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Internationale de l'Education
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Burundi: les conditions de travail dangereuses des enseignant(e)s doivent être prises en considération

Publié 28 octobre 2015 Mis à jour 5 novembre 2015

En cette période d’agitation politique et sociale, le Syndicat libre des travailleurs de l'enseignement du Burundi travaille en étroite collaboration avec l’Internationale de l’Education pour lutter contre le harcèlement des enseignant(e)s par le gouvernement et améliorer la sécurité de leurs conditions de travail.

Les 6 et 7 octobre, des représentants du Bureau régional africain (EIRAF) de l’Internationale de l’Education (IE) se sont réunis à Bujumbura, au Burundi, pour apporter un soutien aux enseignant(e)s qui sont harcelé(e)s par les autorités publiques depuis que des troubles ont éclaté dans le pays en avril dernier.

La délégation travaille avec l’affilié de l’IE, le Syndicat des Travailleurs de l’Enseignement du Burundi (STEB) et est dirigée par le Coordinateur régional en chef de l’IE pour l’Afrique Napoe, le Secrétaire général de l' Uganda National Teachers Union et le membre du Bureau exécutif de l’IE, James Teweheyo.

L’IE et le STEB collaborent afin de collecter des informations et des données sur la situation au Burundi depuis avril, notamment pour comprendre la situation des membres du STEB, ainsi que pour établir des lignes de communication claires et ouvertes. L’IE et le STEB rencontrent également les autorités en charge de l’éducation pour discuter des façons d’assurer la sécurité dans les écoles afin de garantir les apprentissages.

Lors de son séjour au Burundi, la délégation de l’EIRAF a été informée directement des défis rencontrés par les enseignant(e)s, et a notamment reçu des explications sur les membres du STEB obligés de s’exiler ou emprisonnés. 253 enseignant(e)s ont fui vers d’autres régions du pays pour y chercher refuge.

La délégation s’est concentrée en particulier sur la situation d’un membre du STEB, Oscar Ndabazaniye, emprisonné depuis le 6 juillet, suite à sa participation à un atelier de jeunes enseignant(e)s organisé par l’IE et la Fondation Friedrich Ebert en mai dernier à Dakar, au Sénégal. Malgré deux rencontres avec l’avocat de Ndabazaniye, « nos demandes répétées pour visiter le détenu » n’ont pas été entendues, a déclaré Napoe.

En ce qui concerne les questions de santé et sécurité, le Secrétaire général du STEB, Jérôme Bizindavyi, et le responsable du STEB en charge des dossiers HIV/SIDA, santé et environnement se sont joints à la délégation pour rencontrer le Secrétaire permanent du ministère de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Bigirimana Liboire.

« Les membres du STEB vivent dans un climat de peur et n’osent pas s’exprimer ouvertement », a noté Napoe, ajoutant que bien que certains quartiers soient calmes, deux étudiants ont été tués début octobre.

L’IE s’est engagée à suivre de près la situation au Burundi, à poursuivre la campagne pour la libération d’Oscar Ndabazaniye et à encourager la solidarité entre pays voisins comme l’Ouganda où l’UNATU aide à accueillir des membres du STEB, en faveur des enseignant(e)s déplacé(e)s.