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Internationale de l'Education
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Af. du Sud: Les syndicats traînent le Département de l’enseignement primaire en justice

Publié 22 août 2013 Mis à jour 23 août 2013

Les affiliés nationaux de l’IE que sont le South African Democratic Teachers’ Union (SADTU), la South Africa National Professional Teachers’ Organisation (NAPTOSA) et la Suid-Afrikaanse Onderwysersunie (SAOU), rejoints par la Professional Educators Union et la National Teachers’ Union, sont déterminés à lutter pour demander au tribunal de reconduire une convention collective. La convention, signée par des syndicats d’enseignants et le Département de l’enseignement primaire (DBE) en 2011 et unilatéralement révoquée par le DBE, prévoit une hausse des salaires des enseignant(e)s qui ont corrigé des examens en 2012.

DBE: Accord inabordable et inapplicable

Le 26 mars, sous la direction du SADTU, les cinq syndicats d’enseignants représentés au sein de l’ Education Labour Relations Council(Conseil des relations du travail dans le secteur de l’éducation) ont saisi le Tribunal du travail de Johannesburg d’une action contre le DBE en vue de faire appliquer la convention. Les syndicats estimaient que la révocation de la convention par le DBE était un signe de mépris à l’égard du processus de négociation collective et des droits des travailleurs/euses. Le tribunal a reconduit la convention, donné un préavis de 14 jours et décidé que l’affaire serait jugée du 12 au 15 août.

Le 12 août, le conseil principal du DBE, Gerrit Pretorius, a allégué que Bobby Soobrayan, Directeur général du DBE, avait commis une grave erreur en accordant une hausse de salaire de 100 pour cent, ce qui lui a valu une procédure disciplinaire interne au sujet de la signature de la convention. Celle-ci ne pouvait dès lors pas être appliquée, selon Pretorius.

Ce qui rend la convention inabordable et inapplicable, a-t-il souligné, c’est qu’elle augmenterait les salaires par le chiffre renversant de 700 pour cent pour les fonctionnaires. Le financement d’un tel accord nécessiterait le prélèvement de 750 millions de rands sud-africains supplémentaires sur le budget annuel de l’Etat, a affirmé Pretorius devant le tribunal.

Il a également affirmé que les syndicats d’enseignants n’étaient pas mandatés pendant les négociations qui ont duré un an.

Syndicats: Combler l’écart salarial des correcteurs/trices d’examens

Les syndicats d’enseignants, quant à eux, ont expliqué que Soobrayan savait dans quoi il engageait son Département.

Les syndicats ont négocié des augmentations de salaires pour les correcteurs/trices d’examens – généralement des enseignant(e)s et des personnes syndiquées – et pas pour les examinateurs/trices, les modérateurs/trices et les traducteurs/trices. Ces derniers/ères sont, le plus souvent, des professeurs d’université et des fonctionnaires du DBE, qui ont bénéficié d’une augmentation de salaire de 100 pour cent en 2008.

Tel est le fossé que les syndicats souhaitaient combler en obtenant une hausse salariale de 100 pour cent pour les correcteurs/trices, a souligné le Secrétaire général du SADTU, Mugwena Maluleke. « Nous parlons d’un écart [salarial] entre ceux qui élaborent les épreuves, les modérateurs et les correcteurs. Cet écart s’était creusé et nous voulons le réduire », a déclaré Maluleke.

Il a également rappelé que le SADTU réclame que le Département respecte son engagement d’accorder une augmentation salariale aux enseignant(e)s qui ont corrigé les épreuves écrites des élèves de dernière année à la fin de 2012.

Le Secrétaire général de la NAPTOSA, Henry Hendricks, a également indiqué que « nous estimons que la convention n’aurait pas dû être signée si la personne qui l’a signée savait qu’il n’y avait pas d’argent ».

IE: Respect du droit de négociation collective des syndicats

L’IE soutient ses collègues sud-africain(e)s dans ce conflit du travail. « Les pouvoirs publics d’Afrique du Sud doivent respecter la négociation collective et tenir leurs engagements », a déclaré le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen. « Nous les invitons instamment à assurer une éducation de qualité dans le pays en garantissant que les enseignants et les enseignantes bénéficient d’un salaire décent et de conditions de travail décentes. »