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Internationale de l'Education
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Kenya: Les enseignant(e)s pour assurer 47 sièges de représentant(e)s de comtés pour des femmes

Publié 20 décembre 2012 Mis à jour 20 décembre 2012

The Kenya National Union of Teachers (KNUT), l'un des affilés nationaux de l'IE, prévoit d'avoir 47 sièges de représentant(e)s de comtés occupés par des femmes. Le Président du KNUT Wilson Sossion a annoncé que son syndicat soutiendra aussi des enseignantes briguant d'autres postes politiques.

Sossion a expliqué que le KNUT a pour mandat de garantir qu'un tiers de femmes occupent des postes électifs comme requis par la Constitution kényane.

Les femmes doivent occuper des postes de direction

« C'est une bonne chose que la Constitution du KNUT ait été amendée afin d'être en accord avec la constitution du pays, accordant aux femmes un tiers des postes de direction », a-t-il noté.

En appelant à la Commission nationale des services aux enseignants à accélérer la promotion des enseignantes à de hauts postes comme indiqué dans la constitution, Sossion a déploré le fait que les enseignant(e)s soient le touchées le plus durement par les conditions économiques difficiles auxquelles est actuellement confrontée la profession enseignante.

Violence post-électorale de 2007

En outre, la violence a été un obstacle à l'éducation au Kenya.

De nombreux/euses Kényan(e)s ont été victimes de la tragédie post-électorale qui s'est déroulée en 2007-08. Après que le Président en poste Mwai Kibaki ait été déclaré vainqueur des élections présidentielles le 7 décembre 2007, des partisans du dirigeant de l'opposition Raila Odinga ont fait état de fraude électorale. Lors du massacre qui s'est ensuivi, des Kényans se sont entretués avec des machettes et des arcs et des flèches. Des bandes de jeunes ont effectué des raids dans des bidonvilles, enflammant des baraquements et tuant quiconque elles rencontraient, et le pays s'est retrouvé au bord de la guerre civile.  Femmes et enfants ont été ciblés autant que les jeunes hommes au cours de la violence; beaucoup d'assassins au cours du massacre n'ont malheureusement jamais été traduits devant la justice.

Le dirigeant de l'opposition Raila Odinga n'a accepté de devenir Premier Ministre du Président Kibaki que lorsque l'ancien Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan s'est impliqué après un mois de violence. Quelques 1.200 personnes avaient alors déjà perdu la vie, 600.000 étant devenues  sans -abri.

Les candidats aux élections présidentielles à venir impliqués dans la violence

La Cour pénale internationale (CPI) de La Haye considère qu'une partie de la violence était bien organisée. C'est pourquoi la CPI a instruit trois dossiers contre quatre Kényans pour complicité indirecte à des meurtres, déplacement et persécution. Toutefois, les choses sont compliquées par le fait que deux des défenseurs sont candidats aux élections présidentielles prochaines de mars 2013: Uhuru Kenyatta, l'un des hommes les plus riches du pays et Ministre des Finances jusqu'en janvier 2012, et  William Ruto, qui fut également membre du Gouvernement jusqu'à son renvoi pour des soupçons de corruption. Début décembre 2012, les deux hommes ont annoncé qu'ils  feraient campagne comme équipe, Kenyatta pouvant devenir President et Ruto son Vice-président.

Bien que le Kenya ait une série de projets anti-violence en cours d'application dans des zones pauvres, ainsi qu'une constitution et des lois strictes contre la discrimination ethnique, l'alliance entre Kenyatta et Ruto et leur opposant le plus fort, le Premier Ministre Raila Odinga, semble indiquer un retour à la politique menée par des considérations ethniques lors des élections présidentielles de l'an prochain.

« Le Kenya effectue des  pas petits mais notables en incluant des femmes dans le processus de paix à travers le développement du Plan national d'action pour transposer la la Résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU sur les femmes, la paix et la sécurité », a reconnu Hannah Ondiek, du Réseau de Développement et de Communications des Femmes Africaines, une organisation régionale et non-gouvernementale qui s'appuie sur ses membres.

Elle a déclaré qu'il est important de noter que les femmes, la paix et la sécurité n'est pas qu'un problème des femmes, mais un problème national, et que « les femmes doivent être au cœur du processus de paix.»

Elle a également mentionné le Forum sur le genre, organisé par la Fondation Heinrich Böll et tenu le 25 octobre à Nairobi, au Kenya. Le thème en était: « Un processus de construction de la paix inclusif pour le Kenya sur fond de Résolution du Conseil de sécurité 1325 ».

Ondiek a rapporté que les participant(e)s ont partagé des statistiques alarmantes durant la session:

•Seuls 14 pour cent de la population kényane ont confiance en la police;

•Environ 70 per cent des Kényans touchés par la violence post-électorale  ne pardonnera pas ni n'oubliera; et

•Les femmes constituent 53 pour cent de la population, mais ne représentent que 47 pour cent des votants enregistrés et, durant les élections, moins de ces 47 pour cent votent.

Ondiek a déclaré qu'analyser ces statistiques au travers du prisme du genre amène à conclure que très peu de femmes dénonceront des faits de violence et même d'être intéressée au processus de paix, du fait qu'elles ne pensent pas devoir en bénéficier. Cela pourrait aussi signifier qu'il y  a une éventuelle résurgence de la violence, et nous savons que les femmes sont touchées de manière déséquilibrée par rapport aux hommes au cours de conflits (comme le souligne la Résolution  1820 du Conseil de sécurité de l'ONU), car les femmes et les filles sont particulièrement ciblées lors du recours à la violence sexuelle.

Elle a réitéré que la Commission national sur le genre et l'égalité au Kenya a pour mandat de promouvoir l'égalité des genres, conformément à l'Article 27  de la Constitution kényane et son groupe-cible comprend les femmes, les jeunes, les enfants, les handicapés et les groupes marginalisés.

Des participant(e)s au forum kényan ont souligné que les femmes ont besoin d'une formation en construction de capacité poussée afin d'être capables de participer activement au processus post-conflit en tant qu'actrices sur un plan d'égalité. Les femmes doivent aussi être nommées comme présidentes de commissions et ne pas être limitées à la Commission sur l'égalité, dont les gens ont tendance à croire qu'elle est la seule pouvant impliquer des femmes.

IE: pour l'égalité entre les genres

« L'IE croit fermement qu'une éducation de qualité et une société juste, sensible au genre et saine vont de pair », a indiqué la coordinatrice principale régionale Afrique, Assibi Napoe. « Depuis le début, nous nous sommes battus pour l'égalité hommes/femmes dans les écoles, les syndicats et, plus généralement, dans la société.»

Elle a ajouté: « Nous demandons aux autorités kényanes pour garantir des élections démocratiques l'an prochain. De plus, il faut en finir avec la violence ethnique, et des cours accrus d'éducation à la paix à travers tout le pays. Les établissements scolaires doivent être des havres de paix. »