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Internationale de l'Education
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Allemagne: Longs trajets scolaires et répercussions négatives sur l’apprentissage

Publié 3 septembre 2012 Mis à jour 6 septembre 2012

Les longs trajets entre le domicile et l’école, conséquence de la fermeture des établissements scolaires locaux, ont des répercussions négatives sur la santé des élèves et sur leurs résultats scolaires. Telle est l’une des conclusions de la dernière étude sur l’absentéisme menée par l’institut scientifique de la compagnie d’assurance maladie allemande AOK, mise en lumière par l’un des affiliés nationaux de l’IE, le Verband Bildung und Erziehung (VBE).

« Jusqu’à ce jour, ni les autorités éducatives ni les gouvernements nationaux n’ont tenu compte de l’impact des longues heures de trajet entre le domicile et l’école sur la santé et la capacité d’apprentissage des élèves », a déploré Udo Beckmann, Président fédéral et national du VBE – Rhénanie du Nord-Wesphalie.

Il a demandé aux autorités compétentes d’examiner la durée réelle du trajet emprunté par les élèves pour se rendre à l’école et d’établir dans quelle mesure celle-ci affecte leur apprentissage.

« Il n’est pas rare que des élèves des zones rurales doivent rester assis dans un bus ou un car durant trois heures par jour, et cela fatigue le corps d’un enfant bien plus que celui d’un adulte », a précisé Beckmann.

Les enfants sont davantage affectés que les adultes

D’autres facteurs résultant de cette situation entraînent également des problèmes physiques et psychologiques pour les jeunes élèves. « Les élèves doivent porter leur cartable plus longtemps sur de plus longues distances et sont contraints de se lever plus tôt et de faire leur devoirs plus tard, sans compter la réduction de leur temps de loisirs, pourtant indispensable à une vie équilibrée », a souligné Beckmann.

Les élèves sont susceptibles d’être fatigué(e)s ou de souffrir de maux de tête et, comme l’explique Berckmann : « Les adultes qui travaillent depuis longtemps ont appris à apprivoiser ce type de symptômes et sont mentalement plus résistant(e)s. Les enfants sont, au contraire, nettement plus vulnérables sur le plan psychologique et sont davantage exposé(e)s au stress et à la fatigue. C’est pourquoi il est indispensable de raccourcir la durée des longs trajets entre le domicile et l’école afin de diminuer ce facteur de risque. »

Il précise aussi que « les établissements scolaires, quels qu’ils soient, doivent être situés à proximité du domicile des élèves, en particulier les écoles primaires. Toutefois, si l’on examine le problème sous l’angle de la santé, le slogan « petites jambes, petites distances » ne doit pas uniquement s’appliquer aux écoles primaires. Tous les établissements scolaires doivent être facilement accessibles aux élèves depuis leur lieu de résidence ». C’est la seule manière de pouvoir protéger les élèves contre le stress et les dangers liés à de longs trajets pour se rendre à l’école et en revenir.

Une enquête du gouvernement est indispensable

Le VBE a exhorté le gouvernement de Rhénanie du Nord-Wesphalie à mener une enquête afin de déterminer le temps réel que mettent les élèves pour se rendre à l’école, ainsi que les effets de ces longs trajets sur leur apprentissage.

« Les enseignants du monde entier sont soucieux/euses de la santé et des conditions d’apprentissage de leurs élèves.  C’est pourquoi l’IE accueille favorablement l’initiative de nos collègues allemands », a déclaré Fred van Leeuwen, Secrétaire général de l’IE. « L’exemple de l’Allemagne doit dissuader d’autres gouvernements d’utiliser la crise économique comme prétexte pour justifier la fermeture de certaines écoles et contraindre les élèves à parcourir des distances plus longues, portant ainsi préjudice à leur santé et au bon déroulement de leur scolarité. »