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Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

Quel rôle actif peuvent jouer les syndicats de l’éducation pour garantir des résultats scolaires reflétant l’égalité de genre ?

Publié 4 mars 2014 Mis à jour 7 avril 2014

A l’occasion de la Conférence régionale de l’IE pour l’Amérique du Nord et les Caraïbes, réunie à Montego Bay du 24 au 26 février, Georgia Waugh Richards (Jamaica Teachers’ Association–JTA) a laissé entendre que, dans les pays caribéens, l’intégration du genre au sein des systèmes éducatifs pourrait contribuer à améliorer les résultats scolaires des garçons, dont la performance est nettement inférieure à celle des filles. Cette proposition formulée par Richards a suscité un vif débat parmi les 120 participant(e)s représentant des syndicats membres dans 24 pays.

Selon la majorité des participant(e)s, le principal obstacle à l’égalité de genre au sein de l’éducation et à l’amélioration de la qualité de l’enseignement en général est l’insuffisance du financement alloué aux systèmes d’éducation publics, souvent due aux pressions exercées par les institutions financières internationales.

Les organisations membres au Canada et aux Etats-Unis ont expliqué leur lutte contre les pôles de résistance qui s’organisent dans leur pays respectif pour supprimer la négociation collective, le caractère public de l’éducation, voire même les services éducatifs de base.

Dans son discours thématique, Fred Van Leeuwen, Secrétaire général de l’IE, a discuté du dernier Rapport mondial de suivi de l’UNESCO, révélant que près de 175 millions de jeunes dans les pays pauvres sont incapables de lire une phrase dans son intégralité ou en partie, et que seuls 20 pour cent des enfants les plus pauvres achèvent le cycle d’enseignement primaire et possèdent les compétences de base en lecture et en mathématiques. « Trop de rapports prétendent que ces lacunes sont imputables à nos boucs émissaires habituels, à savoir les enseignant(e)s », a déclaré van Leeuwen, avant d’ajouter : « Mais notre réponse est sans équivoque : rechercher les causes de l’échec scolaire en se basant uniquement sur la relation entre l’élève et l’enseignant(e) n’a pas de sens. Autant tenter de démontrer que la relation entre un patient et son médecin est responsable de l’inefficacité d’un traitement médical ! »  Il a reproché aux gouvernements de ne pas avoir respecté leurs engagements financiers en faveur de l’éducation et de ne pas avoir suffisamment investi dans la formation des enseignant(e)s, tout en exhortant les représentant(e)s syndicaux/ales « à mobiliser leurs membres au sein des communautés scolaires – enseignant(e)s, universitaires, personnel infirmier, chauffeurs de bus ou concierges – et toutes les personnes qui défendent l’éducation de qualité, afin de s’engager dans notre initiative mondiale visant à instaurer une éducation de qualité pour un monde meilleur ».

A l’ouverture de la conférence, le Vice-président de l’IE, Dennis Van Roekel, a souligné qu’il était important que les organisations membres s’engagent dans la campagne Uni(e)s pour l’éducation de qualité.

Présidée par Calvin Fraser, Secrétaire général de la Fédération canadienne des enseignantes et enseignants (FCE), la conférence comportait également des séances spéciales intitulées « Coopération au développement régional », « Privatisation/commercialisation, écoles à charte, chèques-études, sous-traitance », « Priorités pour l’enseignement supérieur dans les Caraïbes » et « Menaces pesant sur les droits des travailleurs et des travailleuses dans la Région ».

La conférence était organisée conjointement par le Caribbean Union of Teachers(CUT) et la JTA.