des cotisations annuelles. Ce fut aussi « une grande occasion de renforcer ses bases ».

Enfin, a-t-il conclu, « pour renforcer la capacité de tou∙te∙s les membres et donner une grande face à notre syndicat, nous envisagerons d'organiser un atelier au mois de septembre prochain, pour lequel la FEKRIMPAMA a sollicité l’aide technique de l’IE ».