Ei-iE

Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

RDC: le conflit armé menace l’éducation

Publié 24 août 2012 Mis à jour 3 septembre 2012

La Fédération nationale des enseignants du Congo (FENECO-UNTC) et le Syndicat des enseignants du Congo (SYECO), affiliés de l’IE en République démocratique du Congo (RDC), ont réagi à la récente déclaration de Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF). Dans un rapport sur l'action humanitaire publié le 7 août, l'UNICEF se dit fortement préoccupé par la situation de la population vulnérable et de l’éducation dans le pays.

Un rapport alarmant

Dans un rapport intitulé « Mise-à-jour de l’action humanitaire de l’UNICEF-République démocratique du Congo »(en anglais), l’UNICEF a fait part d'un besoin de plus de 133 millions de dollars américains pour répondre aux urgences et limiter les conséquences de la guerre actuelle dans l'Est du pays sur les enfants et les femmes. Les affrontements entre l'armée régulière et des milices au Nord-Kivu soumettent des milliers d'enfants aux viols, massacres, exploitation, enlèvement et travail forcé.

L'agence onusienne stigmatise aussi le recrutement des mineurs par des groupes armés, le pillage et l'incendie de 258 écoles au Nord-Kivu menaçant la scolarité de près de 60.000 enfants, la recrudescence des épidémies, ainsi que des cas de malnutrition.

Elle a également précisé que les financements ne sont pas encore disponibles pour assurer la pérennité des activités de  lutte contre le choléra.

FENECO-UNTC: les objectifs de développement et d'éducation en danger

Le Secrétaire général de FENECO-UNTC, Augustin Tumba Nzuji, a expliqué que son syndicat a publié une Déclaration visant à « joindre les voix des éducateurs/trices aux cris de détresse qui s’élancent  dans cette partie du territoire de la RDC contre un mal imposé injustement pour piller les richesses nationales. »

« Ce mal plonge nombre de survivants dans le désespoir d’apprendre à lire, à écrire et à calculer », a-t-il déploré.  « Aujourd'hui, face aux Objectifs du Millénaire pour le développement et de l'Education pour Tous (EFA), en RDC, on a détruit plus qu'on a construit. »

Le syndicat, dans une Déclaration du 12 juillet, a déjà constaté que « les guerres à l’est de la RDC ont des répercussions sérieuses sur l’éducation des garçons et des filles en âge scolaires, et nous arrachent chaque jour de la vie, nos frères et sœurs dont nos collègues enseignants et éducateurs sociaux.

Recommandant au gouvernement d’améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants et des autres, il a déclaré que, « par solidarité à nos frères et sœurs qui souffrent à l’est de notre pays, nous leur témoignons ici notre sentiment de solidarité tout en exhortant le Gouvernement de la RDC ainsi que la communauté internationale de prendre les mesures qui s’imposent pour que cette agression nous imposée pour piller les ressources naturelles de notre pays cesse urgemment et sans condition. »

SYECO: paix et des conditions de travail décentes pour les éducateurs/trices nécessaires

De son côté, le SYECO a quant à lui publié une déclaration le 4 août.

Dans cette dernière, le Secrétaire général du SYECO, Jean Pierre Kimbuya, souligne que son syndicat, « tout en restant solidaire avec les enseignants des provinces de l’Est, exige du Gouvernement de prendre les dispositions qui s’imposent en vue de l’instauration de la paix et de la sécurité dans cette partie du pays. »

Il invite également le Gouvernement à, entre autres, mettre tout en œuvre afin de corriger toutes les irrégularités constatées autour de la paie du mois de juillet 2012, revoir à la hausse le barème salarial des enseignants au regard du budget 2012, et supprimer effectivement la prise en charge des enseignants par les parents.

IE: les écoles doivent être des sanctuaires surs

« Les éducatrices et éducateurs du monde entier se joignent à leurs collègues de la RDC pour demander aux autorités nationales compétentes de tout faire pour assurer la scolarité de tous les enfants sur l’intégralité son territoire », a déclaré le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen. « Les autorités publiques portent notamment la responsabilité de fournir un environnement d’apprentissage sain et sur pour réaliser l’EFA d’ici 2015. Les écoles doivent rester des havres de paix. »

Il a ajouté que l’IE se réjouit que les syndicats d’enseignants de la RDC soutiennent et se tiennent à la disposition de l’UNICEF dans ses efforts pour remédier à la situation des plus vulnérables et améliorer l’éducation au plan national.

Le Comité syndical francophone de l'Education et de la Formation, qui regroupe les affiliés francophones de l'IE, tiendra sa 13e Rencontre à Kinshasa, les 3 et 4 septembre prochains.

Il rédigera une déclaration revendicative qui sera transmise aux chefs d'Etats et de gouvernement de l’Organisation internationale de la Francophonie à l’occasion du  14e Sommet de la Francophonie, qui aura lieu du 12 au 14 octobre, également à Kinshasa. Cette année, le thème de ce Sommet est: « Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la gouvernance mondiale ».

Vidéo de l'Office du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés sur l’éducation au Nord-Kivu: http://unhcr.org/v-4a1aac841b