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Idomeni refugee camp in Greece
Idomeni refugee camp in Greece

Journée mondiale du réfugié : il est impératif de sauver des vies et de donner de l'espoir

Publié 19 juin 2023 Mis à jour 20 juin 2023

Le récent naufrage en Méditerranée qui a coûté la vie à des centaines de personnes met une fois de plus en lumière le sort de celles et ceux qui fuient les conflits, la pauvreté et la persécution. L'Internationale de l'Éducation et les syndicats de l'éducation du monde entier appellent tous les gouvernements à respecter les droits de tou∙te∙s les réfugié∙e∙s sans discrimination d'aucune sorte. Des vies doivent être protégées et l'espoir doit être restauré.

« Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et laisser la Méditerranée ou n'importe quelle région frontalière du monde devenir un lieu de désespoir et de mort. Il est de notre devoir moral et légal d'accueillir toutes celles et tous ceux qui fuient les épreuves et la violence et de leur redonner l'espoir en un avenir meilleur. En cette Journée mondiale du réfugié et chaque jour, nous appelons les gouvernements du monde entier à respecter les droits de toutes les réfugiées et tous les réfugiés et à assurer leur protection et leur inclusion dans les communautés d'accueil.»

David Edwards | Secrétaire général de l'Internationale de l'Éducation

Le 14 juin, un bateau surpeuplé transportant jusqu'à 750 réfugié∙e∙s et naviguant de la Libye vers l'Italie a coulé à environ 80 km au large de la ville grecque de Pylos. Seules 104 personnes ont survécu. Plus de 500 personnes sont portées disparues, dont de nombreux enfants. Des proches au Pakistan, en Syrie, en Palestine et en Égypte recherchent désespérément leurs proches.

Il s'agit du deuxième naufrage le plus meurtrier de réfugié∙e∙s et de migrant∙e∙s, après un naufrage similaire qui a tué jusqu'à 1.100 personnes en 2015, sur la même route reliant la Libye à l'Italie.

Les voyages périlleux à travers la Méditerranée sont devenus tragiquement courants, mettant en danger la vie de milliers de personnes vulnérables désespérées de se mettre en sécurité. Les réseaux de passeurs profitent du désespoir des gens et du manque de possibilités de demander l'asile dans l'Union européenne.

L'Internationale de l'Éducation appelle l'Union européenne et ses États membres, ainsi que tous les gouvernements du monde, à respecter les droits de toutes celles et tous ceux qui fuient la violence, la persécution et les difficultés et à fournir des voies sûres et accessibles vers le statut de réfugié∙e.

L'Internationale de l'Éducation dénonce tout type de discrimination à l'égard des réfugié∙e∙s. Toutes les personnes fuyant leur patrie doivent être traitées avec dignité, quelle que soit leur nationalité, leur race, leur origine ethnique, leur religion ou toute autre origine.

En outre, l'Internationale de l'Éducation appelle les gouvernements à garantir l'inclusion des réfugié∙e∙s dans les communautés d'accueil, en mettant particulièrement l'accent sur l'accès à une éducation de qualité pour les enfants et les jeunes réfugié∙e∙s.

Soutenir les enseignant∙e∙s qui apportent l'espoir par l'éducation

Le Forum mondial sur les réfugié∙e∙s, qui se tiendra à Genève en décembre 2023, est l'occasion d'accélérer les progrès dans la réalisation des objectifs du Pacte mondial sur les réfugié∙e∙s et de tenir la promesse d'inclusion de millions de réfugié∙e∙s dans le monde. Les personnes en situation de déplacement forcé ne peuvent plus se permettre d’attendre.

L'Internationale de l'Éducation travaille avec des partenaires du monde entier pour défendre les droits des réfugié∙e∙s. L'IE s'engage à mobiliser du soutien pour les enseignant∙e∙s qui enseignent aux élèves réfugié∙e∙s ainsi qu'aux enseignant∙e∙s déplacé∙e∙s, qui renforcent l'inclusion par l'éducation et apportent de l'espoir à leurs communautés.

Le manque de reconnaissance et les systèmes de soutien inadéquats pour les enseignant∙e∙s en situation de déplacement forcé ont des implications négatives sur la satisfaction professionnelle, l'engagement et le bien-être des enseignant∙e∙s, ce qui a un effet négatif sur la scolarisation, la réussite, le bien-être et les perspectives d'avenir des enfants réfugiés.

Il est donc essentiel de relever les défis auxquels sont confronté∙e∙s les enseignant∙e∙s dans les zones d'accueil des réfugié∙e∙s et de leur permettre de dispenser une éducation de qualité à leurs élèves.

L'Internationale de l'Éducation plaide pour :

  • Une reconnaissance équitable des qualifications des enseignant∙e∙s réfugié∙e∙s dans les pays d'exil, afin que les enseignant∙e∙s réfugié∙e∙s puissent être inclus∙es dans les systèmes éducatifs nationaux et accéder à un statut professionnel complet, y compris l'accès à des initiatives de développement professionnel continu. Les obstacles juridiques et politiques qui restreignent le droit des enseignant∙e∙s réfugié∙e∙s au travail et à l'emploi doivent être supprimés.
  • L'amélioration du statut professionnel de tou∙te∙s les enseignant∙e∙s en garantissant une rémunération adéquate, des conditions de travail, des conditions d'emploi et l'accès à un développement professionnel continu et de qualité. Grâce au dialogue social avec les syndicats nationaux de l'éducation, des stratégies nationales devraient être conçues dans ce but, qui incluent les enseignant∙e∙s réfugié∙e∙s /enseignant∙e∙s dans les camps de réfugié∙e∙s.
  • La fourniture d'un financement pluriannuel prévisible, fiable et durable. Ce financement doit inclure les salaires des enseignant∙e∙s réfugié∙e∙s et les incitations associées pour améliorer le recrutement, l'intégration dans les systèmes éducatifs nationaux et la rétention des enseignant∙e∙s réfugié∙e∙s. Un financement adéquat doit garantir que les enseignant∙e∙s réfugié∙e∙s bénéficient de conditions d'emploi équitables et décentes.