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Irak : les enseignants et enseignantes du Kurdistan exigent une application équitable de la nouvelle loi sur les retraites

Publié 6 mai 2025 Mis à jour 14 mai 2025

Le Syndicat enseignant du Kurdistan (Kurdistan Teachers’ Union - KTU) réclame une mise en œuvre équitable d’une loi fédérale sur la retraite afin de garantir des conditions de vie décentes aux retraité·e·s de cette région d’Irak.

Le président du KTU, Abdulwahed Mohammad Haje, a expliqué que malgré l’instauration par l’Irak d’une nouvelle législation visant à améliorer les retraites des travailleur·euse·s de l’éducation, les enseignant·e·s de la région du Kurdistan sont contraint·e·s de partir à la retraite selon les dispositions d’une loi antérieure moins favorable.

« De nombreux retraités de l’enseignement, après avoir consacré les meilleures années de leur vie à leur métier, ont été forcés à prendre leur retraite avec des revenus nettement inférieurs et ont perdu d’autres avantages, comme si toutes leurs années de service n’avaient plus de valeur », a-t-il déploré.

Le KTU affirme que les enseignant·e·s retraité·e·s ne sont plus considéré·e·s comme « utiles ». M. Haje a souligné que « les enseignants retraités méritent une vie confortable et décente [et que] malheureusement, le gouvernement régional n’a pas manifesté de réel intérêt pour le sujet ».

Des efforts appréciés de la part du gouvernement central

Le gouvernement central irakien a quant à lui pris des mesures importantes pour améliorer la vie de ses retraité·e·s. En 2014, il a adopté la loi no 9, qui a permis aux travailleur·euse·s de recevoir des salaires plus hauts, de bénéficier d’une assurance-vie et d’obtenir une bien meilleure prime de fin de service. Cette indemnité de départ à la retraite qui auparavant s’élevait à six salaires est passée à dix-huit, ce qui suffit pour créer une petite entreprise ou couvrir les besoins des retraité·e·s concerné·e·s.

Une « trahison » de la part du gouvernement régional

Le fait que la région du Kurdistan n’ait pas mis en œuvre cette nouvelle loi constitue « une véritable trahison pour les personnes à la retraite », a souligné M. Haje. Malgré les efforts assidus du KTU et d’autres organisations pour faire appliquer la loi fédérale, le gouvernement a continué à faire la sourde oreille. En 2022, les retraité·e·s ont porté l’affaire devant la Cour fédérale, qui a annulé la loi no 27 de 2006 et imposé l’application de la loi no 9 de 2014.

Du retard dans l’application de la loi

Le dirigeant du KTU a fait remarquer que, même après la décision du tribunal, le gouvernement régional n’a pas agi en conséquence, ce qui a aggravé l’injustice que les retraité·e·s subissent déjà depuis plus d’une décennie. En juillet 2024, sous une pression croissante, le gouvernement du Kurdistan a commencé à appliquer partiellement la loi. Début 2025, le ministère irakien des Finances a obligé la région du Kurdistan à mettre en œuvre la loi no 9 dans son intégralité.

Les enseignant·e·s retraité·e·s réclament des réponses

Aujourd’hui, les enseignant·e·s à la retraite aimeraient que l’on réponde à leurs questions, a déclaré M. Haje :

  • Pourquoi la loi no 9 n’a-t-elle pas été appliquée au cours des onze dernières années, sachant que cela a entraîné des pertes importantes ?
  • Pourquoi la prime de fin de service ne comprend-elle que six mois de salaire, au lieu des dix-huit prévus ?
  • Pourquoi y a-t-il un gel des salaires depuis 2016, cet arrêt des augmentations représentant une perte de 100 .000 à 150. 000 dinars (équivalant approximativement et respectivement à 67 euros et 100 euros) par mois pour chaque retraité·e ?
  • Pourquoi les pensions de retraite des enseignant·e·s kurdes de Kirkouk, Khanaqin et Mossoul, embauché·e·s pour la plupart après 2003, n’ont-elles pas été ajustées en fonction de leur service militaire, de leurs diplômes ou de leurs hausses de salaire ?

Le combat continue

Ces questions mettent en évidence la nécessité pour le KTU de poursuivre la lutte afin que la loi no 9 soit pleinement appliquée. Les droits légaux des retraité·e·s ont été injustement confisqués et il est temps de les récupérer. Comme l’a déclaré M. Haje : « Il est bien connu que les droits s’obtiennent difficilement et ne sont pas facilement accordés ».