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Internationale de l'Education
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Les leaders de l’éducation au Canada envisagent d’intégrer le bien-être dans les classes

Publié 14 juillet 2016 Mis à jour 1 août 2016

L’école devrait être un endroit sûr, mais pour bien des enfants et leurs enseignant(e)s, la classe est devenue une source de maladie mentale. Les syndicats d’enseignant(e)s canadiens ont donc décidé d’agir.

La réalisation du bien-être au quotidien devient une thématique centrale, quel que soit le secteur et l’âge des personnes concernées. La difficulté d’atteindre l’équilibre s’est amplifiée dans un monde actif 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 et les problèmes liés à la santé mentale ont littéralement explosé. Cette problématique n’est nulle part aussi frappante que dans les écoles canadiennes.

« Le doute peut envahir les étudiantes et étudiants comme les enseignantes et enseignants » a déclaré Heather Smith, Présidente de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE), lors de son discours devant les délégué(e)s lors de l’ouverture de l’Assemblée générale de Montréal. En référence aux attentes de plus en plus élevées qui pèsent sur les éducateurs/trices et leurs élèves, Smith a cité une étude récente de l’Université de Colombie britannique établissant un lien entre burnout des enseignant(e)s et stress. « Le stress dans nos écoles devient contagieux ».

Les coûts sociaux et financiers liés à la santé mentale atteignant de nouveaux sommets, les expert(e)s cherchent à répondre précocement aux inquiétudes. C’est la raison pour laquelle la FCE, un affilié de l'Internationale de l'Education, a placé le thème « Enseignement public: le bien-être dans nos écoles » au centre de son Assemblée générale, du 13 au 15 juillet.

Lors de ses remarques initiales aux délégué(e)s, la conférencière invitée Anne Swift, Présidente du National Union of Teachers(NUT) de Grande-Bretagne, estime que l’augmentation du stress chez les enseignant(e)s et les étudiant(e)s est due aux enjeux élevés des tests.

« Nos écoles deviennent des usines à examens », a-t-elle déclaré. Le résultat, a-t-elle ajouté, est que « de plus en plus d’enfants montrent des signes de maladie mentale », mais le gouvernement continue d’appliquer des coupes budgétaires sur les services. Swift a appelé le gouvernement à réinvestir dans les arts, qui selon elle, offrent aux enfants les bases de l’estime de soi.

Avant l’Assemblée générale, la FCE a organisé les 11 et 12 juillet le « Forum canadien sur l’éducation publique », une conférence centrée sur la santé mentale des étudiant(e)s et des enseignant(e)s. Cette conférence a rassemblé des leaders enseignant(e)s de tout le pays et invité plusieurs expert(e)s de la santé mentale à partager leur expérience et leurs connaissances avec la profession enseignante.

Pour en savoir davantage sur les différentes sessions consultez le blog de la FCE ici.

Des tests aux enjeux élevés, des responsabilités accrues en classe avec moins de ressources et un monde numérique sans cesse en ligne ne sont que quelques-uns des facteurs que subissent aujourd’hui les enseignant(e)s et leurs étudiant(e)s.

Toujours en ligne

Phil McRae, membre exécutif de l’ Alberta Teachers’ Association et professeur à l’Université d’Alberta, a partagé avec les participant(e)s son travail centré sur la technologie et ses conséquences sur l’éducation.

Au cours d’une présentation révélatrice, Growing Up Digital, le Dr. McRae a révélé que la réalité des smartphones et autres tablettes a un impact profond sur notre santé et que ce sont les enfants qui en souffrent le plus.

« Nous devons poser sur la technologie et les enfants un regard à long terme, qui se doit d’être à la fois positif et négatif », a déclaré McRae, qui a révélé le coût d’une présence en ligne permanente sur notre santé et notre bien-être en général.

Pour présenter les pours et les contres du monde connecté d’aujourd’hui, McRae a utilisé l’exemple d’un moment typique de la vie de famille, le dîner, pour illustrer son point de vue: notre besoin d’être en ligne prive les adultes et les enfants de leur connexion humaine réelle. Des recherches indiquent que 73 pour cent des parents utilisent leurs appareils numériques au cours du repas, un moment pourtant nécessaire au partage et à la communication. Selon lui, cela force les enfants à entrer en concurrence avec les appareils numériques de leurs parents pour obtenir leur attention.

« La négligence est aujourd’hui un problème plus important que la maltraitance en Amérique du Nord », a déclaré McRae, qui souligne que nous devons, en tant que société, apprendre à équilibrer l’utilisation de la technologie dans nos vies quotidiennes, y compris à l’école. Nous « devons faire de la technologie un outil dans la classe », mais elle ne peut pas remplacer l’interaction sociale.

En plus des discussions sur la santé mentale et le bien-être dans les écoles, l’Assemblée générale doit débattre de nouvelles politiques et les adopter, approuver le budget annuel et élire un nouvel exécutif pour 2016-17, ainsi qu’un(e) nouveau/elle président(e) qui entrera en fonction en juillet l’année prochaine.