« La force du public » renforce l’action syndicale en Amérique latine
La campagne « La force du public : ensemble on fait école ! » de l’Internationale de l’Éducation a redynamisé la capacité de mobilisation des syndicats en Amérique latine et contribué à des transformations politiques, organisationnelles et pédagogiques au niveau de la région.
Ce sont là quelques-unes des conclusions de la troisième réunion régionale de la campagne « La force du public : ensemble on fait école ! », qui s’est tenue à Brasilia du 17 au 19 septembre, l’occasion pour les organisations membres de l’Internationale de l’Éducation pour l’Amérique latine (IEAL) de partager les résultats concrets obtenus dans leurs pays respectifs.
Des résultats qui transforment les réalités
Les syndicats argentins CTERA, CONADU et CEA ont souligné que la campagne avait été mise en œuvre dans toutes les provinces du pays, engendrant des espaces de débat politico-pédagogique et renforçant l’unité syndicale. La campagne est conçue comme un outil permettant de construire une société plus juste, en particulier pour les jeunes.

Les syndicats uruguayens FENAPES et ATES, pour leur part, ont attiré l’attention sur le recours aux « Recommandations des Nations Unies sur la profession enseignante » en tant que patrimoine syndical ainsi que sur l’inclusion des étudiant·e·s et des personnels de soutien à l’éducation dans le débat sur l’éducation.
Au Paraguay, l’UNE-SN et l’OTEP-A ont réussi à étendre la campagne à tous les départements du pays, y compris au sein des communautés autochtones. Ils ont également présenté l’initiative au Congrès national, élargissant ainsi sa portée politique.
Au Costa Rica, le syndicat ANDE a indiqué que la campagne avait permis aux enseignant·e·s de résister face aux discours qui leur imputaient la responsabilité de la crise de l’éducation, leur permettant ainsi d’influencer la politique nationale à partir d’une perspective pédagogique.

La fédération colombienne FECODE a associé la campagne à des réformes législatives visant à accroître l’investissement dans l’éducation et l’a utilisée comme plateforme pour exiger leur mise en œuvre effective dans les différents territoires du pays.
Au Pérou, le SUTEP a mené au cours de l’année 2024 plus de 90 mobilisations en faveur du financement de l’éducation, des pensions et des droits du travail, où la campagne a servi de pivot central.
Le syndicat MPU, du Panama, a relevé le rôle joué par le corps enseignant dans la défense du système de retraite et la manière dont la campagne a contribué à raviver la force organisatrice des syndicats.
Les syndicats honduriens COPRRUMH et COLPEDAGOGOSH ont attiré l’attention sur les progrès accomplis en matière de financement de l’éducation ainsi que sur la place que peut occuper la campagne dans les luttes à venir.
De son côté, le syndicat dominicain ANPROTED a souligné qu’il était important d’articuler la campagne « La force du public » avec d’autres secteurs sociaux, dans la mesure où tous bénéficient de la défense de l’enseignement public.
Une stratégie mondiale avec un impact local
Angelo Gavrielatos, de l’Internationale de l’Éducation, a rappelé que les avancées sociales sont obtenues par la lutte organisée et que la campagne permettait de forger des alliances avec d’autres secteurs, de renforcer l’affiliation et d’exercer une pression politique constante.
La présidente de l’IEAL, Sonia Alesso, a insisté sur la nécessité d’établir un lien entre la campagne et les réalités locales : « Il doit y avoir un lien entre nos luttes et la campagne ‘La force du public’. »
Une vision commune pour l’enseignement public
L’analyse collective a confirmé le rôle essentiel joué par la campagne « La force du public » pour :
- Coordonner les luttes nationales en défense de l’enseignement public,
- Affronter les récits adverses qui minent la sphère publique,
- Projeter une vision commune de la justice sociale et de la transformation de l’éducation.
La campagne continue de se consolider en tant qu’instrument stratégique pour les syndicats de l’éducation en Amérique latine, démontrant par-là même que l’action collective permet d’engendrer un changement réel et durable.
