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Internationale de l'Education
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Canada: La FCE salue la décision des Nations Unies de mener une enquête sur la disparition et les meurtres de femmes autochtones

Publié 9 janvier 2012 Mis à jour 16 janvier 2012

Le Comité exécutif de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE) a approuvé la décision prise par le Comité des Nations Unies pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) de mener une enquête à propos des meurtres et disparitions de femmes et de filles autochtones sur tout le territoire canadien.

« Il est regrettable que nous devions nous adresser aux Nations Unies pour demander une enquête afin que les droits humains soient respectés », a déploré le Comité exécutif de la FCE.

Le Comité permanent de la condition féminine de la Chambre des communes a émis le 13 décembre dernier son rapport final sur la violence faite aux femmes autochtones. Celui-ci faisait fi des témoignages des femmes autochtones qui ont comparu devant le Comité. Aucune proposition n'a été faite pour traiter les questions systémiques affectant les femmes autochtones.

De plus, toutes les références à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et à l'obligation du Canada de respecter les droits mentionnés ont été supprimées du texte final, alors que le Canada est signataire de cette déclaration.

Par conséquent, l'Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) et l'Alliance canadienne féministe pour l'action internationale (AFAI) ont demandé au CEDAW de lancer une enquête.

En 2010, l'AFAC détenait déjà les seuls résultats de recherche témoignant de la disparition ou de la mort de 582 femmes et filles autochtones, au Canada, au cours des dernières décennies. Sur un total de 582 cas, 393 sont décédées à la suite d'un meurtre ou de négligence, et 115 restent portées disparues. En 2004, les femmes autochtones ont fait part de taux de violence, y compris la violence domestique et le viol, 3,5 fois plus élevés que ceux qui ont été rapportés pour les femmes non autochtones.

Selon le rapport 2009 d'Amnesty International, « Canada: Follow-up to the concluding observations of the United Nations Committee on the Elimination of Discrimination against Women » (Canada: Suivi des conclusions du Comité des Nations Unies pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes), il n'y a pas de statistiques nationales complètes.

Par ailleurs, des études ont indiqué à maintes reprises que la violence faite aux femmes des Premières Nations, Inuites et Métisses, est bien plus fréquente et plus grave que celle faite aux autres Canadiennes. Par exemple, un rapport gouvernemental de 1996 indiquait que les les femmes âgées entre 25 et 44 ans, qui ont le statut d'autochtones aux termes de la Loi sur les Indiens sont cinq fois plus susceptibles d'être victimes d'une mort violente que les autres Canadiennes.

L'annonce de l'enquête, le 14 décembre 2011, a été vivement saluée par les groupes de femmes du Canada, notamment l’organisation membre de l’IE, la FCE.

La Présidente du Groupe de travail sur l'éducation autochtone, Darcel Russel, d'AEU/ Australie, a souligné: « La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et la Convention des Nations Unies sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale prévoient des garanties, des libertés et des droits particuliers pour les femmes autochtones. Nous appelons le gouvernement canadien à donner des réponses appropriées et à prendre des mesures en vue de traiter les questions systémiques affectant les femmes et les filles autochtones. »

Le Rapport intégral de l'AFAC, intitulé « Voices of Our Sisters In Spirit: A Research and Policy Report to Families and Communities » (disponible en anglais uniquement), peut être téléchargé ici.