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Résolution sur le recrutement et la syndicalisation

Publié 25 juillet 2011 Mis à jour 31 mars 2017

Le 6ème Congrès mondial de l'Internationale de l'Education (IE), réuni au Cap, en Afrique du Sud, du 22 au 26 juillet 2011:

Considérant que

  1. L'IE a été fondée sur le principe fondamental que des enseignant(e)s et autres travailleurs/euses de l'éducation syndiqué(e)s pourraient améliorer la condition et le bien-être des enseignant(e)s et des autres travailleurs/euses de l'éducation;

  1. Des millions d'éducateurs/trices, d'enseignant(e)s contractuel(le)s et de personnels de soutien ne jouissent toujours pas des avantages de la représentation syndicale et de la négociation collective ;

  1. La rapide mutation des modèles de gestion scolaire a permis aux pourvoyeurs privés d'éducation, auxquels l'Internationale de l'Education est fondamentalement opposée, de jouer un rôle de plus en plus important dans la privatisation des écoles publiques et de poser de nouveaux défis à la syndicalisation;

  1. La fragmentation du mouvement syndical au niveau national, qu’elle survienne en raison de conflits internes ou d’ingérences extérieures, politiques ou religieuses, entrave sérieusement la promotion et la protection efficaces des intérêts collectifs des éducateurs/trices ;

  1. L'IE a toujours fermement défendu les droits fondamentaux et la dignité de chaque individu, et l'histoire a prouvé que des syndicats indépendants et inclusifs, ainsi que le droit de négociation collective, étaient essentiels pour perpétuer ces valeurs au sein d’une société démocratique.

Recommande que

  1. L'IE revigore la culture de la syndicalisation, de façon à englober chaque région et chaque affilié dans des efforts coordonnés, en vue d’augmenter les effectifs pour être un interlocuteur plus fort, et d’offrir à un plus grand nombre d'employé(e)s de l'éducation les avantages de la syndicalisation ;

  2. L'IE intègre dans ses programmes de coopération des formations visant au renforcement de la syndicalisation.

Recommande aux organisations membres de

  1. Se livrer à une vigoureuse campagne de syndicalisation, de concert avec les efforts coordonnés de l'IE, visant à accroître les effectifs et à étendre les avantages de la syndicalisation à tous/tes les enseignant(e)s et autres personnels de l'éducation, y compris les employé(e)s contractuel(le)s, les remplaçant(e)s, les enseignant(e)s communautaires, le personnel non enseignant, les enseignant(e)s et le personnel de l'enseignement supérieur à statut précaire, les enseignant(e)s stagiaires et le personnel retraité ;

  1. Fournir des efforts particuliers en vue de cibler leurs efforts de recrutement sur un large spectre de personnels de l'éducation, dont les jeunes enseignant(e)s, les femmes, les éducateurs/trices des zones rurales et les représentant(e)s des groupes minoritaires et de migrant(e)s.

Recommande au Bureau exécutif de

  1. Encourager toutes les organisations membres à se livrer à des campagnes stratégiques et ciblées de syndicalisation impliquant les dirigeant(e)s et les membres dans des activités permettant de développer et de renforcer des syndicats inclusifs ;

  1. Elaborer une campagne à l'attention de ses affiliés, comprenant un éventail de matériel destiné à les aider dans leurs efforts de recrutement, notamment du matériel en ligne, ainsi que du matériel papier et audiovisuel ;

  1. Inclure systématiquement des objectifs et des indicateurs de recrutement et de syndicalisation dans tous les programmes de formation syndicale de l'IE, afin d'encourager les non-membres à devenir membres, les membres à devenir militant(e)s et les militant(e)s à devenir dirigeant(e)s;

  1. Préconiser d'inclure dans les programmes de formation des enseignant(e)s des informations et des cours sur les droits syndicaux et les droits des travailleurs;

  1. Faire campagne pour les droits syndicaux de certaines catégories de personnels de l'éducation ne jouissant ni de droits en matière d’emploi, ni d'avantages sociaux, ni des droits syndicaux fondamentaux :

  • en lançant une campagne publique de l'IE concernant les barrières systémiques imposées par les gouvernements et restreignant les droits syndicaux des enseignant(e)s et autres travailleurs/euses de l'éducation ;

  • en menant et en publiant une enquête mondiale relative aux droits syndicaux et à la densité dans le secteur de l'éducation, en tant que contribution au Rapport mondial de l'OIT sur la liberté syndicale (C87 et C98) en 2012 ;

  • en collaborant avec les autres Fédérations syndicales internationales et la CSI dans le cadre d'une campagne de syndicalisation.

  1. Soutenir les stratégies de syndicalisation des membres :

  • en établissant un réseau de responsables de la syndicalisation ;

  • en identifiant, en recueillant et en diffusant les stratégies et les meilleures pratiques au sein des organisations nationales et autres syndicats des services publics ;

  • en encourageant la coopération entre les organisations membres aux niveaux national et international, au sein des régions et entre ces dernières.

  • en recherchant et en promouvant des stratégies innovantes de syndicalisation, y compris l'utilisation des médias sociaux;

  • en axant les efforts concertés de recherche sur l'évaluation des nouveaux défis présentés par les opérateurs privés d'éducation afin d'identifier les meilleures pratiques de syndicalisation dans ce nouveau contexte de gestion ;

  • en publiant les résultats de toutes les activités de recherche susmentionnées dans un délai de deux ans ;

  • en assurant l’exercice effectif et sans restriction des droits syndicaux par les travailleurs, y compris le droit de grève  (Résolution de la conférence de l’OIT, Genève 1957) ;

  1. Continuer à encourager systématiquement les syndicats du secteur de l’éducation à militer et à collaborer en vue d'atteindre l’unité au niveau national, dans le respect des revendications propres à chacun et de l’article 2 de la convention 87 de l’OIT affirmant que « les travailleurs, sans distinction d’aucune sorte, ont le droit, sans autorisation préalable, de constituer des organisations de leur choix, ainsi que de s’affilier à ces organisations, à la seule condition de se conformer aux statuts de ces dernières. » et dans le respect de l’article 3 de la convention 87 de l’OIT qui affirme que « les autorités publiques doivent s’abstenir de toute intervention de nature à limiter ce droit ou à en entraver l’exercice légal ».