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Internationale de l'Education
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Nigéria: des adolescents tués dans une attaque terroriste contre une école publique

Publié 27 février 2014 Mis à jour 28 février 2014

L'IE condamne l'assassinat de lycéens - le nombre des victimes se situerait entre 29 et 59 - dans leur pensionnat du nord du Nigéria, dans les premières heures du 25 février. Ces garçons auraient été tués ou brûlés vifs par le groupe terroriste généralement connu sous l'appellation de Boko Haram (ce qui se traduit à peu près par « l'éducation à l'occidentale est interdite » dans la langue haoussa).

Le pensionnat est un collège du gouvernement fédéral de l'Etat de Yobe, dans les environs de Damaturu, la capitale de l'Etat ; il accueille des élèves âgés de 11 à 18 ans. Le gouverneur de l'Etat, Ibrahim Gaidam, a condamné l'attaque et il a souligné que les jeunes tués n'avaient eu aucune chance d'échapper à leur sort parce que la police et les forces de sécurité ont mis 5 heures pour arriver sur les lieux.

Les terroristes ont jeté des explosifs, déchargé des armes à feu dans les dortoirs alors que les élèves dormaient et abattu certains jeunes qui cherchaient à se mettre à l'abri. Les élèves masculins ont été ciblés durant l'attaque: les terroristes ont déclaré aux filles qu'elles devaient rentrer chez elles, se marier, et abandonner toute idée de poursuivre des études.

300 écoles visées

Ce n'est pas la première fois que Boko Haram cible des écoles et des élèves dans le nord du Nigéria, la région où le mouvement s'est lancé depuis 2009 dans une insurrection armée qui cherche à établir un Etat islamique dans le nord du Nigéria, majoritairement musulman. La tactique de terreur privilégiée par le groupe a consisté à viser des écoles et d'autres objectifs civils: les écoles secondaires de l'Etat de Yobe ont dû être fermées jusqu'au début de la nouvelle année scolaire après des attaques similaires en juin et juillet dernier. Boko Haram a incendié plus de 300 écoles depuis 2009, en tuant de nombreux élèves et enseignants.

Dans un communiqué de presse, daté du 26 février, Obong I.J. Obong, Secrétaire général du syndicat des enseignants du Nigéria, le mouvement national affilié à l'IE, a appelé le gouvernement fédéral du Nigéria « à renforcer la sécurité et à assurer la protection de nos enfants et de l'ensemble du système scolaire dans l'Etat de Yobe en particulier, ainsi que dans l'ensemble du Nigéria ».

Les écoles doivent être des sanctuaires sûrs

La nécessité d'être préservé contre ce type d'attaques terroristes violentes visant l'éducation et les étudiants constitue la raison pour laquelle les organisations affiliées à l'IE soulignent que les gouvernements ne peuvent prétendre offrir une éducation de qualité pour tous, si les écoles ne sont pas des sanctuaires sûrs pour l'enseignement et l'apprentissage.

Souvent, la dimension du genre est très présente dans la violence terroriste visant les écoles, que les cibles visées soient des élèves ou des enseignants. Des groupes terroristes comme Boko Haram choisissent de tuer les élèves de sexe masculin qui fréquentent l'école parce que ces groupes ne sont pas capables de les recruter. Quant aux filles, elles sont forcées de quitter l'école et de se cantonner aux tâches domestiques pour empêcher que l'éducation leur permette d'obtenir leur indépendance.

« Aujourd'hui, plus que jamais, il est temps pour nous de bien comprendre la situation et d'être sur nos gardes contre les ennemis rétrogrades de l'éducation pour tous, » a déclaré le secrétaire général de l'IE Fred van Leeuwen. « Nos armes les plus puissantes sont notre unité et la solidarité syndicale au-delà des frontières, et notre ténacité face à la violence terroriste. »