Ei-iE

Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

Kenya: pénurie d'enseignant(e)s et non payement des salaires à l'ordre du jour syndical

Publié 24 mai 2012 Mis à jour 31 mai 2012

Le Kenya National Union of Teachers (KNUT), l'un des affiliés nationaux de l'IE, plaide en faveur d'une augmentation salariale de 300%. Il mène parallèlement une enquête sur la pénurie des enseignant(e)s dans le pays et son impact sur la qualité de l'éducation. En janvier, le KNUT a également signé un nouveau plan médical visant à offrir une couverture de soins de santé aux salarié(e), à leurs partenaires et à leurs enfants, ainsi qu'aux éducateurs(trices) retraité(e)s.

Le KNUT a présenté ses propositions au Trésor et a justifié sa demande d'augmentation salariale par l'inflation galopante et la nécessité d'un système d'éducation efficace, a déclaré le Secrétaire général David Okuta.

Augmentation des salaires pour les éducateurs/trices

« Nous ne sommes pas venus ici pour déclarer une grève, mais pour rendre public le fait que nous avons présenté des propositions au gouvernement », a-t-il déclaré. « Nous espérons que les négociations vont bientôt démarrer afin que les enseignants puissent travail sans tension. » Okuta a refusé de présumer de l'évolution potentielle de la situation si le gouvernement ne répond pas dans les 14 jours.

Le syndicat demande également aux autorités d'appliquer la révision des salaires des éducateurs/trices comme souligné dans l'accord qui a mis fin à la grève des enseignant(e)s en 1997 et  qui prévoyait une révision des salaires pour juillet 2011.

Les éducateurs/trices devraient à présent avoir reçu plusieurs allocations: logement, soins de santé et déplacement.

Allocation de responsabilité

Selon la proposition du KNUT, les titulaires (dans les écoles primaires et secondaires) en seront les principaux bénéficiaires. En effet, la proposition prévoit une allocation égale à la moitié de leur salaire de base. Une allocation spéciale de 50 % a également été proposée à tous les enseignant(e)s qui s'occupent d'enfants nécessitant un encadrement spécial.

Okuta a répété que le secteur de l'éducation a besoin de 400 milliards de shillings kenyans (KES) pour des réformes et la rémunération des enseignant(e)s afin d'assurer une éducation de qualité pour tou(te)s les étudiant(e)s du Kenya.

Le KNUT mène également une enquête sur la pénurie des enseignant(e)s dans le pays et sur son impact sur la qualité de l'éducation.

Le KNUT pense que la pénurie s'est amplifiée et demande que le gouvernement emploie plus de 40.000 enseignant(e)s en 2012 pour éviter la détérioration des normes éducatives.

« Nous visitons des écoles dans tout le pays pour constater la situation et parler aux enseignants et aux parents de leur sentiment quant aux politiques nationales d'éducation », a expliqué Xavier Nyamu, Secrétaire général adjoint du KNUT. Il a souligné que les écoles dans les zones rurales et marginalisées sont les plus affectées par la pénurie et que les quelques enseignant(e)s disponibles sont surchargé(e)s.

Classes surpeuplées et éducateurs/trices surchargé(e)s

Dans bon nombre d'écoles très fréquentées dans les zones marginalisées, deux enseignant(e)s doivent gérer plus de 300 enfants «Ces écoles ne peuvent pas être performantes et servir d'exemples aux autres sans disposer d'assez d'enseignants », a déclaré Nyamu. « En tant que syndicat, nous allons, avec d'autres parties prenantes, travailler pour nous assurer que le gouvernement emploie autant d'enseignants que possible afin que toutes les écoles disposent du personnel nécessaire pour offrir une éducation de qualité. »

Le gouvernement a prévu d'engager des enseignant(e)s dans les écoles affectées au cours de l'exercice budgétaire suivant. A l'heure actuelle, la pénurie d'enseignant(e)s atteint 80.000, mais le KNUT affirme que le problème s'accentue.

Le pays compte aujourd'hui 250 000 enseignant(e)s. Selon Nyamu, il faudrait atteindre 350.000 pour équilibrer la pénurie dans la plupart des écoles, pour un coût de 10 milliards KES réparti sur les deux prochaines années.

Une couverture médicale améliorée pour les éducateurs (trices)

Les enseignant(e)s kenyan(s)s devraient en outre bénéficier d'une couverture médicale qui inclura des services pour les patients ambulatoires pour les secondes épouses.

Un plan de plusieurs millions, signé par le KNUT et le National Hospital Insurance Fund (NHIF), propose une couverture de soins de santé pour les éducateurs/trices, leurs époux/épouses, leurs enfants, mais aussi pour les enseignant(e)s retraité(e)s.

La nouvelle couverture médicale, d'une valeur de 4,2 milliards KES, améliore la couverture existante, selon laquelle le NHIF prend uniquement en charge les soins pour les patients hospitalisés.

Les services prévus dans la nouvelle couverture comprennent la consultation pour les patients ambulatoires, les soins dentaires, la radiologie, les soins oculaires et la physiothérapie. Les enseignantes auront accès aux soins pré et post-nataux, aux soins lors de l'accouchement (normal ou par césarienne) et aux méthodes de planning familial comme la ligature des trompes. Elles bénéficieront pendant six mois des soins pré-nataux. Les enseignants pourront être circoncis et faire pratiquer une vasectomie dans le cadre du planning familial.

Appel de l'IE

« L'IE demande aux autorités kenyanes de garantir des conditions de travail et des salaires décents aux éducatrices et  éducateurs, afin d'atteindre une éducation publique de qualité pour tous », a déclaré la Coordinatrice régionale principale Assibi Napoe. Elle a également félicité le KNUT pour sa lutte en faveur de meilleures conditions de travail pour les enseignant(e)s et a souligné le besoin pour le système public d'éducation au Kenya de disposer d'un nombre suffisant d'enseignant(e)s qualifié(e)s.