Ei-iE

Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

Les syndicats de l’éducation portent le cas des étudiant(e)s mexicain(e)s disparu(e)s devant les Nations Unies

Publié 26 septembre 2016 Mis à jour 28 septembre 2016

Six affiliés de l’Internationale de l’Education des Amériques joignent leurs forces pour présenter à l’ONU une plainte en violation des droits humains au nom des 43 étudiant(e)s enseignant(e)s mexicain(e)s disparu(e)s et en violation de droits connexes de 137 autres personnes.

Ensemble, l’ American Federation of Teachers, la Confederación de Trabajadores de la Educación de la República Argentina, la Confederaçao Nacional dos Trabalhadores em Educação(Brésil), l’ Unión Nacional de Educadores(Equateur), le Colegio de Profesores de Chile, et la Federación Colombiana de Educadores réclament des réponses suite « aux violents événements qui se sont déroulés en septembre 2014 dans et aux alentours de l’école normale d’Ayotzinapa et restent non résolus à ce jour ». La plainte accuse directement la police locale et le crime organisé d’avoir mené ces exactions.

« Notre communauté d’éducatrices et éducateurs représente des milliers de victimes d’atrocités similaires dans nos propres pays. Il en va de notre devoir de faire entendre notre voix pour nos 43 collègues réduits au silence. Ces étudiantes et étudiants innocents qui avaient choisi de consacrer leur vie d’adulte à l’éducation et au développement des jeunes gens de leurs communautés ont été supprimés sommairement par les gouvernements au services desquels ils aspiraient à travailler. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et répondre à cette question: Que leur est-il arrivé ?” Lisez la lettre conjointe(en anglais) soumise à l’organisme de protection des droits humains.

« En soumettant cette plainte, nous demandons au Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies d’accéler les mesures correctives avec le gouvernement mexicain afin de poursuivre les responsables et de présenter un rapport attestant du sort qu’ont subi les 43 jeunes éducatrices et éducateurs. Que la mémoire de leurs souffrances soit respectée et qu’ils ne tombent pas dans l’oubli. »

Dans la plainte officielle au Conseil des Droits de l'Homme de l’ONU et au Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits de l'Homme, soumise le 26 septembre à New York, les syndicats remettent en cause les actes suivants:

  • l’arrestation et la disparition forcée de 43 normalistas(étudiants) de deux scènes de crime distinctes;
  • six exécutions extra judiciaires, parmi lesquelles des individus dont les restes montraient des preuves claires de torture et d’exécution sommaire à bout portant;
  • les blessures subies par plus de 40 individus sur une scène de crime précise;
  • les tentatives d’assassinat commises sur 30 individus sur une autre scène de crime;
  • les persécutions, attaques et tentatives d’assassinat subies par environ 80 individus, notamment des étudiant(e)s et des enseignant(e)s, pour avoir exprimé leur soutien aux victimes des délits susmentionnés.

A l’aide de plus de 750 documents soumis par différentes organisations, notamment Amnesty International, le HCR des Nations Unies et la Confédération syndicale internationale, les syndicats demandent que les officiels mexicains fassent preuve d’une plus grande transparence et rendent publics les détails de l’enquête en cours.