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Internationale de l'Education
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Royaume-Uni: Une nouvelle étude met en évidence le fossé existant dans l’éducation

Publié 10 août 2011 Mis à jour 5 septembre 2011

La recherche entreprise par l’un des affiliés britanniques de l’IE, l’University and College Union (UCU), a mis en évidence des disparités frappantes dans les niveaux d’études atteints dans des quartiers différents d’une même ville, et ce, partout dans le pays.

L’analyse de l’UCU se base sur des données de l’Institut statistique national datant de 2010 pour classer 632 circonscriptions électorales d’Angleterre, d’Ecosse et du pays de Galles selon le pourcentage des personnes en âge de travailler (16 à 64 ans) ne possédant pas de qualification. Les contrastes relevés sont extrêmes et révèlent une Grande-Bretagne divisée en deux, avec des « nantis » et des « pauvres » en termes d’éducation.

Dans certaines circonscriptions, comme Glasgow East et Birmingham Hodge Hill, plus d’une personne sur trois n’a pas de qualification, contre une sur 50 dans d’autres circonscriptions, comme Brent North, Romsey et Southampton North.

Le syndicat s’est penché sur la situation globale et a analysé 21 villes et banlieues avoisinantes. Il a découvert de nombreux exemples de « nantis » et de « pauvres » vivant côte à côte. Ainsi, la probabilité est presque deux fois plus grande pour des personnes vivant dans la circonscription de Newcastle-upon-Tyne Central de ne pas posséder de qualification que pour des habitants de la circonscription voisine de Newcastle-upon-Tyne North.

Sur les 20 circonscriptions présentant le pourcentage le plus élevé de personnes sans qualification, les West Midlands en comptent huit, dont quatre dans le top 10.

L’étude a également constaté une fracture claire entre l’est et l’ouest de Londres. Sur les 20 circonscriptions enregistrant les moins bons résultats dans la capitale, les trois quarts sont situées dans l’est. En revanche, une proportion similaire des circonscriptions ayant les meilleurs résultats se situent à l’ouest.

En Ecosse, Glasgow compte trois circonscriptions classées parmi les 10 moins bonnes de Grande-Bretagne en termes de personnes sans qualification. En revanche, toutes les circonscriptions d’Edimbourg se situent au-dessus de la moyenne, avec moins d’une personne sur dix ne possédant aucune qualification.

Le pourcentage de personnes ne possédant pas de qualification varie dans le pays. En Angleterre, 11,1% des habitants ne possèdent pas de qualifications; en Ecosse, ce chiffre grimpe à 11,3%, tandis que la moyenne britannique s’établit à 12,3% et qu’au pays de Galles le taux s’élève à 13,3%.

L’UCU relève que les régions présentant les niveaux les plus bas de qualifications étaient les plus susceptibles de souffrir de l’ensemble des politiques du gouvernement conservateur qui, selon le syndicat, va restreindre l’accès à l’éducation, supprimer les allocations d’aide aux études pour les adolescent(e)s, imposer les 1.000 £ par an destinés à l’éducation d’un maximum de 300.000 adultes bénéficiaires d’allocations sociales, multiplier par trois des frais d’inscription à l’université et introduire des frais et des prêts pour les adultes actifs qui souhaitent se recycler.

La Secrétaire générale de l’UCU, Sally Hunt, a déclaré: « Il existe deux Grande-Bretagne vivant côte à côte, l’une avec une éducation, et les avantages personnels considérables qu’elle peut apporter, et l’autre sans ».

« L’éducation est capitale pour l’avenir de notre pays et pourtant, dans certains endroits, des milliers de personnes n’ont toujours pas de qualification. Il existe un réel danger que des enfants vivant dans certaines zones voient leurs ambitions muselées et n’exploitent jamais pleinement leur potentiel. »

« Le gouvernement britannique doit revoir d’urgence ses politiques éducatives si nous voulons réellement offrir des chances de vie meilleure à toutes et tous. L’introduction de frais d’inscription pour les allocataires sociaux qui veulent étudier, par exemple, est parfaitement contre-productive. Nous devrions encourager les gens à se battre pour acquérir des qualifications et non les exclure de l’éducation pour des questions d’argent. »