Népal : les syndicats de l'éducation s'unissent pour une justice liée au genre transformatrice
Les affiliés de l'Internationale de l'Éducation (IE) au Népal se sont réunis dans la capitale, Katmandou, pour une formation de trois jours sur la justice liée au genre, visant à renforcer la capacité des syndicats à promouvoir l’égalité des genres et à mettre fin aux discriminations fondées sur le genre, dans le secteur de l’éducation.
L’événement s’est tenu dans le cadre du programme « Transformer les syndicats d’enseignant∙e∙s d’Asie-Pacifique guidant l’Agenda 2030 », qui est soutenu par l’IE, le Syndicat de l’Éducation en Finlande (OAJ) et le Centre de Solidarité Syndicale de Finlande (SASK).
Organisée du 14 au 16 novembre 2025, cette formation a réuni des représentant∙e∙s de la Nepal Teachers’ Association (NTA), de la Nepal National Teachers’ Association (NNTA), de l’ Independent School Teachers’ Union (ISTU), et du Nepal School Employees Council (NSEC), qui ont participé à des sessions intensives d’apprentissage, de dialogue et de planification.

Il est nécessaire de promouvoir un syndicalisme sensible au genre
La formation s’est concentrée sur l’élaboration d’une compréhension commune de l’injustice fondée sur le genre et de la façon dont la discrimination affecte les éducateur∙trice∙s et les membres des syndicats, ainsi que sur l’examen des racines structurelles et culturelles des inégalités. Le programme a également passé en revue les cadres internationaux, notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), les principales normes de l’Organisation internationale du Travail (OIT), ainsi que les instruments pertinents pour l’égalité des genres dans l’éducation et le monde du travail.
Les participant·e·s ont acquis des connaissances sur la Convention n° 190 de l'OIT et sur la nécessité d’un plaidoyer syndical pour sa ratification par le gouvernement du Népal. Des études de cas ont illustré les différentes formes de violence et de harcèlement subies par le personnel de l’éducation, l’impact sur son bien-être et sa sécurité, ainsi que les obstacles systémiques au signalement et à l’accès à la justice. Les affiliés ont exploré des stratégies pour intégrer des mesures de protection dans le dialogue social, les politiques syndicales et le plaidoyer.

Les participant·e·s ont réaffirmé que la justice liée au genre n’est pas seulement une question de droits des femmes, mais une responsabilité essentielle des syndicats, indispensable pour établir des organisations démocratiques, inclusives et représentatives. Le programme a encouragé une coordination renforcée entre la NTA, la NNTA, l’ISTU et le bureau Asie-Pacifique de l’Internationale de l’Éducation (IEAP) afin de faire progresser un syndicalisme sensible au genre et de promouvoir des écoles sûres et équitables.
Les jeunes enseignant∙e∙s et syndicalistes ont également réfléchi au caractère valorisant du programme. Bhawna Bhatta de l'ISTU, l'une des plus jeunes participant∙e∙s, a déclaré : « Pour les jeunes enseignants et enseignantes et les nouveaux dirigeants et nouvelles dirigeantes de syndicats comme moi, cet espace a été source d’autonomisation. Alors que nous intégrons souvent les syndicats sans savoir comment les influencer, je vois désormais clairement que nos voix comptent pour construire une culture syndicale où l’on se sent en sécurité, égalitaire et inclusive. »
Politiques syndicales concernant le genre et plans d’action : favoriser le changement au sein des écoles et des syndicats
À l’issue de la formation, les syndicats participants ont approuvé les premiers points d’action suivants, à savoir l’établissement de :
- Politiques syndicales pour l’égalité des genres, et
- Plans d’action pour la justice liée au genre afin de renforcer l’inclusion, la représentation et la protection sur le lieu de travail.
Parmi les priorités clés figurent le renforcement des comités de femmes, la création d’un réseau conjoint de femmes regroupant toutes les affiliées de l’IE au Népal, des programmes de renforcement des capacités pour les dirigeantes, ainsi que l’assurance d’une plus grande représentation des femmes dans les instances décisionnelles.
Le programme s’est conclu par un engagement commun à développer ce travail au sein des syndicats, des écoles et des communautés.

Concernant l’avenir, le Directeur régional de l’IEAP, Anand Singh, a souligné que l’établissement de la justice liée au genre doit être ancré non seulement dans nos valeurs fondamentales, mais aussi « au sein de nos structures organisationnelles, de nos objectifs de négociation et de nos postes de leadership. Cette formation constitue une étape supplémentaire dans l’établissement de syndicats où chaque membre, quel que soit son genre, peut participer, diriger et façonner l’avenir de l’enseignement public. »