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Internationale de l'Education
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Belgique: Les syndicats d'enseignants se joignent à la grève nationale

Publié 7 novembre 2014 Mis à jour 12 novembre 2014

Les syndicats d'enseignants comptaient parmi les plus de 100.000 manifestant(e)s qui ont envahi les rues de Bruxelles, le 6 novembre, en réaction aux mesures de réforme budgétaire prises par le Gouvernement fédéral belge et qui toucheront les travailleurs/euses de plein fouet.

A la veille de cette grève nationale, un groupe de syndicats d'enseignants de la partie néerlandophone du pays a eu un entretien constructif avec les dirigeant(e)s politiques flamand(e)s en charge de l’éducation.Ils ont fait part des préoccupations des éducateurs/trices concernant l’impact des mesures prises par la coalition fédérale sur la profession enseignante.

Préoccupations

Les syndicats d'enseignants affirment que les mesures prévues pèseront lourdement, entre autres, sur les salaires des jeunes enseignant(e)s, l’indexation des salaires, les perspectives de carrière et les pensions.Ils ont également condamné la volonté du Gouvernement flamand de réduire les subventions et le personnel, afin de diminuer les dépenses publiques en matière d'éducation.

« En tant que syndicats d'enseignants, nous nous devons de tirer la sonnette d’alarme et d’agir », peut-on lire dans la déclaration commune signée par la Christelijk Onderwijscentrale(COC), le Christelijk Onderwijzersverbond(COV), l' ACOD Onderwijs et le Vrij Syndicaat van het Openbaar Amnt-Onderwijs(VSOA Onderwijs), affiliés de l’Internationale de l'Education (IE).

D'autres actions sont planifiées, notamment des grèves locales les 24 novembre, 1er et 8 décembre, ainsi qu’une autre grève nationale le 15 décembre. Par ces actions, les syndicats d'enseignants s’opposent à ces mesures ‘opprimantes', que le secteur ne peut tolérer.

Ces mesures, ont-ils expliqué, nuiront grandement à la qualité de l'enseignement escomptée dans la société belge du savoir, par les gouvernements fédéral et flamand.  « Non aux mesures opprimantes, unis en faveur d’une force enseignante puissante », ont-ils scandé.

Comme l’a souligné le front commun syndical, il est positif que les décideurs/euses politiques en charge de l'éducation se montrent sensibles à plusieurs de leurs préoccupations, notant que la qualité de l’éducation constitue l'objectif commun de ces discussions.

Des mesures antisociales, inéquitables et injustes

« La coalition gouvernementale mijote un repas de misère pour les travailleuses et travailleurs », lit-on dans la déclaration publiée par les trois confédérations syndicales belges, le Syndicat libéral (CGSLB), la Confédération des Syndicats Chrétiens (ACV-CSC) et la Fédération Générale du Travail de Belgique (FGTB-ABBV). « L’accord conclu au fédéral par le nouveau gouvernement est tout simplement une horreur absolue pour les travailleurs et les familles. Les mieux nantis sont épargnés. Nous voulons que chacune et chacun contribue. Selon sa capacité contributive et ses moyens. Pas en appauvrissant davantage les ménages moyens et en présentant l’addition aux seuls travailleuses et travailleurs. Pas en oubliant ceux qui sont déjà préservés depuis des années! »

Les organisations membres de l'IE des régions flamande, wallonne et bruxelloise font partie de ces confédérations syndicales.

Cet accord de coalition s'avère particulièrement antisocial, inéquitable et injuste, tout comme la décision de reculer l'âge de la pension à 67 ans, estiment les confédérations syndicales. Elles font remarquer que les travailleurs/euses supporteront seuls les économies, tandis que les particuliers fortunés et les grandes entreprises seront épargnés.

Elles soutiennent également que le financement du système fédéral de sécurité sociale est gravement compromis. Et de dénoncer la pression croissante sur un système de santé où les patient(e)s devront payer plus cher pour des soins de qualité, qui devraient constituer un droit fondamental pour tou(te)s.

Ils exigent en outre une marge pour les négociations salariales, le maintien complet de l'indexation salariale, une sécurité sociale forte, des investissements dans une relance économique durable et dans l'emploi, tout cela étant financé par un régime fiscal juste, une contribution équilibrée des revenus du travail et des revenus du capital, avec un effort particulier de la part des riches.