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Les syndicats de l’éducation des pays nordiques unissent leurs forces à celles des autorités publiques pour lutter contre la pandémie de COVID-19

Publié 27 mars 2020 Mis à jour 1 avril 2020

Les éducateur·rice·s du Danemark, de Finlande, de Norvège et de Suède ont recours à des canaux de dialogue social bien établis et aux technologies de l’information pour aider à infléchir la courbe de propagation de l’épidémie de COVID-19.

Danemark : Assistance en ligne aux membres des syndicats

Au Danemark, la Danish National Federation of Early Childhood and Youth Educators, le Danish Union of Teachers, le Dansk Magisterforening et le Gymnasieskolernes Laererforening– des affiliés de l’Internationale de l’Éducation – ont mis en place des pages web d’information aisément accessibles, axées sur les droits des personnels de l’éducation et sur des informations pratiques. Les ressources en ligne donnent des conseils sanitaires et sur la manière d’interagir avec les enfants. Elles présentent également des méthodes pour aider les membres à poursuivre leur enseignement durant la fermeture des écoles. Des liens vers les sites web des autorités locales chargées de l’éducation et de l’UNICEF sont fournis et les membres sont invités à suivre tous les conseils officiels sur la crise du COVID-19.

Finlande : Dialogue sur l’apprentissage à distance, les garderies et les obligations

En Finlande, le gouvernement a décrété l’état d’urgence le 16 mars. La fermeture de toutes les écoles du pays en vue d’aider à prévenir la propagation du COVID-19 a débuté le 18 mars et devrait se poursuivre jusqu’au 13 mai. Des garderies sont restées ouvertes, mais les parents sont invités à garder leurs enfants à la maison dans la mesure du possible. De plus, les parents qui exercent des métiers essentiels au fonctionnement de la société et qui ont de jeunes enfants peuvent envoyer ceux-ci dans des garderies spécialement organisées. Des arrangements pour le confinement des élèves ayant des besoins particuliers sont également prévus.

Au cours de cette période, la plupart des cours sont désormais dispensés par le biais d’un enseignement/apprentissage à distance. Il est à noter que les éducateur·rice·s conservent leur salaire et leurs droits lorsqu’il·elle·s passent à l’enseignement à distance.

L’ Opetusalan Ammattijärjestö(OAJ) soutient pleinement les décisions du gouvernement en la matière et a effectivement participé aux discussions avec les autorités qui ont conduit à la décision de fermer les écoles. Un dialogue étroit avec le gouvernement est en cours et deux questions sont actuellement prioritaires :

  • l’enseignement à distance nécessite des compétences, des savoirs, du matériel et des programmes particuliers ainsi qu’une formation des enseignant·e·s. Si de nombreux·euses enseignant·e·s étaient familiarisé·e·s à l’enseignement à distance, cela a néanmoins été une expérience nouvelle pour d’autres. L’OAJ indique que les employeurs doivent veiller à ce que chaque enseignant·e possède les compétences et le matériel adéquats pour donner cours dans ces conditions ;
  • dans les conventions collectives, les employeurs ont le droit de déterminer où l’enseignant·e doit exercer son travail. Certaines autorités locales ont demandé aux enseignant·e·s de donner cours à distance depuis l’école. Cela n’est pas souhaitable dans la situation actuelle et l’OAJ a tenté de convaincre les employeurs de permettre aux enseignant·e·s de télétravailler. Bien que cela soit le cas la plupart du temps et que les employeurs fassent confiance à leurs enseignant·e·s, ce n’est pas encore la règle partout.

Par ailleurs, la majeure partie du personnel de l’OAJ fait désormais du télétravail.

Norvège : Coopération et communication

Trois organisations membres de l’Internationale de l’Éducation en Norvège – la Norwegian Association of Researchers, le Skolenes Landsforbund et l’ Utdanningsforbundet– coopèrent avec leur gouvernement et ont été consultées avant l’adoption du train de mesures de crise par le Parlement. Les personnels de l’éducation sont bien protégés et (pour l’instant) ont une sécurité financière. Toutes les écoles, jardins d’enfants et universités sont fermés dans le cadre des mesures d’urgence qui resteront d’application jusqu’au 13 avril.

Les syndicats et leurs membres sont convaincus de la nécessité de rester unis, de renforcer la confiance et de faire preuve de responsabilité sociale. La communication est également vitale et les syndicats coopèrent avec le ministère de l’Éducation et les employeurs pour fournir des conseils professionnels aux éducateur·trice·s.

Les élèves et les enseignant·e·s ont également accès à tout le matériel dont il·elle·s ont besoin et utilisent des plateformes éducatives et d’autres spécifiques aux établissements.

Suède : Mélange d’écoles ouvertes et d’apprentissage à distance

En Suède, les syndicats de l’éducation se sont essentiellement efforcés de mettre en avant le rôle et la sécurité de leurs membres, étant donné que les écoles restent ouvertes dans une large mesure. Alors que les autorités locales sont compétentes pour décider la fermeture des établissements scolaires, les syndicats ont critiqué cet état de fait et ont réclamé des lignes directrices nationales indiquant si les écoles devraient être fermées ou non.Dans l’enseignement secondaire supérieur et dans l’enseignement supérieur, l’enseignement/apprentissage à distance est mis en œuvre et les établissements d’enseignement sont fermés.

Les affiliés de l’Internationale de l’Éducation – Lärarförbundet, Lärarnas Riksförbund et la Swedish Association for University Teachers and Researchers– fournissent également des informations actualisées sur l’évolution de la situation ainsi que des liens vers le site web de la direction de l’éducation ( Skolverket).