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Internationale de l'Education
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Dublin: action collective et responsabilité individuelle au cœur d'une avancée durable vers l'égalité des genres

Publié 9 avril 2014 Mis à jour 11 avril 2014

A l'heure où les syndicats de l'éducation et l'éducation publique sont de plus en plus menacés, et où 100 millions de jeunes femmes ne savent pas déchiffrer une simple phrase, le rôle de l'IE, en tant que fédération syndicale, qu'organisation professionnelle et que défenseur d'une éducation de qualité, est plus important que jamais. Tel était le sentiment exprimé par les intervenant(e)s lors de cette dernière journée de la Deuxième Conférence Mondiale des Femmes de l'IE, qui s'est tenue du 7 au 9 avril à Dublin, en Irlande.

Au regard des réalisations de l'IE et de l'égalité des genres reflétée dans sa composition, « nous représentons un modèle pour d'autres organisations du monde entier », a déclaré la Présidente fondatrice Mary Hatwood Futrell devant les participant(e)s à la conférence organisée autour du thème « Les femmes au sein des syndicats et de l'éducation : des paroles aux actes ».

Les avantages de l'éducation

Au vu des 750 millions d'analphabètes dans le monde, l'Education pour Tous représente un besoin plus que jamais actuel. « Le meilleur moyen de contrôler quelqu'un, c'est de le priver d'éducation, le meilleur moyen de le libérer, c'est de l'éduquer », a clamé Mary Hatwood Futrell, Professeure à la Graduate School of Education and Human Development, George Washington University, aux Etats-Unis. Elle s'est ensuite référée à une étude de l'UNESCO, qui a révélé qu'éduquer une femme, même au niveau de base, accroît ses chances de participer plus tard à la vie politique et sociétale.

« Au fur et à mesure que nous avançons dans ce XXIe siècle, il est devenu évident que les pays qui investissent dans l'éducation ne se contentent pas de survivre : ils prospèrent », a-t-elle ajouté. « Si nous investissons dans une éducation de qualité, les communautés n'en deviendront que plus fortes. Nous devons veiller à ce que chacun s'investisse davantage au sein de sa communauté et de la société civile, soit à même de gérer des défis interconnectés et de comprendre la société dans laquelle il/elle vit. »

Résultats de la conférence

Comme l'a souligné la Secrétaire générale adjointe de l'IE, Haldis Holst, les résultats de la conférence ont bénéficié d'une bonne compréhension des différents contextes et combats en matière d'éducation dans chaque pays. « Les structures seules ne peuvent rien changer », a-t-elle ajouté. « Ce sont les personnes qui sont derrière. Et il est important d'autonomiser ces personnes, elles doivent croire en leurs objectifs et utiliser ces structures pour les atteindre. »

Haldis Holst a également exhorté les délégué(e)s à ne pas simplement se reposer sur le travail des femmes qui les ont précédé(e)s au sein de leur organisation, mais à aider les jeunes femmes syndicalistes à marcher dans leurs pas. Parmi les principaux résultats de cette conférence, citons notamment le suivi, le soutien et l'offre de plus grandes chances pour les femmes de participer aux activités et aux réseaux de l’IE. D'autres résultats seront rassemblés par le Comité de la promotion des femmes puis diffusés aux affiliés de l'IE.

Campagne « Uni(e)s pour l'éducation »

L'importance à l'échelle mondiale de la campagne « Uni(e)s pour l'éducation » de l'IE a également constitué l'un des thèmes phares de cette conférence. « L'éducation de qualité représente un élément fondamental à la réalisation de tous les autres objectifs de développement, dont l'égalité des genres, la santé, la nutrition et la durabilité de l'environnement », a déclaré Susan Hopgood, la Présidente de l’IE. Cependant, ces objectifs ne pourront être atteints « sans un investissement approprié dans les compétences des enseignant(e)s, et ce, à travers la formation, le développement professionnel continu, des conditions de travail et des salaires décents, ainsi que l'accès au dialogue social, auxquels il faut associer des outils et des environnements appropriés favorisant l'enseignement et l'apprentissage. » Et d'ajouter : « Ce n'est pas l'apprentissage qui est en crise, c'est plutôt la politique, l'engagement, et le financement durable à long terme. »

L’éducation, un droit humain

Selon les intervenantes de cette troisième séance plénière intitulée « Des paroles aux actes », les investissements doivent s'inscrire dans le contexte de l'éducation en tant que droit humain. « Il nous incombe entre autres de rappeler aux gouvernements leurs obligations envers l'éducation en tant que droit humain », a déclaré Dianne Woloschuk, Présidente de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (CTF-FCE). « Il est important de veiller à ce que les politiques reflètent les droits humains de chaque enfant. Il est également important que les gouvernements financent l'éducation publique et paient correctement leurs enseignant(e)s. »

Mais pour opérer ce changement, il faut prendre des mesures innovantes. Lily Eskelsen García, Vice-présidente de la National Education Association(NEA), aux Etats-Unis, a appelé l'IE et ses affiliés à s'inspirer de l'étude sur l'impact de la participation des femmes à la vie d'entreprise. « Une étude a révélé qu'au fur et à mesure qu'un conseil d'entreprise s'approchait d'une parité de 50 pour cent d'hommes et de 50 pour cent de femmes, les bénéfices grimpaient », a-t-elle poursuivi. « Les études démontrent que lorsque l'on augmente le nombre de femmes sur les territoires autrefois réservés aux hommes, de nouvelles idées émergent. »

Action collective

Milagros Ogalinda, Secrétaire générale de la National Alliance of Teachers and Office Workers(SMP), aux Philippines, ainsi que la modératrice Yamile Socolovsky, Directrice de la Federación Nacional de Docentes Universitarios(CONADU), en Argentine, ont elles aussi rappelé que les femmes et les hommes devaient œuvrer ensemble pour réaliser les objectifs de l'égalité des genres.

Alors que les délégué(e)s ont quitté Dublin pour rejoindre leur pays, les paroles de Mary Hatwood Futrell résonnent encore dans leur tête : « Nous défendons d'une seule voix l'égalité pour tous. Nous plaidons en faveur des droits syndicaux, du droit à l'éducation et des droits humains pour tous. Cette voix, c'est la vôtre. »

Pour en savoir plus sur la Deuxième Conférence Mondiale des Femmes de l'IE, n'hésitez pas à consulter la page : http://pages.ei-ie.org/women2014/index.php?lang=en ou suivez notre conférence sur Twitter avec le hashtag #EIWomen2014