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Le Groupe de haut niveau sur la profession enseignante se réunit aux Nations Unies

Publié 14 septembre 2023 Mis à jour 27 février 2024

Dans le cadre du processus accéléré mis en place par le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, le Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante a ouvert ses sessions présentielles ce jeudi par des appels urgents à recruter, retenir et soutenir partout dans le monde des personnels enseignants dument formés sur le plan professionnel.

Au terme de plusieurs semaines de discussions et de consultations fondées sur des données probantes, le groupe mondial composé de 18 membres a formulé ce que Susan Hopgood, membre du groupe et présidente de l’Internationale de l’Éducation (IE), a qualifié de « recommandations claires, concises, concrètes et réalisables pour guider les gouvernements vers la transformation des systèmes d’éducation ».

Le Groupe de haut niveau a été constitué à la demande de Guterres à l’issue du Sommet sur la transformation de l’éducation de 2022. Plus de 100 pays ont soumis des déclarations d’engagement national sur des sujets tels que la valorisation de la profession enseignante, le financement de l’éducation et l’apprentissage numérique. Le Groupe de haut niveau formulera un ensemble de recommandations afin que chaque élève ait accès à un·e enseignant·e qualifié·e, soutenu·e et formé·e sur le plan professionnel, et qui puisse s’épanouir dans le cadre d’un système éducatif transformé. Les recommandations, qui devraient contribuer de manière significative au Sommet de l’avenir des Nations Unies en 2024, devraient être parachevées d’ici la fin de l’année 2023.

Le Groupe est coprésidé par deux anciennes cheffes d’État et compte en son sein des représentant∙e∙s des pays membres, des organisations d’employeurs, des syndicats d’enseignant∙e∙s, de la société civile, du monde académique et de la jeunesse. Parmi les représentant∙e∙s syndicaux∙ales figurent Susan Hopgood, Manal Hdaife, directrice d’école primaire publique au Liban et présidente de la structure interrégionale de l’Internationale de l’Éducation pour les pays arabes, et Mike Thiruman, secrétaire général du Singapore Teachers Union (Syndicat des enseignant∙e∙s de Singapour).

« Le succès de nos systèmes éducatifs est intrinsèquement lié à celui de la profession enseignante. En nous concentrant sur la transformation des systèmes éducatifs, nous sommes en mesure de transformer les conditions dans nos écoles, de transformer la pratique de l’enseignement, de transformer l’apprentissage et de transformer des vies. »

Susan Hopgood, présidente de l’Internationale de l’Éducation

Depuis la mi-juillet, date à laquelle la structure du Groupe a été établie, l’IE a contacté à plusieurs reprises les organisations membres pour obtenir des informations, des opinions et d’autres contributions. Lors d’un appel téléphonique en août, le secrétaire général de l’IE, David Edwards, a décrit le travail du groupe comme « une occasion unique ».

« Grâce à vous, grâce aux préparatifs et aux efforts déployés lors du Sommet sur la transformation de l’éducation, le Secrétaire général a entendu notre appel en faveur de la création de ce Groupe de haut niveau. Ce travail revêt une importance cruciale pour notre mouvement, pour notre campagne “La force du public : ensemble on fait école” et pour tout ce que nous faisons pour soutenir nos membres, en termes de financement de l’éducation, de rémunération des enseignantes et enseignants, ainsi que pour leur bien-être et leurs conditions de travail. »

David Edwards, secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation

En ouverture de la session de deux jours, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Amina Mohammed, a exprimé un soutien résolu au financement de l’éducation, en particulier pour promouvoir le rôle transformateur que les enseignant∙e∙s doivent jouer pour faire avancer les objectifs de développement durable.

« La lettre “T” pour Transformation désigne aussi (en anglais) les enseignantes et enseignants (Teachers), et exige que nous investissions sur le long terme. Ce message infusera tout ce que nous dirons », a déclaré Mohammed. Elle a en outre fait remarquer que, bien trop souvent, les systèmes éducatifs et les syndicats ne collaborent pas et que les seules interactions entre eux tendent à se limiter aux périodes de conflit. « Nous devons reconnaître la valeur de l’investissement et de la représentation ; il s’agit des deux faces d’une même pièce », a-t-elle déclaré. « Cet investissement doit toutefois s’accompagner d’une obligation de rendre des comptes. »

Tout au long des travaux écrits et des discussions, l’accent a été mis sur la nécessité d’augmenter la rémunération des enseignant∙e∙s et de protéger le financement public d’une éducation de qualité. La situation en matière de financement a été clairement mise en lumière en juillet lorsque les Nations Unies ont publié les derniers chiffres de la crise mondiale de la dette, qui atteint désormais le chiffre record de 92.000 milliards de dollars américains. Quelque 3,3 milliards de personnes vivent dans des pays qui consacrent plus d’argent au paiement des intérêts de la dette qu’à l’éducation ou à la santé.

Alors que le Groupe planchait sur un projet de 55 recommandations, Hopgood a déclaré que la notion de transformation devait être envisagée comme une série d’activités étroitement liées, en commençant par la transformation des systèmes d’éducation : « Le succès de nos systèmes éducatifs est intrinsèquement lié à celui de la profession enseignante. En nous concentrant sur la transformation des systèmes éducatifs, nous sommes en mesure de transformer les conditions dans nos écoles, de transformer la pratique de l’enseignement, de transformer l’apprentissage et de transformer des vies. »