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Internationale de l'Education
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L'égalité, un objectif réalisable grâce à l'intégration et au développement de l'expertise en matière d'égalité des genres au sein des syndicats

Publié 28 janvier 2014 Mis à jour 31 janvier 2014

Pour Haldis Holst, Secrétaire générale adjointe de l'IE, il s’avère nécessaire d'associer l'intégration de politiques en matière d'égalité des genres et l'expertise sur les questions liées au genre au sein des syndicats d'éducation et de la profession enseignante, en vue de parvenir à une éducation de qualité pour tous. Ces thèmes, parmi d’autres, seront abordés lors de la deuxième Conférence mondiale des femmes de l'IE, qui se tiendra à Dublin (Irlande), du 7 au 9 avril 2014.

Intégration et expertise

Lors d'une récente interview, Haldis Holst a indiqué être profondément convaincue qu’il existe de nombreuses possibilités d'intégration de la dimension de genre. Cependant, « vous ne pouvez pas prétendre promouvoir l'intégration sans savoir exactement ce que vous faites: vous devez définir un objectif clair et précis à atteindre », a-t-elle ajouté.

Selon Haldis Holst, il arrive que des organisations décident de mettre en place une politique d'intégration des genres, mais qu'une fois cette politique réellement d'application, elles n'entreprennent plus aucune action supplémentaire, considérant que la simple mise en œuvre de cette politique a suffi à garantir l'égalité des genres. Haldis Holst estime que cette approche n'est pas viable, car si l’on charge une personne du suivi d'un domaine bien particulier, il faut s’assurer qu'elle dispose des connaissances et des outils nécessaires à cet effet. Si l'intégration de la dimension de genre implique de veiller à ce que chaque membre d'une organisation traite des questions liées au genre dans le cadre de son travail, il s'avère également nécessaire de pouvoir compter sur une expertise dans la façon d'aborder les questions liées au genre, ainsi que sur un personnel chargé de soutenir les autres membres de l'organisation, et de contrôler et d'évaluer le processus d'intégration.

Selon Haldis Holst, « il ne s'agit pas de devoir choisir entre un comité composé de femmes et l'intégration, mais plutôt de veiller à ce que l'ensemble de l'organisation prenne ses responsabilités et puisse compter sur un comité d'experts. Ces conditions revêtent une importance primordiale, car, sans elles, les 'questions liées au genre' se perdraient dans la masse ».

Des structures syndicales mises au point par des hommes

« Si nous analysons le fonctionnement des syndicats, il apparaît clairement que ces structures ont été mises en place par des hommes », a-t-elle ajouté. Ce travail, tout particulièrement en période de négociation, implique généralement d'être disponible 24h/24. Dès lors, ce mode de travail concorde davantage avec le style de vie de personnes n'ayant aucune responsabilité familiale, pouvant consacrer beaucoup de temps à leur travail et faire preuve de flexibilité.

Haldis Holst reconnaît que cette structuration du mouvement syndical, qui convient donc mieux aux hommes, trouve probablement son origine dans le rôle et la position des hommes au sein de la société lors de l'émergence du syndicalisme. On pourrait alors penser que les structures syndicales sont des structures historiques reflétant les caractéristiques sociales et politiques propres à une longue période d'inégalité des genres.

« A l'heure actuelle, les femmes syndicalistes doivent relever un défi de taille: définir le type de cadre dont nous avons besoin afin d'être à même de pouvoir travailler dans ce mouvement », a déclaré Haldis Holst. « Il s'avère parfois plus difficile de changer ce qui existe déjà que de créer quelque chose de nouveau. En effet, vous ne devez pas uniquement prendre en compte vos propres idées, mais également les idées plus anciennes, sur lesquelles repose la structure actuelle. »

Plan d'action de l'IE pour l'égalité des genres

Nous espérons que le Plan d'action de l'IE pour l'égalité des genres(GEAP) pourra constituer un outil de référence dans le traitement des questions liées au genre et ce, tant pour les affiliés de l'IE que pour toutes les structures au sein de l'IE.

« Si le GEAP repose sur une stratégie d'intégration, cela ne signifie pas pour autant que la seule façon pour l'IE de travailler dans le domaine de l'égalité consiste à ce que chacun s'attelle à cette tâche », a souligné Haldis Holst. « Ce Plan prend en compte le fait que l'IE a encore et toujours besoin de pouvoir compter sur des experts dans le domaine de l'égalité, sur des comités de femmes, sur un caucus des femmes, ainsi que sur des réseaux de femmes, mais nécessite également la participation de chacun. »

Elle a également ajouté que, dans la mesure où l'IE représente une profession à prédominance féminine, le monde extérieur pourrait s'attendre à ce que l'IE propose une vision stratégique et novatrice en vue de promouvoir et de réaliser l'égalité des genres au sein de l'éducation et des syndicats d'éducation.

Pour de plus amples informations sur la deuxième Conférence mondiale des femmes l'IE, veuillez cliquer ici.