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France : les travailleur·euse·s de l’éducation dans la rue contre le déclassement salarial

Publié 27 janvier 2022 Mis à jour 1 février 2022

De nombreux syndicats de l’éducation font partie de l’intersyndicale qui a lancé l’appel interprofessionnel à la grève sur les salaires et les pensions en France. Ils exigent des augmentations de salaires, défendent les emplois et conditions de travail et déplorent que dans le secteur de l’enseignement public le déclassement salarial est incontestable.

Après une grève inédite par son ampleur le 13 janvier pour demander des conditions sanitaires adéquates protectrices contre la COVID-19 dans les écoles et une amélioration du statut enseignant, la mobilisation des personnels de l’Éducation nationale s’est poursuivie le 20 janvier.

À l’appel de l’intersyndicale – la Confédération générale du travail (CGT), Force ouvrière (FO), la Fédération syndicale unitaire (FSU), Solidaires, la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), le Mouvement national lycéen (MNL), l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) et l’Union nationale lycéenne (UNL) -, les syndicats de l’enseignement agissent le 27 janvier pour une revalorisation des salaires et des pensions.

Dans leur communiqué commun, les fédérations syndicales rappellent que « personne ne peut ignorer le contexte social et économique, les augmentations des produits de première nécessité, de l’énergie comme de l’alimentation et finalement du coût de la vie pour toutes et tous, jeunes, actifs, demandeurs d’emploi et retraités ».

Seuls les salaires, les pensions et les aides et allocations continuent de stagner ou même de baisser au regard de l’inflation

Elles condamnent le fait que « seuls les salaires, les pensions et les aides et allocations continuent de stagner ou même de baisser au regard de l’inflation, de décrocher par rapport aux qualifications dans le privé comme dans le public ».

Elles observent aussi que « si, dans certains secteurs et entreprises des mobilisations et des négociations ont permis d’obtenir des revalorisations de salaires, trop souvent encore les négociations sont au point mort ou les propositions des employeurs loin du compte ».

Elles regrettent dans le même temps que le Gouvernement ait maintenu sa réforme de l’assurance chômage qui aura, selon elles, pour conséquence d’enfermer de trop nombreux salariés dans des emplois à faible salaire, à temps partiel ou en contrat à durée déterminée.

Préoccupations particulières pour les retraité·e·s et la jeunesse

Les organisations syndicales soulignent aussi que les retraité·e·s attendent toujours une réponse pour une augmentation immédiate de leur pension, retraite de base et retraite complémentaire, dont la dernière revalorisation a été plafonnée à un niveau très inférieur à l’inflation.

Elles demandent que la jeunesse, « confrontée à une grande précarité de vie et de travail, à la pauvreté accentuée par la crise sanitaire, économique et sociale » obtienne une réponse à l’encontre des réformes libérales, de l’éducation, de la formation, de l’assurance chômage décidées par le gouvernement.

Elles concluent : « Il est urgent et indispensable d’agir toutes et tous ensemble par la grève et les manifestations pour l’augmentation immédiate de tous les salaires du privé comme du public, des allocations pour les jeunes en formation et en recherche d’emploi, ainsi que d’améliorer les pensions des retraité·e·s. »

Le déclassement salarial explique la crise de recrutement dans l’enseignement

Pour le SNES-FSU, il est clair que « la reprise de l’inflation grignote les salaires et les pensions. Dans l’Éducation nationale, le décrochage salarial est incontestable. Ce déclassement salarial est une des explications majeures de la crise de recrutement. Il y urgence pour nos salaires : toutes et tous en grève le jeudi 27 janvier ! »

Nécessité de construire une expression plus large des revendications sociales et salariales

Pour Frédéric Marchand, secrétaire général de l’Union nationale des syndicats autonomes Éducation (UNSA), si elle ne fait pas partie de l’intersyndicale ayant appelé à la grève le 27 janvier, sa fédération syndicale soutient qu’« avec la fin, désormais crédible, de la crise sanitaire aiguë, le moment est venu de construire une expression plus large des revendications sociales et salariales ».

L’UNSA considère que ce moment social va « se cristalliser » dans les prochains mois, avant comme après les élections présidentielles et législatives. Son bureau national du 2 février décidera de la meilleure stratégie pour l’action des prochains mois.

« Au-delà du 1er mai, qui aura cette année une coloration sociale particulière, la perspective d’actions revendicatives pour les salaires, les traitements et les pensions, avant comme après cette date, devient indispensable. Dans cette période d’après COVID, l’UNSA s’attachera avec d’autres à construire les actions les plus unitaires et efficaces possibles », insiste Escure.

Les propositions de l’UNSA pour Le pouvoir d’achat et les rémunérations sont disponibles ici.