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Les éducateurs et éducatrices autochtones d'Amérique latine se réunissent pour renforcer l’enseignement public

Publié 10 août 2022 Mis à jour 26 août 2022

Cette rencontre a eu lieu dans le cadre de la 9e réunion régionale consacrée à l’enseignement public et aux peuples autochtones, convoquée par l’Internationale de l’Éducation Amérique latine (IEAL).

Le premier jour, les participant·e·s ont examiné ensemble les problèmes et défis auxquels est confrontée l’éducation autochtone dans les pays de la région.

Dans une salle comble, l’Internationale de l’Éducation Amérique latine (IEAL) et ses affiliés ont donné le coup d’envoi de la 9e réunion consacrée à l’enseignement public et aux peuples autochtones, organisée à l’occasion de la Journée internationale des peuples autochtones.

Le premier jour de cet événement, plus de 150 éducateur·trice·s venu·e·s des quatre coins de la région par voie aérienne ou terrestre étaient réuni·e·s à Asunción, au Paraguay, pour représenter les peuples autochtones du Pérou, du Panama, de l’Argentine, du Costa Rica, du Brésil, du Chili et du Paraguay.

Ont également participé à cet événement Fátima Silva, vice-présidente du Comité régional de l’IEAL, Combertty Rodríguez, coordinateur principal de l’IEAL, Roberto Leão, vice-président mondial de l’Internationale de l’Éducation, Eladio Benitez, secrétaire général de l’organisation Unión Nacional de Educadores-Sindicato Nacional (UNE-SN), et Juan Gabriel Espínola, représentant de l’ Organización de Trabajadores de la Educación del Paraguay-Auténtica (OTEP-A).

Combertty Rodríguez a ouvert la séance en soulignant que les organisations devaient veiller à ce que les populations autochtones puissent trouver un espace où s’organiser au sein du mouvement syndical.

« L’IEAL a considéré comme un devoir d’organiser cette rencontre afin de pouvoir aborder une thématique centrale : la question de l’éducation des populations autochtones vue sous l’angle de la formulation d’une politique publique », a-t-il précisé.

Pour sa part, Roberto Leão s’est adressé aux participant·e·s en ces termes : « J’espère que vous repartirez d’ici renforcés dans votre motivation en emportant avec vous des propositions à faire valoir au sein de vos communautés et que vous poursuivrez votre combat pour la survie de l’humanité. Car c’est vous qui, au travers de votre relation avec la nature, représentez l’avenir de l’humanité. »

Eladio Benitez a mis en avant les points communs qui existent entre les pays de la région : « Nous rencontrons de nombreux besoins et problèmes concernant l’utilisation et l’accès aux nouvelles technologies, notamment le manque de connectivité, mais surtout une absence d’engagement historique de la part des gouvernements de nos pays ». Face à cette situation, le dirigeant syndical a rappelé l’importance de cette réunion, qui permettra d’avancer des propositions pour répondre à ces questions.

Juan Gabriel Espínola a ajouté : « Il s’agit d’un engagement de taille pour le mouvement syndical, car qu’est-ce que le mouvement syndical sinon une arme de libération ? Et c’est ce que nous voulons : un mouvement syndical qui marche à vos côtés. Nous ne pouvons plus permettre que les véritables propriétaires des terres continuent à vivre en marge de nos sociétés. Au sein du mouvement syndical, notre devise est celle de l’engagement et de la cohérence : nous sommes ici pour aller de l’avant. »

Enfin, Fátima Silva a rappelé : « Les événements tels que celui que nous célébrons aujourd’hui nous offrent des dates ponctuelles pour demander à nos responsables politiques de prendre toutes les mesures nécessaires pour les populations autochtones qui, aux quatre coins de la planète, ont été marginalisées. »

Une journée d’échanges

Au cours de la matinée de ce premier jour de réunion, les participant·e·s se sont présenté·e·s en indiquant les différentes ethnies et peuples représentés. Tour à tour, il·elle·s ont inscrit leurs noms sur le mur du local, où l’on pouvait lire clairement chacune de leurs origines.

Les différentes communautés ont ensuite présenté des danses et des chants traditionnels, avant de fournir des explications concernant leurs traditions vestimentaires et alimentaires et de retracer l’histoire de leurs peuples.

Au terme de cette activité, les participant·e·s ont constitué des groupes de travail pour examiner les problèmes et défis auxquels sont confrontés les systèmes d’enseignement publics dans les communautés autochtones.

En conclusion, les éducateur·trice·s ont reconnu la nécessité de garantir le respect de la législation relative aux droits des personnes autochtones en vigueur dans les pays de la région et de se conformer aux lois et traités garantissant le droit à un salaire décent.

Par ailleurs, il·elle·s ont mis en avant les besoins évidents auxquels doivent répondre les politiques publiques, tels que l’amélioration des infrastructures éducatives, l’accès à Internet, le matériel pédagogique, les cantines scolaires et les bibliothèques, tout en garantissant la connectivité de ces communautés.

Les éducateur·trice·s ont rappelé que pour relever ces défis, il est également nécessaire de respecter d’autres droits tels que l’accès à l’eau potable, aux soins de santé et aux terres ancestrales.

Enfin, les participant·e·s ont mis en avant des propositions importantes telles que l’organisation de concours permettant aux éducateur·trice·s autochtones de travailler dans leurs communautés, la promotion de programmes de formation respectant la culture et la conception du monde de chaque peuple autochtone et l’application d’un programme d’études différencié.

À la fin de l’événement, les responsables syndicaux·ales participant·e·s non autochtones ont réfléchi à la nécessité de soutenir leurs collègues autochtones membres de leurs organisations et surtout de les écouter. L’accent a été mis sur l’importance de veiller à ce que les acquis syndicaux garantissent également l’égalité pour les éducatrices autochtones, de même que leur représentation à tous les échelons des organisations syndicales.

Outre les syndicats du Paraguay, plusieurs autres organisations de l’IEAL étaient représentées par leurs responsables et leurs membres : Confederación de Educadores Argentinos (CEA), Confederación de Trabajadores de la Educación de la República Argentina (CTERA), Confederación Nacional de Trabajadores de la Educación de Brasil (CNTE), Sindicato Unitario de Trabajadores en la Educación (SUTEP), Colegio de Profesores de Chile (CPC), Asociación Nacional de Educadores y Educadoras (ANDE), Sindicato de Trabajadoras y Trabajadores de la Educación Costarricenses (SEC) et Magisterio Panameño Unido (MPU).