Ei-iE

Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

L'égalité des genres, les droits des femmes et leur autonomisation dans le cadre du programme pour l'après-2015 et au-delà

Publié 13 mars 2015 Mis à jour 30 mars 2015

L'Internationale de l'Education a co-financé une discussion en panel sur les priorités majeures dans les domaines de l'égalité des genres, des droits des femmes et de leur autonomisation dans le contexte du nouveau cadre de développement durable pour l'après-2015, qui sera approuvé à l'automne par les Etats membres des Nations Unies.

En partenariat avec la Mission permanente de l'Argentine auprès de l'Organisation des Nations Unies et la Coalition des femmes pour l'après-2015, l'Internationale de l'Education (IE) a co-financé un événement parallèle qui s'est tenu le 10 mars dernier, en marge de la 59e session de la Commission sur la condition de la femme de l'ONU, au siège des Nations Unies à New York, aux Etats-Unis.

Ce débat, intitulé « Assurer l'égalité des genres, les droits des femmes et leur autonomisation dans le cadre du programme de développement pour l'après-2015 et au-delà », a été ouvert par María Cristina Perceval, Ambassadrice d'Argentine, et modéré par la Professeure Radhika Balakrishnan, Directrice exécutive du Center for Women's Global Leadership de l'Université Rutgers.

Dr Hoda Badran, représentante de Karama, une organisation de défense des droits des femmes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, Dr Gloria Bonder, Directrice Genre, Société et Politiques au sein de l'Université FLACSO en Argentine (Université latino-américaine de sciences sociales), ou encore Nalini Singh, Responsable de programmes au sein du Centre de recherche et de ressources pour les femmes de la région Asie-Pacifique ( ARROW), ont toutes trois rejoint Haldis Holst, Secrétaire générale adjointe de l'IE, pour prendre la parole à l’occasion de cet événement.

Dans son allocution d'ouverture, l'Ambassadrice María Cristina Perceval a évoqué le travail accompli par la Mission permanente de l'Argentine en collaboration avec l'IE et l'UNESCO, en vue de veiller à ce que le nouveau cadre de développement durable intègre bien un objectif indépendant en matière d'éducation.

Elle a toutefois insisté sur le fait que les Objectifs de Développement durable doivent permettre de trouver une solution adéquate aux problèmes toujours en suspens dans les domaines de l'égalité des genres et des droits des femmes, tels que l'écart de rémunération entre les femmes et les hommes.

« Nous luttons pour éviter que nous, les femmes, ne devions céder du terrain », a-t-elle déclaré. « Nous voulons savoir si le Programme d'action de Beijing pourra être pérennisé dans le nouveau cadre, ou si ce dernier viendra plutôt mettre à mal les progrès déjà accomplis en matière d'égalité pour les femmes, en adoptant simplement un discours attrayant qui ne changera en rien nos réalités ».

Le Dr Badran a ensuite exposé les perspectives de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, en indiquant qu'en dépit des avancées réalisées dans la région depuis l'adoption de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing, les progrès ont toutefois été irréguliers.

Elle a en outre insisté sur la nécessité que le nouveau cadre de développement se concentre sur les défis qu'il nous faut encore relever, qu'ils soient nouveaux ou familiers. Parmi ces défis figure notamment le terrorisme mondialisé, qui diffère radicalement des formes de terreur que nous avons connues jusqu'ici. Le Dr Badran a déclaré que la caractéristique du terrorisme actuel, c'est sa dimension transfrontalière – il est financé dans une région du monde et pratiqué dans une autre. Elle a également mis en lumière les conflits liés à l'eau et l'impact disproportionné du réchauffement climatique sur les femmes et les filles.

La présentation du Dr Bonder était quant à elle axée sur l'accès des femmes à l'éducation dans les différentes régions d'Amérique latine. Si de nombreux pays sont parvenus à atteindre la parité, l'objectif final visant l'inclusion des femmes à tous les niveaux de l'éducation n'est toujours pas satisfaisant.

En demandant aux participant(e)s ce que l'on entendait par le terme « inclusion », elle a suggéré de « plutôt parler, à l'avenir, de devenir des 'participantes actives', afin de veiller à ce que nous puissions faire évoluer les espaces où nous sommes présentes; les femmes doivent avoir leur place dans la définition d'une éducation de "qualité", dans la mesure où la qualité constitue la pierre angulaire de l'éducation ».

Rejoignant le Dr Bonder sur ce point, Haldis Holst, Secrétaire générale adjointe de l'IE, a ajouté que « l'accès et la participation à l'éducation sont intrinsèquement liés au pouvoir. C'est pourquoi nous voulons que les filles puissent accéder à une éducation de qualité; mais c'est aussi pourquoi tant de personnes souhaitent les empêcher d'accéder à cette éducation de qualité ».

La Secrétaire générale adjointe de l'IE a également mis en lumière l'une des limites du Programme d'action de Beijing au regard de l'éducation: même s'il appelle les Etats à financer l'offre de services d'éducation, le Programme n'indique nullement d'où doit provenir ce financement. Elle a déclaré que la privatisation croissante dans et de l'éducation constituait une tendance inquiétante dans toutes les régions du monde.

Haldis Holst a clôturé son discours en appelant les Etats membres, les Nations Unies et la société civile à « renouveler notre engagement envers le droit à l'éducation et à réaffirmer que nous considérons l'éducation comme un bien public qui ne peut être traité comme une simple marchandise, et doit être à la fois protégé et assuré par l’Etat. Les obstacles structurels à la participation équitable et à l'accès des filles à l'éducation ne pourront être surmontés que si l'offre d'une éducation publique gratuite et de qualité incombe à l’Etat ».

Dans la dernière présentation, Nalini Singh s'est penchée sur la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles, en partant de l'observation que « la sexualité est nécessaire à la vie d'un être humain, au même titre que la nourriture et l'eau ». Elle a toutefois indiqué qu'un certain nombre de défis venaient compliquer l'intégration des questions relatives à la santé et aux droits sexuels et reproductifs des femmes, au programme de développement durable. Parmi ces obstacles figure l'incapacité des gouvernements à reconnaître que la suppression du concept de santé et de droits sexuels et reproductifs des femmes est directement liée à de graves problèmes sociétaux, tels que la pauvreté, la faim, la malnutrition, le VIH-SIDA, ou encore les grossesses à l'adolescence.

Cliquez ici pour consulter la retransmission de l'événement sur Internet.