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Internationale de l'Education
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Nigeria: Un établissement secondaire « frappé par un attentat à la bombe », dernière atrocité en date

Publié 12 novembre 2014 Mis à jour 18 novembre 2014

L’Internationale de l'Education (IE) a fermement condamné les dernières atrocités perpétrées contre des élèves et des enseignant(e)s par des islamistes extrémistes dans le Nord du Nigeria.

Dans une lettre vibrante adressée au Président du Nigeria, le Secrétaire général de l’IE a réclamé que le Gouvernement nigérian affirme son autorité sur les régions septentrionales du pays et empêche toute nouvelle attaque contre des élèves et des enseignant(e)s dans les établissements d’enseignement.

En début de journée, une femme kamikaze s’est fait exploser devant une école secondaire dans le centre-nord du Nigeria, selon des témoins. La bombe a explosé alors que la femme était sur le point d’entrer dans une salle encombrée d’élèves d’un lycée dans la ville de Kontagora. La bombe semble avoir explosé prématurément, alors que le kamikaze tentait toujours d’entrer dans un amphithéâtre lorsque la détonation s’est fait entendre.

Le nombre de victimes n’est pas connu, mais au moins quatre corps ont été vus et de nombreux blessés ont été évacués vers un hôpital. Trois de ces quatre corps étaient des femmes.

Le groupe islamiste militant Boko Haram a déclenché une vague d’attentats à la bombe et d’assassinats dans le Nord-Est et le Centre-Nord du Nigera depuis le lancement de son insurrection en 2009. Boko Haram est opposé à l’éducation occidentale et considère que les garçons et les filles musulmans ne doivent recevoir qu’une éducation islamique. Boko Haram est bien évidemment déjà responsable de l’enlèvement de 223 lycéennes à Chibok, dans l’Etat de Borno. Malgré les protestations de la communauté internationale, les filles n’ont toujours pas été retrouvées.

Des attaques abominables contre des élèves, des enseignant(e)s et des établissements scolaires

Plusieurs attentats à la bombe ont été perpétrés dans le Nord du Nigeria ces deux dernières semaines, le pire étant l’attentat suicide contre une école dans l’Etat de Yobe le 10 novembre, qui a tué 48 adolescents. Quelque 2.000 élèves, dont les plus jeunes n’ont que 11 ans, étaient rassemblés dans la cour, lundi matin, pour le discours matinal du directeur lorsque l’explosion s’est produite au milieu de la foule. Les témoins oculaires ont évoqué des scènes horribles, parlant de corps déchiquetés éparpillés dans l’enceinte de l’école. L’émotion a laissé place à la colère et les soldats arrivés pour sécuriser la zone ont été accueillis avec des cailloux lancés par les habitant(e)s qui les accusaient de ne pas protéger la région contre les attaques terroristes.

L’attentat a frappé le lycée technique public de Potiskum, une ville de 200.000 habitants, située dans l’Etat de Yobe, dans le Nord-Est du Nigeria, qui est régulièrement la cible d’attaques menées par Boko Haram. La semaine dernière encore, un attentat à la bombe dans la même ville avait fait 30 victimes parmi des musulmans modérés participant à une procession religieuse.

Un assistant de la morgue a déclaré que 48 corps avaient été amenés à l’hôpital et que tous semblaient âgés entre 11 et 20 ans. Le personnel de l’hôpital a déclaré que la gravité des blessures était telle que certain(e)s blessé(e)s devraient probablement être amputé(e)s.

Les survivant(e)s ont déclaré que le kamikaze paraissait avoir caché les explosifs dans une sorte de sac à dos courant parmi les élèves. L’armée nigériane a récemment indiqué avoir découvert à Kano, une ville du Nord du pays, une usine de fabrication de bombes où les explosifs étaient cousus dans des sacs à dos.