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La coopération au développement, outil idéal au service du renouveau syndical

Publié 6 mars 2018 Mis à jour 7 mars 2018

L’Internationale de l’Education et ses affiliés se sont engagés et ont œuvré, à travers leurs activités de coopération au développement, à garantir la bonne représentation et l’accès aux postes à responsabilité des jeunes enseignant(e)s et du personnel de soutien éducatif en début de carrière au sein de leurs syndicats.

Travaux fondés sur la résolution du Congrès de l’IE

Cet engagement a été réaffirmé dans la résolution de l’Internationale de l’Education (IE) sur les enseignant(e)s, chercheurs/euses et le personnel de soutien éducatif en début de carrière adoptée par le 7e Congrès mondial de l’IE de 2015. La résolution exhorte les organisations membres à « mener des efforts concertés afin d’assurer que les enseignant(e)s et le personnel de soutien éducatif en début de carrière soient dûment représentés au sein des structures organisationnelles et habilités à participer aux processus décisionnels au sein de leurs syndicats, y compris en tant que membres des équipes de négociation collective ».

La première étape vers la réalisation des objectifs stratégiques de la résolution de l’IE a été l’organisation, depuis 2015, d’ateliers annuels sur le thème des « Jeunes enseignant(e)s pour l’éducation de qualité et des syndicats efficaces en Afrique » à Dakar, au Sénégal. Ciblant les jeunes syndicalistes (de moins de 35 ans) de Côte d’Ivoire, du Gabon, du Sénégal et du Togo, les objectifs de ces ateliers sont de renforcer la participation des jeunes membres, en particulier des jeunes femmes, au sein des syndicats​, d’augmenter le nombre de nouveaux jeunes membres et d’établir une cohorte de jeunes syndicalistes enseignant(e)s en Afrique​.

Adoption des ODD

Les nouveaux Objectifs de développement durable (ODD) ont également été adoptés en 2015. Les dix cibles liées à l’ODD n°4 sur l’éducation sont toutes étroitement alignées sur les programmes de l’IE et de nombre de ses organisations membres. Ceux-ci incluent des travaux dans les domaines de l’éducation de qualité, de l’équité et de l’inclusion, de l’éducation de la petite enfance, de l’égalité entre les genres et du perfectionnement professionnel continu. La réalisation de ces cibles à l’horizon 2030 appelle toutefois à la mobilisation immédiate des efforts collectifs des organisations membres de l’IE.

Opportunités pour les jeunes militant(e)s de l’IE

Le premier atelier mondial, organisé par le secrétariat de l’IE du 17 au 19 juillet 2017 à Bruxelles et réunissant plus de 30 jeunes militant(e)s en début de carrière, constitue, quant à lui, une deuxième étape vers la mise en œuvre de sa résolution sur les jeunes éducateurs/trices en début de carrière. Celui-ci avait pour objectif de permettre aux participant(e)s de mieux comprendre l’environnement politique mondial, son impact sur le plaidoyer et les campagnes à l’échelle nationale ainsi que la façon dont les syndicats peuvent participer, avec un accent particulier sur le Programme de développement durable 2030, dont les ODD, aux processus de financement, de mise en œuvre et de suivi. L’atelier a également soutenu les jeunes leaders syndicaux émergents à travers le renforcement des capacités ciblant le plaidoyer, les campagnes, la communication stratégique, la mobilisation et l’organisation, et établi une plateforme de l’IE des jeunes enseignant(e)s en début de carrière.

Plusieurs participant(e)s ont échangé des analyses approfondies des ODD à l’occasion de manifestations et d’activités organisées au sein de leurs syndicats respectifs, dont par exemple Julien Yoman du Syndicat national des formateurs de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (SYNAFETP) de Côte d’Ivoire.

« J’ai présenté le compte-rendu de l’expérience de la réunion de Bruxelles au Bureau exécutif national dès mon retour, étant moi-même membre de ce bureau », explique-t-il. « Le 7 octobre, le SYNAFETP a célébré la Journée mondiale des enseignants à travers une conférence et ma présentation sur les ODD. Après avoir présenté un bref historique des ODD, je les ai définis et exposé les actions visant à leur réalisation. »

Le Bureau du SYNAFETP a depuis inclus les ODD dans son programme d’action et s’est engagé à participer à toute réunion ou tout groupe de travail sur les ODD en Côte d’Ivoire, souligne Yoman. A cette fin, une série de réunions syndicales a été lancée en octobre 2017 et les membres du SYNAFETP ont reçu une copie de sa présentation sur les ODD afin d’informer les enseignant(e)s sur le terrain.

Accompagner les jeunes membres des syndicats

Au sein du Malaysian Academic Movement(MOVE) de Malaysie également, les jeunes militant(e)s sont jugé(e)s essentiel(le)s au renouveau syndical et à l’accompagnement des membres, déclare Robert Jeyakumar Nathan.

« Qui dit nouvelle génération, dit nouveaux défis. Le renouveau syndicat est par conséquent important pour être au fait des nouveaux défis auxquels notre société est confrontée », souligne-t-il. « Il l’est également pour garantir la relève des membres plus jeunes, de façon à ce que la lutte se poursuive sous la direction de nouveaux leaders ».

Ajoutant que les syndicats avaient besoin de jeunes leaders, il recommande de les associer à des responsables expérimenté(e)s plus âgé(e)s afin de mieux aborder les enjeux. « Donnez les moyens aux jeunes leaders de diriger des projets. Permettez-leur d’être leaders et de diriger des projets à petite échelle dans tout le pays. »

Yessica Cubero, secrétaire Jeunesse du Sindicato de Trabajadores de la Educación Costarricense(SEC) du Costa Rica, est du même avis. « Les jeunes enseignants ont besoin des syndicats pour apporter une réponse collective à leurs problèmes tandis que le mouvement syndical a besoin des jeunes pour être plus fort », dit-elle, conseillant à l’IE de soutenir les campagnes nationales de recrutement de nouveaux/elles membres ciblant les jeunes.

Encourager la participation des jeunes militant(e)s

La coopération au développement entre affiliés de l’IE peut encourager une participation accrue des jeunes militant(e)s dans les structures décisionnelles des syndicats de l’éducation. Un très bon exemple est donné par la Secrétaire générale de l’Union démocratique des enseignantes et des enseignants du Sénégal (UDEN) Awa Wade. Elle se souvient de la façon dont le Syndicat national des enseignements de second degré-Fédération syndicale unitaire (SNES-FSU) a soutenu, en 2014, ses collègues sénégalais en organisant la même année des ateliers de renforcement des capacités ciblant les membres jeunes et les femmes membres dans plusieurs régions du Sénégal.

« Reconnaissant le nombre croissant de membres plus âgés à l’échelle du syndicat et les nombreux camarades partant à la retraite, notre objectif était d’être en mesure de recruter des jeunes et d’organiser des ateliers dans 14 régions, ciblant exclusivement les jeunes de moins de 35 ans », a-t-elle déclaré. « Ces jeunes ont eu pour tâche de se rendre sur le terrain, de recruter leurs pairs et en même temps d’intensifier leur formation dans les domaines du syndicalisme et de la négociation collective. »

Elle reconnaît également que la coopération avec SNES-FSU a permis à l’UDEN d’œuvrer à augmenter le nombre de jeunes membres, deux d’entre eux ayant rejoint le Bureau exécutif national du syndicat.