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Internationale de l'Education
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Allemagne: l’inclusion fait son entrée à l’école, mais la bataille est encore loin d’être gagnée

Publié 7 septembre 2015 Mis à jour 24 septembre 2015

D’après une nouvelle étude menée par la Fondation Bertelsmann, les élèves allemands, qu’ils soient handicapés ou non, partageraient de plus en plus les mêmes classes. Cependant, dans certaines écoles et régions, l’inclusion reste toujours une utopie.

L’ étude sur l’inclusion dans les écoles allemandes, récemment publiée par la fondation allemande Bertelsmann, met en lumière le fait que les écoles et les crèches ont davantage mis en œuvre le principe d’inclusion, par rapport à d’autres établissements scolaires.D’après les chiffres, le taux d’inclusion a augmenté de plus de 70 pour cent au cours des cinq années précédant l’année académique 2013-2014. A l’heure actuelle, plus de 31 pour cent des élèves en situation de handicap sont scolarisés dans une école traditionnelle. Il s’agit du taux le plus élevé depuis l’entrée en vigueur de la Convention des Nations Unies sur cette question.

Les écoles primaires plus avancées que les écoles secondaires

Cependant, selon cette même étude, la situation des enfants et des jeunes en situation de handicap ne s’est pas améliorée de façon suffisamment uniforme. Le pourcentage d’élèves scolarisés dans des écoles spécialisées n’a pas pour autant beaucoup diminué. En outre, les chances d’inclusion varient grandement en fonction des régions et du type d’école.

Dans le secondaire, l’inclusion dans l’éducation est toujours faiblement appliquée. « En Allemagne, l’inclusion est sur la bonne voie », a déclaré Jörg Dräger, directeur de la Fondation Bertelsmann, « cependant, nous sommes encore loin de notre objectif visant à ce que tous les enfants puissent apprendre ensemble ».

Manque d’uniformité à l’échelle du pays

Cette inégalité s’observe également au niveau régional. A Brême, le taux d’inclusion dans les écoles traditionnelles atteint 69 %, plaçant ainsi la ville dans le haut du tableau. En Hesse, ce pourcentage ne dépasse même pas les 22 %. « En termes d’inclusion, l’Allemagne s’apparente à un véritable patchwork », a ajouté M. Dräger.

Mais on ne peut pas tout mesurer par des données quantitatives, souligne le syndicat d’enseignants allemand GEW dans un communiqué de presse publié depuis Brême. « La véritable inclusion doit reposer sur un investissement adéquat, ainsi que sur des enseignantes et enseignants et des environnements de qualité », a déclaré Christian Gloede, le porte-parole du syndicat dans la région. Et d’ajouter que le rapport vient non seulement souligner les progrès, mais aussi les nombreux domaines d’amélioration. « Il ne sera pas possible de faire un véritable pas en avant tant que le taux d’inclusion ne sera pas aussi élevé dans la formation technique et professionnelle que dans le monde du travail, entraînant ainsi une inclusion active de tous au sein de la société. »